jeudi 25 avril 2024

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Patxi Babel Tome 1 – La vague de Georges Abolin et Pierre Boisserie

Dargaud

Série: Patxi Babel
Titre: Tome 1 – La Vague
Dessin: Georges Abolin

Scénario : Pierre Boisserie 
Couleurs : Joaquim Royo Morales
Éditeur: Dargaud
Année: 2014
Nombres de pages: 46



Résumé :

A 19 ans, Patxi est un futur champion de surf.
Seulement il se fiche complètement de la compétition et de son avenir professionnel possible dans ce milieu.
Il ne vit sa passion que par plaisir.

Lors
d’une épreuve à Lacanau, lui permettant un accès dans le monde des
grands, il laisse la plus belle vague à son ami brésilien Ricardo.
Patxi perd évidement la compétition au profit de son amitié. Le père de Patxi, également son entraineur, est furieux…

Le lendemain, Patxi sèche donc l’entrainement et s’en va à une fête nationaliste basque. Il y rencontrera la belle Laura.
La soirée tourne au cauchemar. Les gendarmes y font éruption pour arrêter le père de Laura.
Patxi s’y opposera avec violence en blessant l’agent en charge de l’opération.

Mon avis :
Voici une œuvre qui aborde un sujet rare en BD : Le surf.
Ainsi en prenant cet ouvrage en main, on s’attend évidement à y découvrir l’océan, des vagues, de belles planches, la fiesta, des jeunes filles en maillot de bain, des jeunes hommes aux cheveux longs ou rebelles, une hygiène de vie différente etc…
Et bien ce livre n’illustre qu’en partie ces clichés… Mais, au risque d’en décevoir les fans de ce sport, on y trouvera surtout une belle intrigue policière, une introspection d’adolescent en conflit parental et un secret de famille… 
Dargaud
Planche 3
La couverture :
La couverture est belle, fraiche et très bien construite.
En premier plan, le héros Patxi torse nu, tenant sa planche et scrutant la vague idéale.
L’arrière-plan très rafraichissant présente des vagues parfaitement dessinées avec leurs écumes, puis les vaguelettes s’échouant sur le rivage…
Et enfin la ligne d’horizon, coupée par ce magnifique château et ces rochers surplombant l’océan, est parfaitement maîtrisée et rappelle la force de la nature.
On se sent bien en regardant cette couverture, et l’effet gouleyant recherché est atteint.
Cela me rappelle aussi ma jeunesse passée en bord de mer.
  
Le dessin, le style, la mise en scène, les couleurs :
Le dessin de Georges Abolin est vivant, agréable, un peu saccadé par moment mais plutot dynamique.
Il existe cependant quelques petits ratés sur la proportion des personnages dans les effets de perspective. 
Par moment ces personnages paraissent difformes, ou écrasés.
Cet impair est vite pardonné par le style employé plutôt original, moderne et branché.
La mise en scène est bien effectuée (sauf dans les effets de perspective, mais nous ne reviendrons pas dessus), cohérente et explosive (surtout les scènes de compétition ou d’action).
Les couleurs sont très bien choisies, claires, fraiches quand il le faut avec une dominante de bleue, ou bien chaudes à d’autres moments rappelant le sud  de la France en belle saison, mais surtout vives et diversifiées impactant encore plus sur le dynamisme du scénario et de son découpage.
Dargaud
Planche 4
Le scénario, le découpage :
Le scénario est une véritable chronique sur le mal-être adolescent et les conflits avec l’autorité parentale, sur la psychologie adolescente (rébellion, envie de liberté, insouciance et légèreté etc…) et sur son langage…
Les scènes de compétitions sont superbement chroniquées à la manière de présentateur sportif avec le vocabulaire technique adéquat, ce qui n’est pas étonnant lorsque l’on sait que les 2 auteurs sont des passionnés de sports et surtout que Mr. Abolin a longuement pratiqué le surf.
Mais la force de Pierre Boisserie est de ne pas s’arrêter aux clichés conventionnels de cette discipline sportive, ou bien sur la période d’adolescence, mais bel est bien d’instaurer une intrigue policière (sur fond de nationalisme basque) et un secret de famille… On en arrive même à oublier le thème…
Dommage que la culture et le monde gravitant autour du surf ne soit guerre plus développé et n’ai pas servi à l’intrigue. C’est là un de mes petits regrets pour cet ouvrage…
Le scénario est donc très riche de rebondissement et d’information, peut-être un peu trop complexe par moment (trop d’informations et d’éléments à considérer).
Le découpage est, quant à lui, très dynamique, bien amené, mordant (parfois trop), etc…
Bref, on ne ressent peu ou pas d’ennui en lisant cette BD.
Finalement elle ne ravira peut-être pas les passionnés de surf, mais elle reste tout de même un très bon plaisir de lecture, quoique peuvent en dire les mauvaises langues…
Certes elle comporte quelques imperfections mais c’est également cela qui lui donne son charme. 
Ces petites erreurs nous permettent de nous arrêter dessus et ainsi de comparer avec les autres dessins pour au final en admirer les scènes (d’actions sportives) parfaitement rendues !
Bref j’ai aimé cet ouvrage.
A+
Yann
Et pour le plaisir des yeux, une petite surf session vue du ciel (source surfsession.com).

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Yanndallex
Yanndallex
Je suis évidemment un passionné de BD depuis ma jeunesse. Un malheureux accident de vélo ma valu quelques jours d’hospitalisation. Ainsi ma famille, pour me faire passer le temps à l’hopital, m’offrit des exemplaires de la série des Tuniques Bleues. Cette série a été une révélation ! J’étais émerveillé de pouvoir lire des histoires humoristiques liées à des évènements dramatiques (la guerre de sécession, le racisme etc…). Je me régalais à suivre les aventures de mon personnage favori le caporal Blutch. Puis vint la pleine adolescence pour découvrir des séries plus sérieuses, ou toujours humoristiques, d’héroïque fantasy, SF ou policières (XIII, Thorgal, la quête de l’oiseau du temps, le grand pouvoir du Chninkel etc…). J’y ai découvert ainsi des styles graphiques plus travaillés, détaillés, réalistes, poétiques etc… une deuxième révélation pour m’ouvrir progressivement à la bd adulte. A ce jour j’aborde chaque nouvel ouvrage comme une surprise, une promesse d’une belle histoire, que l’on aime, ou que l’on n’aime pas. J’ai pris conscience au cours des années qu’une histoire illustrée de 48 pages, ou plus, n’était pas si facile à créer de manière scénaristique mais surtout graphiquement. Le talent n’est pas inné, et à chaque vignette, je contemple d’autant les années de travails des auteurs. J’admire les techniques graphiques (que je ne soupçonne parfois pas du tout), les choix de couleurs ou du noir et blanc, le travail sur les mises en lumière, la conception des mises en scène, le choix des plans, des effets, des perspectives, le découpage élaboré, les transitions des plans séquences etc… Bref mon œil s’est avisé, mais je n’en reste pas moins admiratif du travail réalisé et des sacrifices réalisés par chaque artiste pour offrir du plaisir à son lectorat, et cela même si l’histoire ne m’a pas forcément plu. J’aime aussi souvent à chercher d’où a pu venir l’idée de l’histoire, très souvent inspirée de fait divers, ou de l’histoire avec un grand H. Je suis aussi toujours émerveillé par la diversité des sujets traités par ce média. Cette disparité permet des livres souvent très intimes avec des témoignages poignants et durs, mais aussi de s’enrichir culturellement, s’ouvrir à des expériences inattendues, parfois loufoques et hilarantes, etc… Et elle nous promet encore de grande œuvres !!

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