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Parjure, la BD d’un destin inexorable

Série : –
Titre : Parjure
Auteurs : Simon Beauvarlet de Moismont, Nicolas Savoye (scénario), Nicolas Savoye (dessins)
Éditeur : Delcourt
Collection : Mirages
Année : 2024
Pages : 184
Résumé d’une histoire viking :
La légende de deux amis devenus frères jurés racontée du point de vue d’un enfant, Brunr. Le petit garçon suit son père qui a changé de religion par amour pour une femme. Son frère juré, écoeuré, s’en va, sans rien dire. Le père de Brunr se retrouve au chevet de sa femme, malade. Quel espoir de la sauver reste-t-il, à part la prière ?
Le scénario d’une enfance difficile :
Brunr, l’enfant qui raconte l’histoire, va devoir affronter de nombreux périples. Pourtant, des moments de bonheur vont aussi traverser sa vie. Le récit nous fait suivre ce personnage, que l’on va découvrir enfant et qui va grandir en affrontant les aléas de la vie. Un récit violent qui se passe à une époque difficile sous un climat hivernal. Brunr jouera autant de chance que de malchance au long de sa jeunesse. Ce qui l’amènera à prendre des décisions irréversibles.
Ce récit se positionne bien loin du manichéisme, les personnages complexes dont nous comprenons les enjeux rendent le récit crédible. On se laisse entraîner au long de l’histoire qui prend le temps de poser les situations et les personnages. En même temps, elle peut aussi proposer des ellipses pour sauter quelques années. Je vous épargne les informations sur l’histoire pour vous laisser le plaisir de la découverte de ce qui attend Brunr.

Le dessin noir et blanc bien contrasté :
Le graphisme semi-réaliste opte pour un noir et blanc tranché. Les zones noires permettent de créer des contrastes fort dans une case, mais aussi entre des cases, et dans la composition globale des planches. Cette recherche graphique permet de créer un niveau de lecture supplémentaire dans le récit.
Il n’y a pas que l’emploi du noir et blanc, parfois en positif, il y a aussi la mise en scène et la composition. Les planches adoptent une mise en page raffinée, qui mélange les formats de case, toujours pour faire ressortir des moments clés de la narration. On peut se retrouver face à un gaufrier qui compresse le temps ou face à un dessin pleine page qui crée de l’espace. Les cases verticales ou horizontales sont choisies pour le sens narratif et graphique qu’elles peuvent apporter à l’histoire.
Le dessin est stylisé mais travaillé, grâce à l’emploi de hachures qui viennent relever le graphisme. Alternant avec des blancs de neige pure sans aucun ajout.
Cette BD laisse aussi une place au silence qui peut s’étaler sur plusieurs planches. L’action visuelle raconte tout, pas besoin dans ces cas de dialogues supplémentaires.
Conclusion d’une BD tranchée :
Parjure nous entraîne dans la jeunesse de Brunr, un jeune viking ballotté par la vie, et nous offre un dessin épuré, à la composition recherchée pour une histoire moins tranchée que le noir et blanc du graphisme.
Zéda rencontre Brunr.
