Titre : Tome 1 – l’oligarque
Scénario et dessins : Philippe Gauckler
Couleurs : Scarlett Smulkowski
Éditeur : Le lombard
Année : 2015
Pages : 46
Résumé :
Viktor Oblak est emprisonné dans un centre pénitentiaire russe au cœur de la république de carélie.
Celui-ci vient à avoir des problèmes avec des détenus à cause d’une lettre destinée à sa famille.
Mais voilà que le centre se trouve attaqué par l’armée russe qui met le paquet pour sortir un prisonnier. Une partie du centre, celle où se trouve Viktor, vient à être détruite. Dans la pagaille, les hommes qui s’en prenaient à lui, tentent de le tuer.
Mais Viktor est sauvé par l’intervention d’un autre prisonnier.
Le centre étant endommagé, les deux alliés providentiels en profitent pour s’échapper dans la neige et la forêt avoisinante. Bien leur en a pris, car la prison finira pas être détruite par un missile Russe…
Ces évènements vont donc conduire Viktor et son acolyte à se poser beaucoup de questions nécessitants réponses. L’aventure commence.
Mon avis :
J’adore la collection troisième vague de chez le lombard, alors quand Koralovski est sorti, je me suis en quelques sortes jeté dessus…
Philippe Gauckler nous plonge ainsi dans un thriller politique contemporain centré sur le terrorisme, le pétrole, l’espionnage et les manipulations financières, très largement inspiré de ce qui s’est passé pour l’homme d’affaire Russe Mikhaïl Khodorkovski, d’ailleurs le nom du héros en est proche.
Planche 7 |
Philippe Gauckler propose un style caractéristique de la collection Troisième Vague, type ligne claire moderne, semi-réaliste. Le trait est régulier, fin et détaillé, dense mais restant simple et efficace !
Les perspectives sont maitrisées (j’adore les scènes avec les hélicoptères par exemple…) sans trop de défaut de proportions, les effets sont peu nombreux et bien placés au point qu’on n’y fait pas particulièrement attention. Les mises en scènes sont variées avec des gros plans, des plans d’ensemble en semi perspective etc…
Mais ce qui m’a le plus frappé sur ce tome 1, ce sont certainement les couleurs de Scarlett Smulkowski, relativement froides et à l’ambiance hivernale. J’ai eu froid presque tout le long de l’album avec cette présence en masse de la neige (notamment en début d’album évidement) et des tons sombres des nuits glaciales. Cette poudre blanche est donc omniprésente, ce qui est relativement marrant car elle contraste sacrément avec la couleur d’un des objets principaux de la bd: le pétrole (et notamment la théorie du pétrole abiotique)…
Ma petite déception est venu du fait que la narration est dense et prend parfois trop de place en regard du dessin…
Planche 4 |
L’auteur a beaucoup de chose à dire pour bien mettre en place le contexte et expliquer les rouages politiques, mais cela devient parfois trop complexe, ce qui peut rebuter à la lecture.
Mais en contrepartie, ce qui est génial, c’est que Philippe Gauckler ne laisse pas grand-chose au hasard et propose un scénario dense, hyper documenté et structuré. Mêlant ainsi actions, suspens, actualités, politique, finances, et la Russie, etc…
Donc ce scénario, à l’inverse de la fraicheur de la neige du dessin, donne matière à se réchauffer les neurones pour suivre l’intrigue (j’avoue que je m’y suis pris à plusieurs reprises pour comprendre par moment les situations et les contextes…).
Le découpage est particulièrement dense, avec en moyenne 8 à 10 cases par planche, mouvementé mais sans grandes fantaisies, classique et rigoureux.
Ce thriller est donc une merveille pour qui attend de l’information variée, des intrigues géopolitiques complexes, une vision industrielle à la pointe du progrès, des techniques d’espionnage etc…
Une bonne lecture pour les soirées froides !
Pour finir, si vous avez la chance de croiser l’auteur lors de séances de dédicaces, n’hésitez pas à entamer la discussion. Cet homme est adorable, abordable et s’avère être un puits de connaissances. Les discussions en deviennent donc d’autant plus intéressantes.
Et ses dédicaces sont souvent enneigées même en plein été…