vendredi 19 avril 2024

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Proies faciles de Miguelanxo Prado

Proies faciles édition Rue de Sèvres
Titre: Proies faciles
Auteur : Miguelanxo Prado












Editeur : Rue de Sèvres










Année : 2017







Pages
: 86

Résumé : 


Espagne, début 2014, l’inspectrice Tabares et son équipier Sotillo sont appelés pour enquêter sur la mort de Juan Taboada Rias, 37 ans, commercial pour la banque Ovejero.
A partir de cet instant, une série de morts successives s’enchaine. Les enquêteurs vont vite trouver le lien qui lie les victimes : ils travaillent (ou travaillaient) tous dans une banque (mais pas la même).
Un tueur en série ou une organisation de malfaiteur opère visiblement à la barbe des enquêteurs.
Mais qui est / sont-il(s) ? Et que revendiquent-ils ?


Mon avis : 

Décidément Rue de Sèvres est sur une génération d’aînés Espagnols.
Après le polar « Au fil de l’eau » de Juan Diaz Canales, voilà qu’un autre récit policier débarque, signé par un auteur d’autant connu, sur l’univers de nos « ancêtres ».
 

Et cet ouvrage est des plus engagés ! Miguelanxo Prado attaque brutalement les banques et leurs systèmes financiers à risque ! L’auteur dénonce par ce livre  les escroqueries financières dont tout un chacun peut être victime, mais surtout les vétérans parfois crédules et sans défenses.

Proies faciles édition Rue de Sèvres Page 8
Page 8

Ainsi Prado s’en prend notamment aux «actions préférentielles» qui furent proposées en masse par les banques Espagnoles et qui furent un échec cuisant laissant ainsi sans le sous bon nombre de personnes âgées ayant investi leurs économies.
Les premières cases de la BD sont ainsi poignantes, particulièrement marquantes quant à la détresse laissée suite à cette escroquerie.
 

Vous l’aurez donc compris, le focus principal du scénario tourne autour de ces faits. L’auteur a su en tirer une histoire noire magistrale, certes sans trop d’action mais toujours prenante et captivante.
 

Le découpage est correctement fait, enchainant nombres de cases rectangulaires de tailles multiples, et sans passer par des détours ou artifices, il nous emmène efficacement, adroitement et sans ennui jusqu’à la fin du récit.
 

Coté graphique, Miguelanxo Prado a choisi le sobre.
La BD, hormis la couverture, est toute en nuance de gris (non, pas cinquante…) afin de s’accorder à la génération actrice du roman, mais aussi certainement pour exprimer qu’une page s’est tournée mais qu’il ne faut pas l’oublier…
 

Le choix du fusain, par ses dégradés, apporte aussi beaucoup à l’ambiance cynique exprimée.

Proies faciles édition Rue de Sèvres Page 11
Page 11

Le style du dessin reste réaliste et les expressions sont superbement marquées. Le trait est léger, fin et fluide, avec des effets de mise en profondeur (ou relief) parfaitement maîtrisés.
Les portraits sont des bijoux graphiques !
 

Les mises en scènes sont simples, bien amenées, centrées sur les personnages, usant de belles perspectives à des angles différents et variés
 

Pour finir, dans cet opus, l’auteur a su subtilement retourner la situation : les victimes deviennent ainsi les chasseurs. Il réussit aussi par un superbe tour de force à nous faire aimer les assassins et détester les victimes de cette enquête. Encore une fois il inverse donc les rôles…
 

Cette histoire singulière, particulièrement contemporaine, est finalement formidablement humaine et donne une impression de justice accomplie. Une belle lecture que je conseille.
 

Ciao
Yann
 

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Yanndallex
Yanndallex
Je suis évidemment un passionné de BD depuis ma jeunesse. Un malheureux accident de vélo ma valu quelques jours d’hospitalisation. Ainsi ma famille, pour me faire passer le temps à l’hopital, m’offrit des exemplaires de la série des Tuniques Bleues. Cette série a été une révélation ! J’étais émerveillé de pouvoir lire des histoires humoristiques liées à des évènements dramatiques (la guerre de sécession, le racisme etc…). Je me régalais à suivre les aventures de mon personnage favori le caporal Blutch. Puis vint la pleine adolescence pour découvrir des séries plus sérieuses, ou toujours humoristiques, d’héroïque fantasy, SF ou policières (XIII, Thorgal, la quête de l’oiseau du temps, le grand pouvoir du Chninkel etc…). J’y ai découvert ainsi des styles graphiques plus travaillés, détaillés, réalistes, poétiques etc… une deuxième révélation pour m’ouvrir progressivement à la bd adulte. A ce jour j’aborde chaque nouvel ouvrage comme une surprise, une promesse d’une belle histoire, que l’on aime, ou que l’on n’aime pas. J’ai pris conscience au cours des années qu’une histoire illustrée de 48 pages, ou plus, n’était pas si facile à créer de manière scénaristique mais surtout graphiquement. Le talent n’est pas inné, et à chaque vignette, je contemple d’autant les années de travails des auteurs. J’admire les techniques graphiques (que je ne soupçonne parfois pas du tout), les choix de couleurs ou du noir et blanc, le travail sur les mises en lumière, la conception des mises en scène, le choix des plans, des effets, des perspectives, le découpage élaboré, les transitions des plans séquences etc… Bref mon œil s’est avisé, mais je n’en reste pas moins admiratif du travail réalisé et des sacrifices réalisés par chaque artiste pour offrir du plaisir à son lectorat, et cela même si l’histoire ne m’a pas forcément plu. J’aime aussi souvent à chercher d’où a pu venir l’idée de l’histoire, très souvent inspirée de fait divers, ou de l’histoire avec un grand H. Je suis aussi toujours émerveillé par la diversité des sujets traités par ce média. Cette disparité permet des livres souvent très intimes avec des témoignages poignants et durs, mais aussi de s’enrichir culturellement, s’ouvrir à des expériences inattendues, parfois loufoques et hilarantes, etc… Et elle nous promet encore de grande œuvres !!

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