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Le Ferry, la BD punk-rock
Titre : Le Ferry
Auteurs : Xavier Bétaucourt (scénario), Thierry Bouüaert (dessin)
Éditeur : Delcourt
Collection : Mirages
Année : 2023
Pages : 112
Résumé d’une BD sur le rêve… anglais :
Max est sur le quai, il hésite, va-t-il prendre le ferry ou pas ? Et le voilà qui monte à bord. Mars 1985, une chambre d’hôpital où Rose est soignée. Ses amis passent la voir, Rose est la copine de Max, cela fait six mois qu’il est parti pour l’Angleterre pour réaliser son rêve de musique. Mais personne n’a de nouvelles depuis. Max semble avoir abandonné Rose pour jouer de la basse ! Est-il un salaud ? Dans cette chambre d’hôpital, chacun va donner un bout de l’histoire du départ de Max, à cette époque où de nouvelles musiques explosent, du post punk à la cold wave.
Le scénario d’un récit musical:
Max est bassiste, ses copains ont monté un groupe de punk, Rose et Max se sont rencontrés dans le bus pour aller voir David Bowie en concert. L’ambiance est musicale, et tout ce petit monde baigne dans le son des années quatre-vingt.
L’intrigue autour de Max et Rose, ce départ, cet abandon, nous apprend par petites touches des choses sur Max et ses amis.
Par le jeu des gens qui racontent, on revient dans le passé et on quitte la chambre d’hôpital. Cette construction narrative fonctionne bien dans cette BD, découpée en chapitres portant chacun un titre de chanson.
Mais au-delà de l’ambiance marquée par ces genres musicaux qui habite les personnages autant que le monde où ils vivent, Xavier Bétaucourt se penche aussi sur la quête de ces rêves. Que doit-on être prêt à lâcher pour y arriver ? Que doit-on tenter ? Quand doit-on accepter l’échec ?
Ce thème éternel est à nouveau exploré dans cette histoire.
Max vit pour la musique et on découvre ce protagoniste au fur et à mesure que les autres parlent de lui, car il est le principal absent de l’hôpital. Mais il est bien présent par les flash-backs qui ne tournent qu’autour de lui.
L’époque tonitruante est retranscrite par les références musicales mais aussi par son look.
Le dessin marqué au trait:
Et ce look explose grâce au dessin de Thierry Bouüaert. Il opte pour un tracé dynamique, où les hachures permettent d’apporter volume mais aussi énergie. Les cases dépourvues de contour laissent de la place aux personnages qui refusent de vivre contraints. Les couleurs s’harmonisent avec le blanc qui devient couleur à part entière. Elles fonctionnent presque par décor. Chaque lieu a sa dominante colorée déclinée en différentes teintes. Cela permet de naviguer facilement entre les flash-backs et le présent, entre les différents endroits où Max est allé traîner avant de partir.
Les couleurs jetées apportent une texture quand elle se conjugue au travail du trait. Le tout donnant une BD vivante et colorée, sans être flashy. De plus, retrouver les tenues de l’époque rappelleront à tous ceux et celles qui l’ont vécu comment on avait basculé dans le mélange de tout et de rien, donnant un fabuleux n’importe quoi.
Conclusion d’une BD à fond l’ampli:
La musique est la cause de l’intrigue de fond de la BD mais au-delà, c’est la question de la poursuite de ses rêves qui flotte. Une construction en flash-backs qui marche et un dessin plein de vie aux couleurs travaillées.
Zéda rencontre Max !
