Sommaire de l'article
- 1 Paris-Damas Liaisons mortelles, 50 ans de coups tordus entre la France et le clan Assad, la BD d’une relation diplomatique un peu… complexe
- 2 Résumé de l’histoire d’un clan familial qui a pris le pouvoir:
- 3 Le scénario d’un récit documenté:
- 4 Le dessin mélange des styles.:
- 5 Conclusion d’une BD instructive:
Paris-Damas Liaisons mortelles, 50 ans de coups tordus entre la France et le clan Assad, la BD d’une relation diplomatique un peu… complexe
Série : –
Titre : Paris-Damas Liaisons mortelles, 50 ans de coups tordus entre la France et le clan Assad
Auteurs : Jean-Claude Bartoll (scénario), Nicolas Otéro (dessins), 1vers2anes (couleurs)
Éditeur : Delcourt
Collection : Encrages
Année : 2024
Pages : 136
Résumé de l’histoire d’un clan familial qui a pris le pouvoir:
France-Syrie, une histoire tendue entre le clan Assad, qui dirige la Syrie et les différents présidents français. Des liens diplomatiques racontés par un journaliste enquêteur. Il faut remonter à la première guerre mondiale et à la chute de l’empire Ottoman, son morcèlement et sa répartition entre deux grands protectorats, britannique et français, et aux tensions qui en découlèrent à l’époque où grandissait Hafez Al Assad pour comprendre les ambitions actuelles de celui qui dirige la Syrie…
Le scénario d’un récit documenté:
Cinquante ans de coup tordus entre deux pays, la France et la Syrie. Vraiment ? Je dirais plutôt, cinquante ans de coups tordus entre le gouvernement syrien, représenté par le clan Assad, principalement Hafez El-Assad et Bachar Al-Assad, le père et le fils, et le gouvernement français, représenté par ses différents présidents. On découvre avec effarement des politiques menées en fonction des nécessités géopolitiques, certes, comme on le voit partout (récupérer des renseignements, des ressources, incitent à traiter avec les terroristes ou les dictatures) mais aussi liés au caractère des présidents. Rancune personnelle, besoin de se démarquer de son prédécesseur et d’autres raisons encore qui poussent à rejeter la Syrie ou à renouer avec elle, au-delà des actions terroristes ou dictatoriales de ses dirigeants.
Du côté des Assad, il y a des objectifs clairs, qui ne vont pas de pair avec la liberté des hommes, la possession du Liban, considéré comme territoire Syrien depuis la scission de la première guerre mondiale, et le rejet d’Israël, venu s’implanter en plein territoire arabe. Du côté français, les volontés sont plus flous, puisqu’elles dépendent des présidents et des gouvernements qui se succèdent, alors que Hafez Al Assad restera vingt-cinq ans au pouvoir avant de céder la place à son fils Bachar Al Assad, qui n’était pas le successeur choisi au départ mais qui garde la même ligne que son père.
Autant vous dire qu’on en apprend de belles dans cette BD au long cours sur l’histoire de notre pays et du proche-orient.
Le dessin mélange des styles.:
Le dessin est très particulier. Réaliste, il mêle des personnages dessinés à des décors redessinés probablement sur photos. Ce qui peut donner des cases très denses, riches en détails. Ce choix graphique permet de coller à une image réelle, mais paradoxalement, ce style réaliste est si riche qu’il nous éloigne du réalisme. Le dessin permet de mettre en avant, en laissant esquissé ce qui n’est pas capital dans l’image, certains éléments. A l’inverse, le travail photoréaliste, ou dessin sur photo, met tout au même plan.
Certaines cases, heureusement, font abstraction de l‘arrière-plan pour accentuer la mise en avant des personnages, comme les pauvres victimes de guerre Jean-Paul Kauffmann et Michel Seurat.
Ce choix graphique permet aussi d’opter pour des ombres marquées, noires, denses, tranchant avec le reste de l’image.
Un travail graphique de fond, à l’image de l’enquête menée par Jean-Claude Bartoll.
Conclusion d’une BD instructive:
On comprend mieux, beaucoup mieux le proche-orient après avoir lu cette BD, le plus dur étant de retenir toutes les informations condensées sur ces cent quarante pages. L’avantage, c’est qu’on peut les relire quand on le souhaite.
Zéda croise Bachar Al Assad !