Balade au bout du monde – T1 La Prison

Arthis, jeune photographe torturé quitte Paris pour un petit village au marrais intriguant surnommé le « bout du monde » et en lequel il croit trouver les brumes de son cerveau qui le hante. Alors qu’il suit une autre photographe, il assiste, impuissante, à son enlèvement par un étrange chevalier. Les choses s’enchaînent à une rapidité déconcertante et le voilà lui aussi pris au piège. Il se réveillera dans une lugubre prison médiévale et tentera par tous les moyens de trouver des réponses à ses questions, qui ? Pourquoi ? Et quel est ce visage qui le hante ?

Ce premier volume pose les bases d’une série au grand succès qui connaîtra un succès phénoménal. Déstabilisant et surprenant, le scénario a le mérite de nous faire mener une longue réflexion, celle-ci en partie épaulée par le caractère d’Arthis, recherché et travaillé, dont le tempérament obscur est des plus inquiétants. Si les couleurs peuvent s’avérer parfois quelques peu désagréables et criardes, désordonnées et dépouillées de sens, elles débordent surtout d’une grande ingéniosité et mettent à nue toute la splendeur de cette BD qui réside dans cette ambiance angoissante et impressionnante inspirant la plus grande peur. Même pour les plus courageux, il sera difficile de ne pas détourner les yeux de cette horreur graphique et néanmoins sublime (ce qui fait tout le drame). Le trait fourmillant, foisonnant et vivant (tant et si bien qu’on se sent emporté dans le récit, un peu plus que de raison, un peu plus qu’on ne le voudrait) finira de vous convaincre de mettre les voiles. Personne ne peut résister aux marrais, aussi inquiétants et horribles soit-ils.