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Psycho Investigateur l’intégrale, la BD d’un enquêteur de l’extrême inconscient
Série : Psycho Investigateur
Titre : l’intégrale
Auteurs : Erwan Courbier et Benoît Dahan (scénario), Benoît Dahan (dessins)
Éditeur : Petit à petit
Collection : –
Année : 2023
Pages : 224
Résumé d’une histoire savamment construite :
Sandra Brody et son lieutenant emmènent un prisonnier accompagné de son avocat chez le docteur Simon Radius, pour qu’il détermine si l’homme est mentalement ou pas responsable de ses actes. Simon Radius est psycho-investigateur, il plonge dans l’inconscient de se patients pour les aider, ou pour faire surgir la vérité. Mais depuis que sa femme est partie sans explication, Simon se referme petit à petit sur lui-même, malgré le soutien de ses amies et de sa fidèle secrétaire, Maud. Pourra-t-il surmonter cette épreuve ?
Le scénario d’un voyage dans l’inconscient :
Découvrir l’intégrale de cette série est un vrai plaisir. Les récits s’enchaînent, se suivent et sont liés entre eux par cette investigation de Simon Radius sur le départ de sa femme. Les enquêtes se suivent et se relient entre elles au fur et à mesure des histoires. Les personnages secondaires prennent de l’importance et avancent selon leurs propres objectifs, allant dans le sens de Simon Radius ou contre lui.
Difficile de savoir comment tout cela va se finir, même si on saisit assez vite la conclusion possible de l’enquête autour de sa femme. Les procédés d’investigation de Simon Radius vous surprendront au fi des pages, et je n’en dévoilerai donc aucun ici, pour vous laisser un maximum de plaisir. Mais tout tourne toujours autour de l’inconscient et de percer les pensées, cachées ou enfouies, du patient ou des suspects. Et ce voyage dans l’inconscient est fascinant. On pourrait craindre une routine répétitive à chaque plongée, mais il n’en est rien. Chaque voyage est différent, et même s’il suit un trajet qui se ressemble d’un patient à l’autre, le fil des cartes, ou portes, mnémoniques, ce qu’il découvre et ses moyens d’action changent. Un plaisir d’enquête, et une fin certes ouverte, mais qui conclut bien ce tome et justifie l’intégrale. Même si j’aurais aimé une fin un peu moins ouverte. Il faut que je me psycho analyse pour comprendre pourquoi.
Ces intrigues apportent aussi le plaisir de lire une histoire qui ne repose pas sur ces investigations mentales, mais au contraire, la plongée dans l’inconscient est le moyen pour faire avancer l’enquête.
Le dessin minutieux :
Le graphisme est travaillé avec soin. Les personnages stylisés aux traits accentués parfois, sont tout à fait expressifs.
Les décors précis, fourmillant de détails et de traits, sont pleinement exploités par les auteurs, ne fut-ce qu’avec ces petits jeux finaux, dans les dossiers de recherches, où l’on prend plaisir à reparcourir la BD et certaines impressionnantes double pages.
Les couleurs fonctionnant souvent avec des dégradés d’une même nuance qui permettent d’accentuer les ombres et les volumes posées par des tracés noirs suivant les courbes des corps et des décors.
Et la composition explosive permet, parfois, de déstructurer la page, de l’exploiter pour représenter au mieux des plongées dans l’inconscient. Utilisation de cases aux formes inhabituelles, d’arabesques pour les contours, d’espace blanc, la planche devient la limite de la narration graphique et de la composition. Un plaisir.
Bien sûr, la mise en scène ne repose pas uniquement sur l’exploration, voire l’explosion de la composition. Les cases savent jouer des plans serrés, des contre-jour et aussi des plongées pour créer une ambiance particulière dans certaines scènes.
Conclusion d’une BD qui explore:
Le psycho investigateur est un régal à lire, une BD qui voyage au fond de l’inconscient, en jouant sur les possibilités de la Bande dessinée pour mettre en scène ces plongées virevoltantes. Le tout au service d’un scénario bien construit qui réserve son lot de surprises.
Zéda rencontre Simon Radius.