La sortie d’une nouvelle maxi série de Tom King est toujours un évènement, que nous réserve donc ce Danger Street ? C’est ce que nous allons découvrir !
Titre: Danger Street
Scénario: Tom King
Dessin: Jorge Fornès
Couleurs: Dave Stewart
Éditions: Urban Comics
Année: 2024
Nombres de pages: 376
Sommaire de l'article
Résumé de Danger Street par Tom King et Jorge Fornès aux éditions Urban Comics:
Starman, Metamorpho et Warlord souhaitent intégrer la Justice League à tout prix. Pour prouver qu’ils en sont dignes, ils décident d’invoquer et d’affronter Darkseid ! Sans grande surprise, les conséquences sont terribles pour le monde, voir l’univers tout entier.
L’écriture et le sens du dialogue de King:
Votre serviteur étant assez fan de Tom King et d’autant plus quand il s’agit de ses maxi-séries, une certaine excitation accompagnait la sortie de ce titre.
D’abord, quel que soit le sujet, les personnages ou le genre de récit sur lequel travaille Tom King, une chose qui ne varie jamais, c’est sa qualité d’écriture et sa maitrise des dialogues.
Il est aussi très fort pour surprendre les fans de comics et ne pas leur donner ceux qu’ils attendent particulièrement quand il s’agit de super héros ou bien souvent les pouvoirs et affrontements ne représentent qu’une infime partie du récit, l’histoire se concentrant sur les personnages et leurs interactions.
L’auteur sait parfaitement écrire ses personnages et les caractériser avec soin. Développant leur personnalité tout en sachant parfaitement gérer les relations entre les personnages ainsi que leurs émotions.
Malheureusement, malgré le talent et le style d’écriture de l’auteur, ce récit ne m’a pas séduit autant que les précédents et voici pourquoi :
D’abord, le choix de faire un récit avec autant de personnages quasiment inconnus (Métamorpho étant le seul véritablement connu) l’empêche, malgré les 12 épisodes, de tisser un lien entre tous ses protagonistes.
C’est pourtant l’une de ses grandes forces habituellement, mais ici, le trop grand nombre de personnages à traiter l’oblige à moins pousser cet aspect qui est pourtant crucial.
Ensuite, le récit parait un peu trop verbeux et donc impacte son rythme. Certains diront que c’est le style de l’auteur, mais habituellement, la forte connexion entre les personnages et le lecteur tire parti de ce style de narration. Ici, ça n’a pas pris pour moi.
Enfin, la sensation de voir King se lancer un défi, un challenge même comme avec l’épisode 9 laisse un peu le lecteur de côté. Je comprends l’idée derrière, mais cette joute verbale et rhétorique tire trop en longueur pour être vraiment efficace.
Pour conclure, King est toujours capable de fulgurance avec son sens de la narration. L’intrigue en elle-même est assez simple, mais repose sur les interactions des personnages, comme souvent avec King, ce qui le rend ses récits particulièrement intéressant. Dommage que ces personnages ne soient pas plus attachants.
Une partie graphique solide.
Tom King s’appuie sur le dessin agréable et solide de Jorge Fornés qui livre des planches impeccables.
Un artiste avec qui King a déjà travaillé (sur Rorschach) et qui se connaissent donc parfaitement.
Le style de Fornès offre une clarté et un classicisme dans ses compositions qui renforcent la narration de King et facilitent la fluidité du récit.
Dave Stewart l’accompagne aux couleurs pour un résultat sobre et efficace.
Mon avis sur Danger Street par Tom King et Jorge Fornès aux éditions Urban Comics:
Au final, Danger Street ne convainc pas totalement. On retrouve ce style et cette narration qui a fait la réputation de Tom King mais aussi un côté verbeux trop prononcé et des personnages à qui on s’attache trop peu.
J’étais très excité à l’idée de lire une nouvelle maxi-série de King, malheureusement la mayonnaise n’a pas pris pour une fois. On a malgré tout un récit ambitieux avec une partie graphique solide et efficace.
Je tiens par contre à souligner l’excellent travail de Jeremy Manesse à la traduction, notamment vis-à-vis des injures censurées par Tom King et dont il abuse un peu trop ces derniers temps.
Enfin, soulignons l’éditorial présent en début et fin d’album autour des personnages et de leur historique éditorial. Là aussi, Jeremy Manesse dresse le bilan de ces seconds couteux de l’univers DC en nous donnant de nombreux détails intéressants et pertinents.
A très vite