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La diplomatie du ping-pong – 1971, un hippie rapproche la Chine et les États-Unis, la BD d’une réalité improbable
Titre : La diplomatie du ping-pong – 1971, un hippie rapproche la Chine et les États-Unis
Auteurs : Alcante (scénario), Alain Mounier (dessins)
Éditeur : Delcourt
Collection : Coup de tête
Année : 2024
Pages : 112
Résumé d’une histoire hors du commun :
Retour rapide et concis sur l’histoire de la Chine de 1949 à 1950, dernière année où un américain a été accepté en Chine. Janvier 1971, Nixon et son équipe réfléchissent à détendre les relations avec la Chine. Mars 1971, Glenn Cowan participe à une manifestation hippie où il attire l’attention de la foule et rencontre Alice, une jeune femme avec qui il va coucher avant de s’en aller sans la rappeler. Il est pressé, il participe à un tournoi de ping-pong et il est en retard. Tellement en retard qu’il risque la disqualification pure et dure…
Le scénario d’un fait historique rehaussé de fiction :
Alcante reprend un fait historique, l’origine de l’expression « la diplomatie du ping-pong », avec cette histoire irréelle et pourtant vraie d’un homme qui ne réfléchit pas aux conséquences de ses actes et parvient à créer un pont entre la Chine et les USA grâce à son amitié imprévue avec un joueur de ping-pong Chinois. Cet homme qui agit avant de réfléchir, c’est Glenn Cowan. Le champion Chinois, c’est Zhuang Zedong. Une amitié qui créera le dégel entre deux immenses pays que tout oppose.
Alcante a enjolivé la réalité, comme il l’explique lui-même dans la conclusion de trois pages de ce recueil. Mais le fond est bien là, le tournoi au Japon, la rencontre entre les deux hommes, l’invitation en Chine, la délégation de ping-pong US au cœur de la Chine communiste et tout à coup, après vingt ans, des américains foulent le sol chinois. L’événement le plus regardé après l’alunissage de Aldrin et Armstrong.
J’ai été entraîné par cette BD, même si le personnage de Glenn Corwan m’a laissé un peu froid. Ces actions ont fait avancer l’histoire mais, même si il évolue à la fin – heureusement -, l’égoïsme de Glenn m’a tenu loin de lui. J’ai eu plus d’empathie pour Zhuang Zedong.
Et en tout cas, j’ai découvert cette histoire incroyable que je ne connaissais pas du tout. J’ignorais même l’expression « diplomatie du ping-pong ». Leçon d’histoire, fiction émouvante, et magnifiques couleurs !
Le dessin aux couleurs explosives :
Alain Mounier opte pour un dessin réaliste, ces personnages, quand on voit les photos en fin d’album, sont représentés fidèlement. On suit cette BD même si Glenn Corwan n’en fait qu’à sa tête. Car c’est lui le fil conducteur de ce récit.
Les couleurs de Mounier sont réussies, florilège de teintes, avec une mention spéciale pour la nuit tombant sur Alice et Glenn, qui m’évoque les peintures fauves. Les effets d’aquarelle et les degrés de dilution permettent de donner vie aux plis des vêtements tracés à l’encre noire. Les espaces blancs accentuent les effets de lumière. Les décors sont là aussi réalistes, et parfois, avec ingéniosité, ils s’estompent, soit pour laisser la place à des aplats accentuant l’action, comme lorsque Glenn s’incruste à la table des joueurs chinois pour un match amical ; ou quand les vainqueurs de la compétition sont mis en avant grâce à un effet de fond inachevé aux couleurs du sol luisant de la salle. D’ailleurs, il y a un beau travail sur les textures et les reflets réalisés également à l’aquarelle.
Conclusion d’une BD instructive:
Un recueil que je suis content d’avoir lu, pour en savoir un peu plus sur cette épisode étonnant de l’histoire américaine. Si le personnage central ne devient attachant qu’à la fin de l’histoire, le joueur Chinois, Zhuang Zedong, triple champion du monde, mérite toute notre attention.
Zéda rencontre Zhuang Zedong !