Titre : Samourawaii, T1 : Nouvelle vague et T2 : Hali le porteur
Editeur : Indeez Urban Editions
Auteurs : Josselin Azorin-Lara & Boky Bossale
Année : T1 en 2012 et T2 en 2013
Résumé :
Le monde d’Akogée se partage entre l’empire des Crabes, la république d’Archéon, les clans Requins, et le royaume des hommes. Les relations entre ces différents domaines et races sont très tendues. Et les choses ne vont pas s’arranger. En effet, tandis qu’un mystérieux groupe lance des attaques vers les îles des requins, un enfant humain amnésique est capturé par l’un des douze clans. En outre, des voleurs ont été emprisonnés. Mais que se passe-t-il donc en Akogée ? Le Samourawaii, légendaire Relique, a l’air de soulever bien des convoitises…
Et contre toute attente, un enfant humain, un guerrier poulpe, un chien roublard, une requin qui n’a pas froid aux yeux, et un crabe rondouillard vont devoir s’unir, malgré leurs différences, pour… sauver le monde !
Une histoire de monde à sauver et de relique étrange ? Rien de bien nouveau sous le soleil, me direz-vous. Moi, j’ai bien accroché à ce monde. J’y retrouve tous les éléments d’un standard de l’héroic-fantasy en remplaçant elfes, gobs, orcs et nains par des races plus aquatiques: requins, poulpes, crabes… Et de plus, l’aspect visuel est original. Si nous sommes dans un univers tirant plus sur le médiéval, (grandes cités, pas de technologies, beaucoup de natures, les balbutiements de la mécanique, un poil de magie…) les looks sont clairement teintées d’une touche contemporaine. Un cigare par là, une paire de lunettes de soleil par ici, quelques chemises hawaiennes, et tout de suite, c’est une ambiance curieuse qui se crée, curieuse certes, mais fort sympathique.
Les personnages ont chacun leur intrigue, mais certains sont plus intéressants que d’autres. La fuite de Nato le crabe m’a vraiment touché, et les motivations d’Aldo le chien m’ont intrigué. J’apprécie le personnage de Saburo, le poulpe castagneur, roi du Gunfight, pardon, du Gun Fu. Les autres me laissent assez distants. Les méchants ne sont pas spécialement charismatiques non plus, à part la douce (tout est relatif) et meurtrière Selena.
L’histoire dans ses grandes lignes n’a rien d’innovant, et même si elle a des ramifications intéressantes, je trouve qu’elle comporte malheureusement certaines faiblesses. Par exemple, Le jeune humain amnésique (qui ne se rappelle donc pas son nom) est blessé par une grosse créature marine, qui lui brise le bras (moment fort très bien mis en avant par le dessin). Mais ensuite, on n’en parle plus. Le gamin se rappelle juste qu’il a faim, mais n’éprouve aucune douleur. Qu’un mystère plane autour de son bras qui se cicatriserait mystérieusement, pourquoi pas. Mais si tel est le cas, rien n’est sous-entendu ni évoqué.
Les conditions de la fuite de Nato devrait représenter un vrai fardeau psychologique pour le personnage, mais quand on le revoit, ça ne se sent malheureusement pas du tout. Et plus anecdotique, on a l’impression que les piranhas qui doivent dévorer nos héros dans un moment critique du premier tome… volent, pour certains d’entre eux. Et si c’est le cas, pourquoi attendre que l’eau monte pour les voir ? Ce qui m’amène à parler du graphisme.
J’ai eu beaucoup de mal à me faire aux dessins. Le style est très carré, en lignes cassées. Les couleurs sont vives et créent des ambiances agréables, qui collent à la narration. Le cadrage se veut dynamique. Mais à mes yeux, le mélange des trois, surtout dans les scènes d’action, ne fonctionne pas. J’ai dû m’y reprendre à plusieurs fois pour comprendre ce qui se passait dans la première scène de combat entre le poulpe géant, Mamala la requin et l’amnésique. C’est là que se produit l’histoire de l’épaule cassée, seul point vraiment clair d’ailleurs, qui n’est plus évoqué ensuite (au risque de me répéter, mais j’étais tellement dans l’attente). Lors de la fuite de Nato, même souci et dans l’attaque pour le vol du Samourawaii, j’ai à nouveau eu la même sensation: obligé de revenir en arrière pour bien me situer dans l’action. Et je trouve cela vraiment regrettable, d’autant plus pour une série qui bouge beaucoup. A mon avis, il y a un vrai travail à faire là-dessus:clarifier l’action, en gardant le dynamisme.
Et j’espère que pour les prochains volumes, un travail sera effectué à ce niveau, car je dois avouer que j’ai une méchante envie de lire le tome 3 de ce premier cycle (prévu en cinq tomes) afin de découvrir ce qui se passe, même si je sais que la clé de l’histoire n’arrivera probablement pas avant le second cycle !
Et une mention spéciale pour le StripTime, qui introduit chaque épisode avec humour, et nous amène selon les cas du point de vue des auteurs ou des personnages.
