jeudi 28 mars 2024

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Polina

Titre : Polina
Tome : One Shot
Auteur : Bastien Vivès (scenario et dessins)
Éditeur : Casterman
Collection : KSTR
Année : 03/2011
Pages : 198

Russie, la jeune Polina a 6 ans et passe l’examen pour rentrer à la prestigieuse école Bojinski. Elle manque de souplesse mais elle possède déjà la grâce qui peut faire d’elle une grande danseuse, le professeur la repère, elle intègre l’académie.

9 ans, le professeur Bojinski fait suivre à la jeune Polina un entrainement spécifique pour la préparer au rôle titre du gala de fin d’année.

16 ans, c’est avec le professeur Bojinski lui-même que Polina prend maintenant des cours. Son don pour la danse, sa grâce innée et son travail la destinent aux grands rôles du prestigieux théâtre du Bolchoï.

Ainsi, suit-on la vie de cette artiste en construction Mais Polina souhaite-t-elle vraiment suivre le chemin tracé par ses professeurs ? Cet art de la maîtrise laisse-t-il la place aux rencontres et à son libre-arbitre ?

Mon avis :

La couverture montre l’enfant et son professeur travaillant (déjà !) sa souplesse. La couverture est rose presque enfantine. On y découvre la grâce encore hésitante de l’enfant, le port vacillant mais l’œil déterminé.
Polina, c’est l’histoire d’une vie. Une vie à danser, une existence dédiée à cette discipline si rigoureuse qui requiert tout à la fois force musculaire, équilibre, souplesse et grâce. La jeune fille au destin en

apparence tracé, arrive à un point dans sa vie où elle aspire à autre chose que ce que les autres ont décidé pour elle. Elle aspire à faire ses propres choix, quitte à ce qu’ils ne soient pas les meilleurs, mais au moins que ce soient les siens.

Créer son propre chemin, sa propre trace, se révèle plus ardu que prévu, les metteurs en scène ne la comprennent plus, la relation qu’elle a tissé avec son professeur Bojinski, son pygmalion, la quasi symbiose, est évanouie. Incomprise, elle ne comprend pas elle-même ce qui cloche. Et  c’est en  se mettant en danger qu’elle trouve sa voie dans la danse contemporaine, en traçant son propre chemin qu’elle rencontre la consécration.
L’idée de suivre cette danseuse dans sa vie, dans sa construction d’artiste donne une dimension humaine et affective très forte à ce roman graphique. C’est une thématique universelle, mais le talent de conteur et de dessinateur nous permettent d’y croire, et de vivre avec Polina, d’admirer son art.
Vivès résout la question de comment dessiner le talent ? C’est dans le regard des professeurs, dans celui de ses partenaires que le dessinateur nous emmène.
De la difficulté de véhiculer l’émotion de la danse en BD, il en tire une force. Son dessin est à la fois simple : tout au crayon et feutre noir sur fond gris ou blanc. Simple en apparence du moins, car le travail sur les gris et blancs permet de créer un jeu de lumière très intéressant, de mettre en valeur des personnages, des éléments, des visages. Le trait quant à lui alterne entre des dessins très détaillés et d’autres où le dessin se résume à quelques coups de crayon, à la façon de Sempé, et alors la simplicité du trait se transcende en émotion pure.
Polina Semionova, la danseuse qui a inspiré Vivès
Je ne suis expert ni en musique, ni en danse classique, pour autant l’auteur a réussi à me transmettre l’émotion de la danse, cette légèreté apparente dans ce format ‘muet’ qu’est la BD, et c’est une belle performance. 
Lisez-le vous ne serez pas déçus.
Martin

Récompenses :
2012 : Prix des Libraires de Bande Dessinée et Grand prix de la critique de l’ACBD.

« Polina, danser sa vie » le film tiré de la bande-dessinée
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