Titre: Kanopé
Auteur: Louise Joor
Année: 2014
Éditeur: Delcourt (Mirages)
L’histoire se déroule en 2137. Alors que la population humaine a fortement grandi et qu’une catastrophe naturelle a eu lieu un siècle plus tôt, la forêt amazonienne se retrouve être le seul endroit où la nature semble avoir survécu.
C’est dans cette forêt en quarantaine, polluée et infectée par une maladie mortelle que Jean, un hacker poursuivi par les siens, va se retrouver malgré lui.
Il va y faire la rencontre d’une jeune fille, un peu sauvage, se prénommant Kanopé. Mais ce monde et cette nature sont bien loin du quotidien du jeune homme qui n’est pas préparé à ce choc des cultures.
Kanopé est édité chez Delcourt dans un format plus petit que les BD classiques, mais plus épais et contenant plus de pages. En effet, la BD Kanopé compte 124 pages en couleur, plastifiées, avec une impression de bonne qualité. Elle est reliée par une belle couverture cartonnée rigide, qui nous permet, déjà, de pénétrer dans cette forêt amazonienne où l’histoire va se dérouler.
Pour rester dans le thème de la nature, sous la couverture cartonnée, la page n’est pas blanche comme cela se fait classiquement, mais verte.
Puis l’ouvrage débute par une préface signée Philippe Buchet (qui a travaillé sur les BD Sillage et Nävis par exemple), qui nous propose également un ex-libris avec cette première édition.
Au niveau du thème de cette histoire, l’auteure, Louise Joor, que j’ai eu l’occasion de rencontrer, délivre un message écologique. Mais elle n’a pas souhaité qu’il soit militant, ou tout du moins, pas trop direct et pas politique. Elle aime simplement la nature et voit ce que l’Homme en fait. Les événements du tsunami et la catastrophe de Fukushima en 2011, l’ont aussi inspirée et lui ont donné envie de faire passer un message en BD.
Dans cette BD, Louise Joor aura tout fait, elle a écrit le scénario, réalisé les dessins et la mise en couleur. Elle a juste reçu un petit coup de pouce pour choisir le titre, ou plutôt l’orthographe du titre et pour la typographie de celui-ci (vous aurez sûrement fait le rapprochement entre « Kanopé » et « la Canopée »).
Le scénario quant à lui met en scène un monde où l’Homme a épuisé les ressources naturelles. Dans cette fable à la fois écologique et humaine, nous trouvons deux personnages et deux mondes que tout oppose. D’un côté, un monde où le peuple survit grâce à la nature, il s’agit du monde des « éco-martyrs » auquel appartient Kanopé. De l’autre côté, Jean, le personnage masculin est originaire d’un monde régi par la technologie.
Et pourtant, ces deux êtres vont se retrouver, ils vont finir par se comprendre, laissant une fin d’histoire à laquelle on ne s’attend par forcément, avec une belle ouverture sur l’avenir et un rappel au début de la BD puisque les premiers et les derniers mots sont laissés à un narrateur.
Au niveau du dessin, les personnages ne sont pas des canons de beauté, avec leur petit nez en trompette, mais la mise en image de la nature est magnifique. La couleur apporte aussi beaucoup à l’ambiance. Nous suivons les deux protagonistes dans une forêt bien verte. On y trouve une flore et une faune très diversifiées. Dès la couverture on sent qu’il s’est passé quelque chose de pas très net quand on voit les singes dans l’arbre.
A noter tout de même que Kanopé, le personnage féminin vivant dans la forêt, se balade souvent dans le plus simple appareil… il ne faudra peut être pas laisser la BD dans les mains des plus jeunes. Mais il ne s’agit pas là de nudité gratuite, elle s’inscrit très bien dans l’histoire.
Au final l’ensemble est très bon.
