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Troie Zéro, la BD d’une guerre lasse
Titre : Troie Zéro
Auteurs : Karibou (scénario), Josselin Duparcmeur (dessins)
Éditeur : Delcourt
Collection : Pataquès
Année : 2023
Pages : 64
Résumé d’une histoire de guerre troyenne qui traîne la patte :
Pâris, le jeune Troyen, doit choisir entre trois déesses quelle est la plus belle, il botte en touche et choisit Hélène de Sparte. Ok, il l’aura, en se faisant passer pour un marchand de Kebabs ! Mais Hélène et mariée à Ménélas, qui ne va pas laisser les choses en reste et décide en représailles d’atomiser Troie, la ville de Pâris. Petit souci, l’état-major de Ménélas est composé de Nestor et Agamemnon, deux bras cassés qui voient la guerre de Troie comme l’occasion de faire un peu de tourisme en Méditerranée !
Le scénario d’une absurde relecture de la guerre de Troie :
Karibou s’en donne à cœur joie à réécrire l’histoire. Il mêle humour absurde et références à notre époque (comme le marchand de kebabs, les visites de musée…) à la vie dans la Grèce antique. Les personnages portent leur fardeau, comme Ménélas, qui ne veut que guerroyer et doit subir les caprices de ses deux généraux ou un Ulysse qui ne pense qu’à balancer des blagues en préparant un one-man show.
Tout le monde est là : Priam, le père de Pâris, Pénélope, l’épouse d’Ulysse, Achille, quelques divinités et tant d’autres…
Le récit se déroule en gag d’une planche avec chute, sur le modèle du gaufrier en six cases. Les saynètes suivent quand même l’arche au long cours de la guerre de Troie.
Il est entrecoupé d’interludes, mettant en scène des moments forts de la mythologie grecque, comme Prométhée condamné à se faire manger le foie.
Difficile de résister à l’enchaînement de gags absurdes et décalés dans ce monde antique. Chaque page vous ménage son petit lot de surprises. Et s’il y a bien une chose dont on peut abuser sans modération, c’est l’humour. Alors inutile de se priver.
Et vous en rirez d’autant plus si vous avez quelque connaissance de l’Iliade et L’Odyssée.
Le dessin en bichromie :
Josselin Duparcmeur nous offre, au long de ces gaufriers, des personnages dessinés dans un style réaliste mais pourtant assez figés dans leur pose, rappelant en cela les décorations des vases grecs antiques. silhouettes droites, rigides, qui n’ont parfois que quelques petites variantes d’une case à l’autre.
Les décors tracés dans un trait assuré posent tout de suite les lieux, au fil de cette longue avancée vers l’invasion de la ville. Quelques accessoires, un bateau échoué ou encore les murs d’une forteresse, nous font comprendre tout de suite la localisation.
La BD est en bichromie, noir et blanc, avec des nappes d’une couleur entre le saumon et l’ocre, très claire pour ne pas charger la case.
Conclusion d’une BD melting-pot entre Antiquité et humour décalé :
Cette vision de la guerre de Troie vous fera passer un bon moment à rire des mésaventures du pauvre Ménélas, entouré de la plus grande bande d’incompétents de toute la Grèce antique.
Zéda rencontre Ménélas.