Troisième tome de Lowreader, l’anthologie horrifique et pulp dirigé par Run, avec cette fois-ci trois récits sur la place grandissante du numérique dans nos vies et ses travers.
Titre: LowReader T.3
Scénario: RUN, Pivwan
Dessin: Petit Rapace, Rours et Pivwan
Couleurs: Petit Rapace, Rours et Pivwan
Éditions: Label 619 aux éditions Rue de Sèvres
Année: 2023
Nombres de pages: 112
Sommaire de l'article
Résumé de Lowreader T.3 par Run et un collectif d’artistes pour le Label 619:
RedRoom: traînant sur le Darknet pour y acheter de la drogue, 2 amis se lance le défi de trouver une RedRoom. À peine inscrits, ils reçoivent un mail d’avertissement précisant qu’il n’y aura plus de marche arrière possible…
Salamon Testamentuma: Julie, une streameuse spécialisée dans le rétro gaming, découvre en plein désert au Mexique, tout un stock de cartouches Nes d’un jeu jamais sortie. De retour au Canada, elle lance son live stream afin de tester sa trouvaille devant ses followers…
Redpilled: Peter travaille dans un fast-food. Railler par les autres commerçants du coin notamment devant collègue, qui aime secrètement. Frustré et perdu, il suit les conseils d’un influenceur douteux prodiguant des conseils pour retrouver sa « masculinité » perdue…
Run toujours à la baguette !
Digne héritier de Doggy Bags, Run et ses équipes livre une nouvelle fois un tome plein de suspense, sanglant, à l’atmosphère glaçante et pulp.
En partenariat avec Seb et Émile du podcast Distorsion, spécialistes des dérives et autres bizarreries liés au numérique, chaque histoire est ponctuée d’un texte évoquant les rumeurs urbaines ou les faits divers en lien avec le récit.
En plus des 3 récits, vient se glisser une courte nouvelle écrite par Tanguy Mandias et illustrée par Florent Maudoux. « Ménagerie », c’est son nom, est particulièrement sombre et triste et vous laissera bouche bée.
Parmi les thèmes abordés, on trouve le phénomène des Creepypastas, ces légendes urbaines effrayantes diffusées sur Internet, pouvant se décliner sous plusieurs formats (image, vidéo, fichier son…) ont glacés le sang de plus d’un internaute et notamment votre serviteur se rappellera longtemps de Ben Drowned…
Le problème lié aux influenceurs toxiques est lui beaucoup plus connu du grand public avec une portée sociétale importante tant ces idéaux sont parfois dépassés ou simplement inatteignable et qui peuvent faire tant de mal.
Enfin, le récit qui est peut-être le plus glaçant reste celui sur les dangers du Darknet, ou de manière consciente ou non, on préfère ne pas savoir jusqu’où l’homme est capable d’aller en matière d’horreur…
Bref autant de thèmes propices à l’angoisse et au traitement au vitriol de Run et ses équipes.
Comme toujours avec les titres du Label 619, l’édition est soignée, avec de nombreux bonus tel un poster détachable, tiré au hasard d’un des trois récits.
En plus des textes par Seb et Émile (et parfois RUN) présent en introduction puis à la fin de chaque histoire, on retrouve également après chaque récit une planche ou deux ,dessinée par RUN et illustrant un petit dialogue de Seb et Émile servant de lien entre les récits.
La jeune garde du Label brille.
S’il y a bien une chose que RUN à toujours su faire mieux que les autres, c’est savoir s’entourer.
Et quand il s’agit de découvrir de nouveaux talents, le Label 619 est « intestable ».
Chacun des trois artistes possède un style bien a lui mais qui correspond parfaitement au style de chaque récit entre l’ambiance très américaine de Redpilled et le style proche du comics de Pivwan, ou le style très « jap anime » d’un Rours pour Salamon Testamentuma qui parle de jeux vidéo.
Bref, les récits sont visuellement très riches, avec des styles différents mais avec beaucoup de personnalités et de fraicheur. On reconnaît bien la patte du Label avec ces 3 auteurs au talent indéniable.
On notera d’ailleurs qu’il s’agit du premier travail de Petit Rapace pour le Label619 avant de faire Slum Kids d’abord dans le numéro précédent de Lowreader puis le tome 1 du même univers sorti en album il y a quelques mois.
Mon avis sur Lowreader T.3 par Run et un collectif d’artistes pour le Label 619:
Au final, la recette fonctionne toujours aussi bien avec ce regard acerbe sur notre société et ses travers.
Les scénarios de Run sont efficaces, rythmés et palpitants, les dialogues ciselés.
Au dessin, Petit Rapace, Rours et Pivwan livrent un travail impeccable !
Bref, un nouveau tome de Lowreader d’une grande qualité et dont il me tarde déjà de lire le prochain !
A très vite