parfois, et même souvent, des surprises bien sympathiques.
Talent, nous avons pu voir réuni dans la même place Julien Aubert,
de Bigger Than Fiction, Thomas Cadène, scénariste BD, Josef
Saffiedine, autre scénariste BD, le dessinateur Erwann Surcouf et
Camille Duvelleroy, scénariste interactive. Et tous ce petit groupe
venait partager leurs expériences non pas sur la BD numérique en
général mais sur un projet commun en particulier, le bien nommé
« été ».
mystérieux, « été » ?
dessinée ! « Autant de gens pour ça ? » Vous
interrogez-vous.
dessinée présente un aspect particulier… Elle ne sera consultable
que sur les réseaux sociaux, et même uniquement sur un réseau
social. Il s’agit d’une fiction BD feuilletonnante pour Instagram,
prévue pour le 29 juin et qui durera le temps de l’été 2017,
juillet et août. Comme l’histoire se déroule le temps d’un été,
il s’agirait presque de temps réel, en somme. Sauf que le petit
groupe planche comme des fous pour que tout soit prêt pour le 29
juin.
s’exclame : « – Un été ? – Pourquoi Instagram ?
– De quoi ça parle ? – Comment ça marche ? – Où sont les
loutres ? »
les choses par le commencement.
Duvelleroy de longue date. Ils découvrent un jour qu’ils ont tous
deux envie de réaliser un projet sur Instagram, un projet de
fiction. Camille souhaitait quelque chose sous forme de série à
épisodes, Julien voulait explorer les possibilités d’Instagram.
apparence – idée, ils ont contacté Thomas Cadène, qui avait déjà
exploré le feuilleton en ligne avec « Les Autres Gens ».
Et pour développer encore plus le côté actuel et comique, ils ont
contacté Josef Saffiedine.
Thomas Cadène « parce que moi, j’étais ni actuel ni
comique ».
fallait un dessinateur – deuxième élément indispensable pour
créer une BD avec le scénariste, quoiqu’on en dise – et Erwann
Surcouf entra en piste à ce moment-là. Il faut dire que Thomas,
Josef et Erwann se connaissait depuis « Les Autres Gens ».
Les choix en furent sans nul doute influencés.
il fallait développer une histoire sur l’idée de feuilleton BD
drôle et actuel destiné à Instagram !
plongé tête baissée pour arriver à une idée certes simple mais
permettant de s’adapter aux contraintes multiples qui apparurent au
grand jour.
trentenaires, Abel et Olivia, vont sauter le grand pas et s’installer
ensemble. Avant cela, pour chasser les derniers doutes qui vous
hantent à l’aube d’une telle décision, ils se donnent un été,
soit deux mois, pour réaliser, à partir d’une bucket-list, leurs
derniers coups de folie mais… Chacun de leur côté. Ils ne vont
donc pas échanger sur cette période et seul le lecteur saura ce que
font les deux tourtereaux.
Quelles sont-elles ? Tout d’abord, un feuilleton, au rythme d’un
épisode par jour, c’est du boulot. Si, si !
surtout se rapporte au temps de diffusion. Deux mois de la vie d’un
couple sur un été et un unique été pour la diffuser. Tout roule.
format de la BD. Il fallait des épisodes courts, ce qui nécessite
beaucoup de concision. Et le format Instagram implique un certain
nombre de cases, à savoir des multiples de trois. Ce qui fait des
histoires entre trois, six ou neuf cases. Ne pleurez pas et posez ce
rubic’s cube, car ce n’est pas fini.
de visibilité car sur Instragram, trois formats sont possibles : La
case carrée, la case allongée et, disons, la case très allongée.
Les cases dessinées devaient s’adapter à cela. De plus, sur ce
réseau, vous pouvez lire votre histoire au jour le jour ou bien la
découvrir à l’épisode neuf ou quinze ou huit ! Nouvelle
contrainte, le lecteur doit pouvoir arriver à n’importe quel épisode
et comprendre l’histoire (toujours avec les neuf cases). C’est ce qui
a donné à Thomas et Josef l’idée de la Bucket Liste. En effet,
chaque épisode correspond à un élément de cette liste pour un des
deux héros.
multiple a donné aussi l’idée d’une case de titre, afin que dans la
lecture globale, toutes cases sur la même page, on puisse voir
rapidement les points d’entrée pour savoir où commence et finit un
épisode. Une case de titre ? Et pan, une case en moins pour
raconter l’histoire… Et ce à chaque épisode.
toute cette approche spécifique, technique du réseau social et son
lien avec la narration, correspond au domaine de Camille Duvelleroy.
