Didier Convard (scénario), Rita (couleurs)
repose sous Venise. Le jeune homme oscille dans un étrange coma
suite à l’attaque sournoise et mortelle de Cueille-la-Mort. Alors
que Neige tente de s’accrocher à la vie, un dernier tour reste à
jouer dans la cité des Doges. Cueille-la-Mort a une clé, une clé
qui lui permettra de quitter l’Europe dévastée et cela, les Douze
ne peuvent le permettre. Mais comment stopper une tueuse
professionnelle qui a eu raison de tous ceux qui se sont dressés sur
sa route ? Nostrorom le Doge et son fidèle ami, Long-Nez, ont
élaboré un plan. Mais son exécution va s’avérer extrêmement
risquée, d’autant que tous les masques ne sont pas encore tombés…
yeux, un summum avec cette partie vénitienne. Commencée dans le
tome précédent, Intermezzo, cette danse macabre atteint son apogée
et se conclut en toute beauté. Neige, personnage central de
l’histoire qui donne son nom à la série, passe tout d’un coup au
second plan. En effet, sa blessure et son coma l’empêchent d’être
actif mais il est pourtant bien présent dans ce récit car les
pensées des autres le ramènent toujours vers nous.
dissimulé sous Venise, il vogue mentalement ailleurs, s’accrochant à
un semblant de vie.
sa force et de son rôle par rapport au tome précédent, tout comme
la neige, omniprésente mais de peu d’influence sur l’histoire. Comme
si la neige blanche suivait le rythme du jeune héros de la série.
jamais me perdre. Cela faisait longtemps que je n’avais pas mis le
nez dans cette série et ça a été un vrai plaisir. Bon, seul
inconvénient, les coups de théâtre n’en sont plus pour moi et j’ai
du mal à trancher, sont-ils si évidents qu’on les devine assez tôt
ou bien ai-je tellement lu cette BD qu’ils me semblent étrangement
familiers. Le mystère restera entier.
Le fait est qu’on ne s’inquiète pas
beaucoup pour Neige, on sait qu’il survivra et c’est sans doute pour
cela que Convard le tient derrière la scène pour nous jouer une
autre pièce.
de place. Et j’avoue que ce personnage secondaire reste mon favori de
toute la série. Et puis, « Cueille-la-Mort », quel joli
nom, vous ne trouvez pas ?
possession de cette clé, autant par ceux qui la souhaitent que par
ceux qui ne réalisent pas encore son importance au début de
l’histoire. Les éléments s’entremêlent pour aboutir à un final
surprenant. Enfin, tout est relatif ! Mais la ville de Venise repend
ses droits à la fin de l’histoire. Quant à la conclusion, vous
serez, je l’espère, bien surpris en la lisant…
scénario. Tout est blanc, certes, à part les profondeurs marines,
et pourtant, jamais neige (ou Neige) n’a paru si pâle. A l’image du
héros, la neige, bien qu’omniprésente, se fait oublier aussi
graphiquement. Le style si particulier de Gine pour les personnages,
ni réaliste ni caricatural, fait rêver. S’il faut un peu de temps
pour s’y habituer – en tout cas, ça a été mon cas -, une fois
entré dedans, difficile d’en sortir. Les décors simplifiés et même
stylisés par la présence de la neige n’en restent pas moins
évocateurs. Les couleurs vives viennent trancher avec le blanc
ambiant. Et la mise en scène, à l’image de cette vieille chanson
qui ouvre et ferme la BD, laisse également rêveur. Présente et
pourtant si discrète qu’on ne la remarquerait même pas…
tome date de 1987 semble tout d’un coup tellement d’actualité, avec
ce mur qui enferme ou protège l’Europe de l’extérieur, ces maladies
qui ravagent l’humanité, ce savoir qui se perd et ces quelques-uns
qui se battent dans l’espoir de jours meilleurs. Espérons qu’on aura
de plus beaux lendemains que ceux enneigés que nous évoquent Gine
et Convard.