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Psykoparis, Intégrale, une BD sur un Paris peuplé de tueurs et d’assassins
Série : Psykoparis
Titre : Psykoparis, intégrale
Auteur : Tristan Roulot (scénario), Corentin Martinage (dessin), Jean-Noël Le Moal, Julie Poupart et Mikl (couleurs)
Éditeur : Soleil
Collection : Fantastique
Année : 2021
Page : 116
Résumé d’une histoire sanglante:
Cid, Nathan, Willy et Camille prennent un pot dans un bar parisien. Quand une femme élégante menace le serveur d’un saï, ce dernier sort un sabre de sous le comptoir. Après un combat rapide et sanglant, la jeune femme embroche le garçon de café. Les quatre copains assistent à la scène et lèvent le camp pour ne pas être en retard à la fac. En plus, ils ont une soirée à préparer ! Pendant ce temps, Amjad se rend chez Madame Longis, affectueusement surnommée Maman, pour lui rembourser l’argent qu’il a emprunté. Plutôt, pour lui annoncer qu’il ne peut pas rembourser l’argent emprunté…
Scénario d’une guerre des gangs parisienne:
L’histoire prend place dans ce Paris si semblable au notre, et qui diffère pourtant sur un petit détail : tous ces habitants portent des armes blanches, et s’en servent. A l’université, il y a des cours d’escrime et de combat, pour assurer la survie des jeunes dans ce monde de brutes. Des jeux de gladiateurs ont lieu et les duels sont monnaie courante dans la rue. A cela s’ajoutent les gangs habituels et les usuriers comme « Maman » qui prête et sanctionne violemment tous les retardataires, pour ne pas perdre sa réputation.
Malheureusement, dans ce rouage bien huilé au sang, un grain de sable va encrasser la machine et faire dégénérer la situation. Le carnet de Maman, là où elle consigne toutes ces dettes, a disparu…
Celui qui met la main dessus prend la possession de tout Paris, Maman étant l’usurière principale de l’île-de-France, ou se fait un allié puissant avec « Maman ». Tout le monde est sur la corde, et même Cid et ses amis vont se retrouver, malgré eux, impliqué dans cette histoire.
Le personnage le plus attachant est Amjad. Père de famille, revenu de la violence, qui aspire à une vie paisible mais, bien sûr, cela ne va pas être possible…
Autour de lui, Cid et ses amis, et toute une galerie de personnages tous plus fous et intrigants les uns que les autres, du frère de « Maman » au mystérieux Prospecteur… A tout cela se greffe un lot classique d’intrigues politiques, bienvenues pour compliquer encore la donne. C’est tout un univers qui se dessine, avec ses surprises, et on regrette presque que cette intégrale ne nous offre pas une aventure plus longue.
Mais il faut savoir que nous avons déjà de la chance. Car cette BD de 2011 était restée inachevée depuis. Et avec cette intégrale, nous tenons enfin l’aventure complète entre les mains. Aventure qui, à sa fin, garde une part de mystère sur plusieurs personnages. Ce qui est somme toute assez agréable.
Le dessin précis et dynamique:
Les personnages semi-réalistes, les décors précis de ce Paris tendance psychopathe, vous entraînent immédiatement dans l’histoire. Les scènes d’action explosives, renforcées par l’utilisation des traits de vitesse et des couleurs chaudes augmentent encore la violence des coups.
Le caractère des personnages habitués à l’ultraviolence de ce monde contraste encore plus avec les scènes d’action. Les pages de fin de chapitre, avec les dessins noir et blanc, fonctionnent bien comme coupure et transition.
La mise en scène est très serrée, on peut se retrouver à quatre à cinq bandes sur une planche, ce qui rythme un récit rapide. Et la narration est pressée, car il se passe un million de choses, avec tous ces personnages secondaires, des multiples gangs jusqu’à Disco l’épicier ou Superman le SDF, qui tous jouent un petit rôle dans la partition globale.
Une BD qu’on prend plaisir à lire, où l’on s’immerge facilement, et que l’on regrette de quitter.
Conclusion d’une BD détonnante:
Psykoparis est une BD originale au cocktail réussi d’action, d’humour et de personnages haut en couleur. Il lui fallait bien l’écrin de cette belle intégrale pour exploser comme elle se doit.
Zéda croise le Prospecteur.
