Titre: Hellé Nice, une vie en vitesse
Auteur: Giuseppe Manunta
Éditions: Editions Félès
Année: oct-2021
Nombres de pages: 140p
Helle Nice, une vie en vitesse : c’est l’histoire vraie d’une femme qui a vécu pleinement sa vie, racontée par Giuseppe Manunta. Une BD qui est sortie en 2021 aux éditions Félès.
Sommaire de l'article
Belle découverte à Angoulème 2024
Cette année, Katia alias KCBD est allée sans moi au festival de BD d’Angoulême du 25 au 28 janvier 2024. Comme à notre habitude, elle passe d’un stand à l’autre dans « le nouveau monde », et s’arrête au stand des éditions Félès. Cette petite maison d’édition publie la dernière BD de Giuseppe Manunta « Une table pour 2 ». Mais elle découvre aussi ce biopic, sorti 2 ans auparavant autour de la course automobile et les voitures anciennes.
Elle entame la conversation avec Giuseppe et nous fait dédicacer ce One Shot de 140p qui raconte l’histoire vraie et peu connue de Mariette-Hélène Delangle, de ses exploits pendant l’entre-deux guerres.
Sous le pseudonyme « Hellé Nice », né de la reprise d’une exclamation franco-anglaise, d’un de ses nombreux admirateurs « Elle est NICE ! », Mariette-Hélène Delangle a eu un destin incroyable: elle fut danseuse, actrice de théâtre, acrobate et surtout pilote de course automobile !
L’histoire vraie de Mariette-Hélène Delangle
Mariette-Hélène Delangle est née en 1900 dans le petit village de Aulnay, commune rurale d’Eure et Loire. Elle tente l’aventure sur Paris à l’âge de 16 ans, comme livreuse tout d’abord. Elle devient en 1917 la muse de l’artiste René Carrère : avec sa plastique irréprochable, elle devient modèle.
Hellé Nice, danseuse
Son amant l’encourage à prendre des cours de ballet. Elle trouve du travail au music-hall et dans les années 1920, elle devient danseuse nue à succès sous le pseudonyme d’Hellé Nice.
C’est à cette période qu’elle passe son permis de conduire, ce qui est plutôt rare pour une femme à cette époque. Quelques années plus tard, elle mène une carrière solo de danseuse acrobate dans les cabarets à travers l’Europe. Elle rencontre alors l’aviateur Henry de Courcelles, décoré de la Grande guerre, devenu pilote automobile.
Hellé Nice, pilote automobile
C’est Henri qui lui fait découvrir le monde de la course automobile. Amatrice de sensations fortes, elle commence à participer aux courses. Le jour où un accident de ski, l’oblige à interrompre sa carrière de danseuse, elle décide de se consacrer pleinement au sport automobile. Elle remporte début juillet-1929 le grand prix féminin de Linas-Montlhéry.
Hellé Nice rencontre Jean Bugatti. Le propriétaire de la fameuse marque de voiture de sport lui propose de rejoindre l’équipe de pilotes.
En 1930, elle entame une tournée aux Etats-Unis, où elle participe à de nombreux grands prix. Elle devient également l’égérie de la marque américaine Lucky Strike. Elle participe à plusieurs campagnes de publicité en « agréable compagnie masculine »… De retour en France, elle enchaine les courses au côté des pilotes masculins. Et en septembre 1933, elle participe au grand prix de Monza, une des courses les plus tragiques de l’histoire, où 3 des plus grands pilotes se tuent sur le circuit.
Enfin durant l’été 1936, elle se rend au Brésil pour participer au grand prix de Sao Paulo. Alors qu’elle est en quatrième position, un terrible accident manque de lui coûter la vie.
Je n’en dirai pas plus laissant aux lecteurs le plaisir de découvrir les multiples rebondissements de la vie de cette aventurière…
Un beau biopic à l’aquarelle
C’est sur cet accident au grand prix de Sao Paulo que Giuseppe Manunta décide de démarrer son biopic, afin de planter le décor et maintenir le suspens tout au long de l’œuvre.
En dehors de ce « flash-back » introductif, l’histoire se déroule de façon chronologique. C’est très agréable à lire, tout en étant bien documenté. On apprécie notamment l’alternance avec certaines pages narratives, certaines pages agrémentées de dialogues et d’autres, plus sobre en texte, où le dessin prend toute sa place.
Les dessins et les couleurs sont bien adaptés à la mise en valeur de l’artiste, qu’elle soit danseuse ou acrobate. Par ailleurs, l’auteur met bien en évidence la sensation de vitesse durant les courses automobile, p.63 notamment avec les records de vitesse de 1929 !
Si l’on se réfère aux biographies de la vie de Mariette Hélène Delangle, telle que celle de Miranda Seymour « Bugatti queen », le scénario de cette BD est très fidèle à son histoire : les quelques « écarts » sont d’ailleurs mentionnés en notes à la fin.
Ce livre de 140 pages est un très bel objet, les collectionneurs, comme moi, apprécieront ! Par ailleurs, il peut être complété de quelques lithographies; un vrai plaisir à partager ou à offrir…
Ça a été pour moi une très belle découverte : une histoire passionnante et méconnue ; un destin hors du commun, un très beau livre. Merci Katia !
Frédéric pour KCBD !