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Catmask Boy, la BD d’une rencontre

Série : –
Titre : Catmask Boy
Auteurs : Linus Liu (scénario et dessin)
Éditeur : La Boîte à Bulles
Collection : –
Année : 2025
Pages : 192
Résumé d’une histoire qui fonce:
Un jeune garçon, Tao Tigrou, lance un avion de papier du toit d’un immeuble. Sa mère l’appelle, il descend alors que l’avion survole Hong-Kong avant de finir sur le trottoir. Le lendemain, Tao Tigrou se rend à l’école avec un masque de chat sur la tête, pour présenter un exposé. Leur professeur leur a demandé de présenter ce qu’ils veulent faire plus tard. Tigrou a opté pour super-héros, il sera Catmask boy ! Inutile de dire que cela ne rentre pas dans la grille d’valuation du professeur…
Le scénario qui ne cesse d’avancer:
Tao Tigrou a du mal en cours, mais il déborde d’énergie. Tout le long de la BD, il avance, court, fuit, poursuit, s’amuse et saute partout. Cette boule d’énergie agit parfois un peu trop vite et ne prend pas assez le temps de la réflexion. Distrait, pas très travailleur, sa mère s’inquiète de son avenir. Mais Tao Tigrou est loin de penser à ça, il avance en pleine rue en tant que Catmask Boy. La pose qu’il prend sur la couverture ne rend pas hommage à la course incessante qu’il mène dans cet album BD.

Mais au-delà de cette vie d’écolier, Catmask Boy nous fait découvrir aussi Hong Kong, les quartiers populaires, et aussi le quartier des pauvres, des triades et des trafics, celui de Kowloon. Tao Tigrou va être amené malgré lui à se rendre dans ce bidonville vertical et va découvrir une autre vie, bien plus difficile que la sienne.
Malgré les difficultés de cette existence, Linus Liu garde un ton léger et parvient à faire preuve de beaucoup d’humour pour raconter les déboires de Tao Tigrou. Et derrière cette légèreté, on se rend compte aussi des problèmes du quotidien affronté par la mère de Tao Tigrou, de la pauvreté de Kowloon, du lien existant néanmoins entre ce quartier et le reste de la ville, et aussi des habitudes hongkongaise. En effet, on voit les gens jouer, mener leur rituels, ou encore faire leurs courses. Et toutes ces habitudes et coutumes sont expliquées au lecteur dans un petit lexique illustré à la fin.
Une autre époque, un autre temps, et on est pourtant pris dans l’histoire grâce à Tao Tigrou, ce garçon anonyme dont on ne verra jamais le visage de toute la BD, caché derrière son masque de super-héros. Un masque dont les yeux sont mobiles, comme si c’était son vrai visage, mais ce n’est pas la seule surprise que nous réserve Linus Liu.
Le dessin aux trois couleurs :
Linus Liu adopte une stylisation particulière. Avec son dessin rond, il crée toute une galerie de personnages. Les décors sont précis et en même temps également stylisés, courbes. Et à côté du noir et blanc, Linus Liu adopte uniquement trois couleurs, vert, orange et marron. Il mêle les différentes teintes de ces couleurs en simples aplats. Il s’en sert autant pour colorer les bâtiments que pour créer des ombrages et apporter de la profondeur au dessin.
La composition des planches mêle habilement les cases et laisse souvent de la place à des vues d’ensemble permettant de prendre la mesure des lieux, soit pour réaliser combien les personnages sont petits dans cette jungle urbaine, soit pour faire prendre conscience de la densité inhabituelle de construction. Les personnages savent aussi prendre possession de l’espace, sur des cases plus larges, mais parois, l’action se resserre et les cases se rétrécissent, devenant plus dense sur la page.
Conclusion d’une BD dépeignant une époque:
Avec ce moment de la vie de Tao Tigrou, Linus Liu dépeint une époque passée de Hong Kong, avant le retour à la Chine et la destruction de Kowloon. Il ne s’agit pas de dire « c’était mieux avant », mais plutôt « voilà comment c’était avant ».
Zéda rencontre Tao Tigrou !