Elle a pu ainsi vraiment analyser, regrouper et discuter avec les
auteurs de ces points clés pour éviter les écueils dans cette
navigation difficile.
social, pas question de montrer du sexe ou même de la nudité. Là,
nos deux auteurs (et notre dessinateur) ont dû faire des prouesses
pour rester dans une BD visant les trentenaires qui parlent de
sexualité sans rien montrer tout en restant intéressante.
Il y a des contraintes graphiques, le nombre de cases, certes, mais
aussi, par exemple, le positionnement des bulles, pour le sens de
lecture sur Instagram voire les différents modes de lectures sur
Instagram et un petit souci qui a fait irruption à l’improviste,
lors des tests, la couleur de bulles.
touchant le bord de l’écran, sur Instagram, donne l’impression de se
répandre tout autour, car les cases sont posées sur un fond…
blanc !
intervient car sur ce type de projet sortant du schéma classique de la BD. Elle sait qu’il faut écrire,
dessiner et mettre en ligne pour créer un prototype. Et à l’étape du prototype, on
découvre de nouvelles contraintes, souvent sources d’erreur, ou alors on a de
belles surprises. C’est ainsi que l’équipe a pu se rendre compte de ce petit souci phylactérien, et surtout le résoudre !
influencée aussi par la mise en ligne. Erwann, Thomas et Josef
réfléchissent ensemble sur la composition. Le dessinateur nous
explique qu’il ne faut pas des gros changements d’axe, des sautes de
plan. Au contraire, des mouvement de travelling simples, et surtout
savoir rester avec les personnages.
le travail a été très collaboratif. Si Thomas et Josef œuvrent
sur le scénario et Erwann sur les dessins, chacun ne se mêlant pas
du travail de l’autre, ils se rencontrent sur la composition et la
mise en scène.
à un séminaire avec le reste de l’équipe pour exposer leur
histoire afin que chacun apporte ses connaissances techniques pour
pointer ce qui fonctionnait ou pas. Thomas et Josef ont su se monter
adaptables pour faire avancer le projet.
Julien et l’équipe ont aussi penser à jouer sur des gifs, des
images animées, peut-être du son. Idée intéressante car elle
permet à ARTE d’entrer dans la boucle.
du public (enfin, une des multiples questions) était celle du
financement.
la Mission cinéma de la ville de Paris, le CNC mais aussi le CNL et
bien sûr ARTE. Notre fine équipe attend encore des réponses mais
les choses vont bon train, et devant l’originalité d’un tel projet,
on ne peut que croiser les doigts pour leur porter chance.
financement du lecteur. En effet, la BD sera gratuite d’accès et de
lecture.
Fiction ne consistent pas seulement à apporter des idées et chercher
des financements. Ils ont aussi une place capitale dans le projet : la
communication ! Entre autres sur les réseaux sociaux. En effet, la
BD est gratuite mais il faudra vous doter – si ce n’est déjà fait
– d’un compte Instagram.
faudra que vous soyez informé que ETE est sorti. Ben oui, comment
aller lire une BD si vous ignorez qu’elle existe (ce qui est d’ailleurs valable
pour tous les supports, papier, internet, numérique…).
ne suffira pas forcément.
on vous donne déjà le compte Instagram de « été », accessible en un clic, donc !
l’histoire est prévue pour le 29 juin 2017.
le scénario, il faut maintenant story-boarder, dessiner et tester,
corriger et retester, recorriger etc…
dites-vous. Mais pour eux, ça va passer très vite, vu la quantité
de travail restant à accomplir.
au courant des avancées et par la même occasion, avoir le plaisir
de vous tenir au courant avec des nouvelles fraîches !