: Boule à Zéro
T4 Madame la Mort
Zidrou (scénario), Ernst (dessin) et Laurent Carpentier (couleur)
Bamboo Editions
2015
: 48
est une petite fille atteinte de leucémie depuis neuf ans. En
traitement à l’hôpital Le Goff, elle connaît maintenant le
personnel, les médecins et surtout ses voisins de chambre, les
autres enfants atteints de maladies graves qui transitent par le
service.
meilleure amie de Zita, Évelyne, atteinte d’une tumeur au cerveau,
doit subir une opération délicate. Zita décide alors de tout faire
pour que son amie garde le moral. Mais Évelyne commence à souffrir
de violentes et fulgurantes migraines et les tensions qui montent
entre sa mère, son beau-père et elle n’arrangent rien !
avis :
devrait être à l’école, c’est sûr. Mais difficile de suivre les
cours quand on traîne une leucémie persistante. En fait, c’est une
autre école que Zita découvre, l’école de la maladie, l’école de
la vie aussi. Dans ce milieu hospitalier, où tout le monde se met en
quatre pour les enfants malades, où l’humour sert à désamorcer le
drame, auquel on n’échappe pourtant pas toujours, Zita découvre des
valeurs humaines fortes : L’amitié, le respect, le courage. Et il
faut reconnaître que l’enseignement se fait parfois à coups de
claques, les claques violentes que peut distribuer la maladie aux
enfants qu’elle attaque sans compter, les faisant souffrir bien
inutilement. Mais le pire ennemi de Zita, avec qui elle entretient
une correspondance dure, c’est Madame la Mort. Et la Mort donne son
nom à ce quatrième opus de la série, alors restons sur nos gardes.
L’intrigue
tourne autour de cette opération et du moral de Évelyne. Zita prend
la décision de tout faire pour redonner la pêche à son amie et
elle va remuer tout l’hôpital pour y arriver.
sûr, il y aura de bonnes et mauvaises surprises, rien ne sera gagné
d’avance, surtout avec le beau-père raciste d’Évelyne mais la petite
fille ne va pas abandonner pour autant. Son caractère endurci va lui
faire tenir le cap vaille que vaille.
pourrait alors s’attendre à un BD humoristique bon enfant. Il y a de
cela, mais le malheur n’est jamais loin et le drame ne se prive pas
de venir frapper à la porte de l’hôpital.
enseignements de la vie, loin des bancs de l’école, sont lourds de
sens…
passe parfois par des personnages archétypaux, notamment le
beau-père, qui n’a rien mais alors rien pour le rendre attachant.
Comparé à la finesse d’autres protagonistes, le contraste ressort
d’autant plus violemment. Mais, pour moi, c’est une des rares
faiblesses du tome. Car au-delà de la BD humoristique bon enfant,
c’est un drame fort qui couve entre les pages et Zita entame un bras
de fer dramatique à Madame la Mort.
dessins de Ernst apportent une touche de douceur et de rondeur
importante pour une histoire au sujet si dur. La stylisation des
personnages nous les rend tout de suite plus sympathiques et on
s’attache facilement à tout ce petit monde. On en ressent donc plus
fortement les coups durs.
couleurs douces – elles aussi – de Laurent Carpentier contribuent à
l’atmosphère simple de cet univers. Car la magie de Boule à Zéro
consiste à créer un univers doux, tendre et touchant, en gardant
une tension dramatique ténue jouant sur la maladie qui frappe Zita
et ses amis. On rit mais les larmes ne sont jamais loin, comme on dit
souvent.
composition et le cadrage savent rester discrets également, présents
pour soutenir le récit.
à Zéro nous offre une belle histoire d’amitié, qui aurait pu se
dérouler sur les bancs de l’école, mais qui se passe dans un
hôpital. Une histoire d’amitié d’autant plus forte que chaque
minute en est précieuse pour Zita et Évelyne.
rencontre Zita !