mardi 19 mars 2024

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Styx de Andréas et Foerster

Styx, par Andréas et Foerster au Lombard
Titre
: Styx

Auteurs
: Foerster et Andréas

Editeur
: Lombard

Année
: 1995




Résumé
:

Un
jeune militaire en permission compte bien profiter de son temps
libre, quand il apprend une bonne nouvelle : il est transféré à
terre et ne partira pas au front ! En échange de cela, il doit
rendre un petit service au maire de la ville. Un service qui va
l’entraîner, on s’en doute un peu, bien plus loin que ce qu’il
pensait. Au fait, notre jeune homme est un privé répondant au nom
de Hardy, Laurel Hardy !




L’action
prend place à une époque pas clairement définie. Nous sommes aux
états-unis, une guerre est en cours, mais les téléphones ne
ressemblent pas à de vieux modèles d’entre-guerre par exemple, pas
plus que les voitures. Il y a quelques ordinateurs également.
Difficile à situer. J’aurais tendance à penser qu’il s’agit d’une
période indéterminée, fictive, un peu comme une uchronie, une
période proche mais différente de notre chère « ligne
temporelle ».

Une
idée intéressante, qui permet quelques écarts avec l’Histoire pour
servir le récit et ménager des tensions.

Styx
est clairement un polar, renvoyant aux films noirs. Un privé mène
une enquête qui lui fait découvrir un problème plus vaste et plus
horrible que prévu. Rajoutez une touche de fantastique et le tour
est joué.


Le
récit joue sur les ficelles du genre, tout en en détournant
certaines. Le début de l’intrigue est extrêmement classique, Laurel
Hardy se retrouve affecté à la morgue au lieu de partir au front.
En échange, il doit rendre un service au maire. En parallèle, le
lecteur apprend qu’une nouvelle drogue fait des ravages.

Le
vieux routard du polar que je suis a vite compris (et, cher lecteur,
si tu ne souhaites pas comprendre maintenant un des nœuds de cette
histoire, évite la suite de cette phrase qui dévoile une partie de
l’intrigue) que le trafic de drogues et le service au maire vont se
retrouver liés.

Le
privé reçoit la visite d’une cliente qui veut l’engager pour
retrouver l’assassin de son père. On voit poindre l’histoire d’amour
et cette enquête secondaire qui, bien que semblant totalement
différente, va probablement se retrouver liée à l’histoire
principale.

Et
toc ! Dans le mille.

Mais
Foerster nous surprend en faisant évoluer les relations entre Laurel
et Sarah – sa jeune cliente – dans une direction inattendue. Et
non, je ne dirais rien !

L’immense
parc d’attractions financé par le maire est aussi une originalité
fort bienvenue. Il n’y a qu’à voir son nom : EnferLand, et sa
thématique : vous faire visiter l’enfer de Dante ! Frissons garantis
pour les visiteurs.

Alternant
entre bonnes idées et moments trop attendus, l’intrigue reste
parfois un peu confuse et certains éléments (que je passerai sous
silence afin de ne pas pousser trop loin les révélations) peu
crédibles.

C’est
dommage, car cette ambiance oscillant entre film noir et film
fantastique est vraiment prenante, d’autant que l’encrage d’Andréas
rajoute une couche particulière.



Point
de vue graphique, le choix du noir et blanc correspond vraiment à la
double ambiance de l’histoire. Les personnages sont réalistes, bien
que certains ont un côté caricatural, et tout ce petit monde se
promène dans de magnifiques décors.

L’encrage
à « la hachure » d’Andréas est un choix judicieux et on
retrouve avec plaisir l’ambiance sombre de certaines de ses œuvres.
On ne peut que passer son temps à admirer ce travail minutieux tout
au long de la BD, mais restez concentrés sur l’intrigue !

N’oublions
pas, bien sûr, le trait de Foerster, solide, net et vivant. La
richesse du dessin m’a presque fait regretter le cadrage par trop
classique de cette BD. Simples enchaînements de case. Les angles de
vue ne sont pas non plus marquants, en tout cas, à mon goût. Je
trouve également que les scènes tirant sur le fantastique et
l’angoisse ne sont pas vraiment mises en valeur par le choix de la
mise en scène. Et c’est vraiment dommage.



Au
final, je trouve que la richesse de cette BD repose bien plus sur son
travail de dessin que sur son intrigue ou son découpage.

Un
one-shot classique, à découvrir sans s’attendre à être vraiment
surpris, mais un beau travail visuel résultant de la collaboration
entre Foerster et Andréas.



Zéda vient soutenir Laurel Hardy, le héros de Styx !
SOLIDARATE, une aventure de Zéda (Partie 1)
SOLIDARATE, une aventure de Zéda (Partie 2)




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David
Davidhttp://www.davidneau.fr
Scénariste pour le jeu vidéo, le podcast et le cinéma, auteur-réalisateur de court-métrages animés, auteur dessinateur la BD numérique "Zéda, l'Odyssée du quotidien", enseignant à l'ICAN en BD numérique, et chroniqueur BD bien spûr. Sans oublier passionné de musique et de... BD ! Tout est dit.

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