Bravery, un manga français nativement
numérique présenté au FIBD
la présentation d’une petite surprise qui en cache peut-être une
énorme !
Yoann Le Scoul de H2T Éditions étaient venus nous présenter un
manga Dynamique, nommé Bravery.
raconter l’histoire derrière ce manga, toute aussi passionnante que
le manga lui-même !
Florian Dupas, de Kwalia et Yoann Le Scoul, de H2T éditions |
d’accord pour reconnaître que le titre de la conférence initiale,
comment dire, n’était pas le plus attractif du monde.
en format DiViNa, le futur de l’ePub3 ?
Dur le titre… |
et au projet Bravery. Yoann Le Scoul est formé aux arts numériques
et est spécialisé dans le Game Design. Il travaille chez H2T/Pika
et y développe des projets de BD.
œuvré dans l’humanitaire avant de revenir à la technologie. Il a
travaillé sur plusieurs projets qui l’ont amené à se lancer dans
le développement d’un outil qui permettra de faire de la BD
nativement numérique, sous différentes formes, Webtoon, Turbomedia
ou autre. Tout cela au travers de la structure qu’il a créé:
Kwalia.
ont développé Bravery.
gratuitement sur le site de H2T
une forme Turbomédia, – BD qui se lit case à case sur un cran -,
mais qui se révèle plus riche qu’une simple succession de cases
rectangulaires. Car vous verrez des enchaînements par superposition
de case ou des transitions par volet (la nouvelle case pousse
l’ancienne hors du cadre pour prendre sa place), des petits effets
d’animation, comme ces feuilles qui tombent dans le vent.
les possibilités de la BD numérique et surtout de l’outil créé
par Kwalia !
Mais avant de rentrer dans le vif du
sujet, Florian revient un peu sur le marché de la BD numérique
actuel. Avec les diffuseurs de BD numérisées – comprenez les BD
scannées et mis au format planches pour le numériques – comme
Izneo, Sequencity et quelques autres.
Les diffuseurs de BD numérisée |
exemples de BD nativement numérique qui ont marqué les mémoires de
ceux qui s’intéressent au sujet: Media Entity, Phallaina, Odyssée
2.0, Eté… Nous avons déjà parlé dans d’anciens
articles de Eté, la BD instagram, des travaux de Prieur et Malgras et des plate-formes de BD numérisées à venir:
s’est donc développée, Florian remarque qu’elle se heurte au mur du
modèle économique et il arrive à un constat en trois points.
Le fameux constat en trois points |
par la télévision se tarissent. Les nouvelles écritures de France
Télévisions, qui avaient soutenu Phallaina, ont disparu et ARTE
creative, qui avait soutenu Eté, s’est retiré du projet pour se
recentrer sur autre chose.
différenciation des solutions techniques (avoir un outil en amont),
commerciales (avoir une plate-forme spécialisée en aval) et la
gestion des formats (qui permet la pérennité, l’industrialisation
et facilite la diffusion sur une plate-forme).
être développées sans rien savoir les unes des autres. Il faut
penser global en même temps.
Florian Dupas, de Kwalia, clair et précis dans ses explications |
Narrative, regroupe tout cela.
le DiViNa, au croisement des différentes formes de BD |
rejoint l’EDR Lab, un groupe de réflexion qui travaille sur la
nouvelle version de l’ePub (le format open source des livres
numériques) afin de l’adapter au récit visuel (et donc notre bonne
vieille BD). Bref, il faut étendre l’ePub au DiviNa ou inclure le
DiViNa dans l’ePub. En tout cas, il faut agir ! Et c’est pour cela
que Kwalia a développé un logiciel pour faire du DiViNa.
la place du projet pilote |
tâche, maintenant que le nerf de l’outil était développé, il
fallait un projet pilote. Voilà pourquoi Kwalia s’est approché des
éditeurs. H2T a été intéressé et a lancé Yoann Le Scoul sur
l’idée.
2018 et a évolué selon le planning suivant:
l’incontournable planning de production |
expérience dans le domaine. Il ne savait comment se positionner par
rapport à une BD traditionnelle alors il a commencé par le
commencement. Une histoire et un story-board. Ce dernier fut réalisé
en quelques semaines avec 80 vignettes, certaines animées, d’autres
pas.
Yoann le Scoul partae sa première expérience du DiViNa |
importante. Suite aux échanges avec Yoann, il devait avancer en
parallèle sur l’outil de lecture, le format et l’outil de création
pour aider les auteurs.
avec le groupe de Travail sur l’ePub, il y a eu pas mal d’aller
retour, au départ pour se mettre d’accord sur le langage. En effet,
l’EDR Lab regroupe des participants de corps de métiers différents,
et donc des jargons différents. Il fallait veiller à ce que ce soit
bien les mêmes idées derrière les mots pour éviter les
incompréhensions et faire partir tout le monde dans le même – et
bon – sens.
le départ, comme le sens de lecture (à la Japonaise pour Bravery),
le choix du Noir et blanc, et le choix d’avoir un seul geste à faire
pour progresser dans l’histoire (éviter un coup le scroll, un coup
le tap, etc…).
pages. Une des difficultés a été de le rendre lisible sur tout
type de supports.
Un aperçu de l’outil de création utilisé pour Bravery |
Par exemple, nous raconte Yoann, pour les cases qui sont des
superpositions de bulles par apparition successive, le DiViNa charge
une page complète à chaque apparition. Donc, c’est lourd. L’idée
est d’optimiser pour qu’il charge uniquement la nouvelle case ou la
nouvelle bulle. Mais cela reste invisible pour le lecteur (vous,
hein, pas l’outil de lecture).
formes de transitions (slide, slide out, push, fondu) ont été
mises en place, pour les formes plus complexes qui n’ont pu être
élaborés, elles sont pour l’instant sous forme de vidéo. Notons
que les temps de transition sont modifiables.
compte des effets techniques. il faut penser à dessiner des cases
deux fois plus grandes quand on veut une transition par scroll le
long d’un paysage par exemple.
aventure : il faut s’assurer de parler le même langage, il faut
savoir dire non, et il faut étudier les comportements (des auteurs,
pour voir leurs besoins et pour voir s’ils aiment se servir de
l’outil de création, des lecteurs, même s’il y a peu de recul pour
l’instant).
étapes, qualifiées de niveau.
(l’outil gère tous les sens de lecture) et le niveau 1 (transition
et points d’arrêt). Les étapes suivantes sont le niveau 3 (le son,
les calques peut-être) et 4 (le parallaxe ?).
et le multicase. Bref, un pas a été franchi, mais il en reste
encore quelques uns.
le freemium. Il sera payant pour les fonctionnalités liées au cloud
(les versions commentées et partagées).
Le cycle du DiViNa |
par exemple, il faudrait convertir le Webtoon dans ce format DiViNa
pour les plate-formes de diffusion. Les bibliothèques pourraient
l’utiliser aussi pour le prêt numérique.
bonnes pratiques côté lecteur, côté diffuseur et côté auteur.
place qui intéressait les artistes présents afin de manipuler le
logiciel et voir comment il fonctionnait. Dans les petites salles
d’atelier du Pavillon jeunes talents, ce sont bien une douzaine de
personnes qui sont venues jeter un œil, intrigués.
nous pourrons tous manipuler cet outil de création de BD
numérique…
d’une histoire au format intéressant, la collaboration entre Florian
et Yoann va permettre, espérons-le, que la BD numérique, ou DiViNa
ou quelque soit son nom, fasse un grand bond.
un énorme chemin avec Bravery, la route est encore bien longue.