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Zone critique, la BD qui fait le point

Série : –
Titre : Zone critique
Auteurs : Bruno Latour (scénario), Philippe Squarzoni (dessins)
Éditeur : Delcourt
Collection : La découverte
Année : 2024
Pages : 176
Résumé d’un tour de soi mondial :
Émerger quelque part. Regarder la lune. Penser au monde tel qu’il est et en souffrir. Recréer ses liens avec le monde pour retrouver un équilibre. Comment faire pour y parvenir ?
Le scénario d’une approche originale:
Cette BD nous propose une réflexions, voire une salve de réflexions. Que sommes-nous au monde ? Quelle est notre place sur terre et comment pouvons-nous nous définir par rapport à la planète ? Autant de réflexions soulevées par le confinement et les politiques mondialistes visant à nier le dérèglement climatique et la catastrophe à venir.
Les textes de Bruno Latour nous entraînent dans une vraie remise en question. Et surtout, une remise en question de notre société. Bon, les solutions concrètes ne surgissent pas à la fin de la BD. La première étape étant de se redéfinir, ce qui est déjà un énorme travail. Les pistes apportées aident à prendre du recul et à conscientiser certains problèmes et certaines relations, mais il reste que le souci macro, bien dénoncé par cette BD, est toujours là. Se remettre en question est une étape, vient ensuite de savoir comment remanier notre rapport au monde en tant qu’être humain et en tant que société, groupes d’êtres humains vivant ensemble.
Le philosophe Bruno Latour est décédé et ne verra pas cette BD achevée, c’est bien dommage car Philipe Squarzoni a offert un bel écrin à sa pensée. Le philosophe a une approche vraiment intéressante du problème climatique qu’il lie au problème politique. Son approche de la mondialisation et la manière dont il faudrait redéfinir les rapports entre humain et terre nous entraîne dans une autre direction et sort du clivage habituel économie/écologie. Des réflexions qu’il a posées dans deux livres ayant servi de base à cette BD : « Où atterrir ? Commenter s’orienter en politique » et « Où suis-je ? Leçons du confinement à l’usage des terrestres ». Bruno Latour nous rappelle que nous sommes devant une situation sans précédent et que notre approche doit donc être totalement différente des décisions passées.

Le dessin qui pousse à la réflexion:
Le graphisme nous entraîne dans une direction bien différente. Il n’illustre pas le texte, il ajoute des compléments visuels qui permettent de mieux le comprendre. Philippe Squarzoni casse la page pour délivrer des planches composées, des gaufriers, des milliers de case se mêlant, tout son dessin s’irrigue des idées de Bruno Latour.
Un graphisme qui vous emmène et vous incite à relire le texte de la page où vous vous situez, jusqu’à trouver le lien logique avec le dessin, qui vous semble après coup tellement évident.
Le dessinateur jongle entre couleur, monochromie, noir et blanc avec des teintes de gris, des choix toujours au service de son propos et des écrits de Bruno Latour.
Une BD qui parvient à nous faire réfléchir autant par ses dessins que par son texte.
Conclusion d’une BD engagée:
Le message est clair, nous devons réagir face au monde déliquescent où nous vivons. Comment ? C’est ce sur quoi réfléchissent Bruno Latour et Philippe Squarzoni dans cette BD.
Zéda croise le monde.

Sympa le spitch de Zeda.
Le graphisme de cette Bd m’a en tout cas tapé dans l’oeil direct.
Bonjour Alexandre, je suis content que le graphisme de cette BD t’ait plu, il y a un vrai travail très intéressant de Philippe Squarzoni sur le dessin et la composition des planches qui est une approche peu courante et vaut le détour. Je ne peux que te recommander d’aller chez ton libraire pour feuilleter la BD et en voir plus.
A côté de ça, merci beaucoup pour ton retour sur ce petit strip de Zéda qui accompagne la chronique.