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La montagne du Tao, la BD d’une philosophie de vie
Titre : La montagne du Tao
Auteurs : Yohan Coeurderoy Radomski (scénario), Lorenzo Chiavini (dessins)
Éditeur : Soleil
Collection : Quadrants
Année : 2024
Pages : 128
Résumé de l’histoire de la découverte d’une autre culture :
1937, à Shanghaï, Fanny Coeurderoy débarque en Chine. Elle est accueillie par l’associé de son père, Hughes de Rochefort. Mais plus que la vie des occidentaux profitant du colosse d’Asie, elle veut s’intéresser à la culture chinoise et surtout au Tao. Elle rencontre Wang Taiming qui va l’aider à mieux comprendre tout ce que recoupe et regroupe le Tao…
Le scénario d’un récit mêlant fiction et histoire:
Yohan Coeurderoy Radomski mêle dans cette histoire fiction et réalité à un point que l’on ne saisit pas forcément. Certains personnages sont réels, comme le praticien de médecine chinoise Georges Soulié de Morlant, d’autres sont des représentations de personnes ayant vraiment existé, comme Wang Taiming qui évoque la figure de Wang Zemin, homme d’affaires chinois issu d’un clan taoïste. D’autres personnages, comme Hugues de Rochefort, semblent fictifs. Et Fanny Coeurderoy, qui porte le même nom que le scénariste, est-elle réelle ou fictive ? La BD mentionne bien une dédicace à la grand-mère de l’auteur, Maryté Coeurderoy, infirmière en France pendant la guerre…
Ce mélange entre fiction et réalité nous permet de toute manière de naviguer dans le Tao, d’essayer de saisir ce souffle de vie qui anime le monde et relie terre et ciel, chaud et froid, haut et bas. Si nous suivons Fanny et sa découvert de la Chine, tout comme elle, nous apprenons l’origine du Tao, son sens, son utilisation en médecine chinoise, et aussi dans la vie de tous les jours. Le Tao peut être vu comme une philosophie, mais aussi – et surtout – comme une pratique de vie, une manière de se raccorder au monde ou de ne pas perdre son lien avec celui-ci. Exercices, manière de voir l’univers, de jauger l’autre, art martial, pratiques méditatives, médecine traditionnelle… Tout se lie grâce au Tao et le Tao lie tout. C’est ce que l’on comprend à la lecture de cette BD.
A la différence des autres recueils de la collection Quadrants, qui s’arrêtaient sur un personnage important de l’histoire de la médecine alternative, ici, on se penche sur un concept remontant à la nuit des temps. Plutôt que de suivre un pratiquant du Tao, nous suivons le Tao lui-même qui agit au travers des personnages, à moins que ce ne soit les personnages qui agissent en utilisant le Tao.
Le dessin tout en douceur :
Lorenzo Chiavini nous offre un dessin semi-réaliste, stylisé, qui évoque le pastel ou les crayons de couleurs. Les personnages ont des traits d’encrage de couleurs marrons, ou bleu, qui varient en fonction de ce qu’il y a à encrer. Ce qui fait que le noir semble quasiment absent de cette BD et cela crée un style très doux. Les couleurs, hachures, reflets sont aussi réalisés au pastel ou crayon de couleur (ou des brosses numériques recréant ces effets, je n’ai pas la réponse technique) contribuant à cet apaisement graphique. Paradoxalement, même l’emploi des lignes de tension pour dynamiser une scène ne parvient pas à effacer ce sentiment de calme à la lecture. Ce qui nous permet de nous immerger petit à petit dans le Tao.
Les cases dépourvues de contour, limitées simplement par l’arrêt des couleurs, changent de forme selon que l’on soit dans la Chine des années trente ou dans un monde au-delà, à l’origine des temps.
Conclusion d’une BD Taoïste :
Avec la montagne du Tao, on saisit bien mieux le concept de Tao et tout ce qu’il englobe en Chine. Ainsi, on réalise surtout que le Tao peut effectivement être montagne à gravir, à vivre, une montagne ayant sa place dans le monde.
Zéda rencontre Fanny !
Merci pour cette critique ! Amicalement
Bonjour, Merci pour ce commentaire. C’était une BD vraiment intéressante.