Série : Spider
Titre: T1 Rabbit Hole
Auteurs : Christophe Bec, Giles Daoust (scénario), Stefano Raffaele (dessin), Marcelo Maiolo (couleurs), Pierre Loyvet (couverture)
Éditeur : Soleil
Collection : Fantastique
Année : 2019
Pages : 56
Sommaire de l'article
Résumé du tome 1 de la BD Spider
Une cérémonie sanglante, quelque part en Éthiopie. De nos jours, à Détroit, un cadavre carbonisé avec des caractéristiques inexplicables. Brandt, un flic qui a de la bouteille, est chargé de l’enquête. Mais son supérieur lui adjoint une nouvelle recrue pour l’aider, ce qui, bien sûr, l’agace car Brandt est un loup solitaire. La nouvelle s’appelle Charlene Dubowski, a vingt-cinq ans et va découvrir le terrain. Mais bien sûr, leur enquête va prendre une étrange tournure et nos deux héros vont aller de déconvenue en déconvenue…
Mon avis de Spider
Le scénario :
Si la cérémonie initiale peut glacer le sang, le démarrage à Détroit reste classique. Cadavre bizarre, nouvelle drogue, flic endurci, nouvelle recrue, rapports conflictuels au départ qui vont probablement s’adoucir.
Car en effet, le cadavre évoqué dans le résumé se révèle être la victime d’une nouvelle drogue qui ravage la ville, la Spider. Je vous laisse comprendre d’où elle tire son nom, et ce n’est pas beau à voir.
Dans cette histoire, à un moment, tout va partir en vrille. Heureusement d’ailleurs car j’aurais pas aimé lire une énième fiction polar sur fond de trafic de drogues.
Mais dans ce cas, la drogue se consomme de manière étonnante.
Christophe Bec et Giles Daoust ont développé une idée intéressante qui m’a suffisamment appâté pour me donner envie de lire la suite. En tout cas, j’attends avec hâte le tome deux.
Détroit occupe une grande place dans l’histoire. La ville, post-industrielle, est ravagée par la misère, cette même misère qui permet à de nouvelles drogues de se répandre. Les bas-quartiers sont des coupe-gorges et les décors obscurs de Détroit abandonné sont juste glaçants.
Les personnages classiques de Brandt et son supérieur ne sont pas plus attachants que cela. D’ailleurs, c’est rapidement Charlie qui s’empare du devant de la scène. Elle est intrigante, mais j’ai été plus intéressé par cet étrange trafic que par les mystères et déboires de la jeune fille. Ce que je trouve un peu dommage.
En fait, l’intrigue de fond me semble tellement mystérieuse que les personnages ne sont pas à la hauteur pour m’attacher à leurs sort au détriment de l’histoire du trafic. Serais-je déjà victime de l’attraction fatale de la Spider ?
Le dessin :
Stefano Raffaele réussit parfaitement à rendre l’ambiance sombre, glauque et sanglante de l’histoire. Son Détroit devient le dernier endroit où vous voudriez traîner vos basques un soir de déprime.
Ses personnages réalistes errent dans cette histoire, cherchant une solution alors même que nous lecteurs, cherchons à comprendre d’où vient tout cela et qu’est-ce qui se prépare.
Les couleurs de Marcelo Maiolo sont opaques à souhait, sa palette éclate sur des fonds de page noir pour les scènes sordides, ses teintes vertes nimbe les rappels du passé, Vraiment, les choix de couleurs sont justes.
Conclusion :
Spider est une petite surprise, malgré ses personnages trop classiques. Mais espérons que dans les tomes suivants, les auteurs les rendront plus attachants. L’atmosphère et l’intrigue, poisseuse et noire, saura vous prendre au corps.
Zéda fuit la Spider.