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L’énorme enquête, la BD au cœur du crime
Titre : L’énorme enquête
Auteurs : Lorrain Oiseau (scénario), Yann Rambaud (dessins)
Éditeur : Delcourt
Collection : Pataquès
Année : 2024
Pages : 64
Résumé d’une histoire qui déconne :
Commissaire et inspecteur sont appelés sur le lieu d’un crime. Un homme, poignardé, est figé dans une étrange pose. Et oui, Inspecteur note bien que la rigidité cadavérique a été si rapide que la victime s’est raidie avant d’avoir eu le temps de tomber au sol ! Ce qui ne va pas faciliter l’enquête des deux policiers mais ça ne va pas la compliquer non plus. Reste un coupable à trouver avant la dernière page de la BD…
Le scénario d’un crime presque imparfait :
Les deux protagonistes vont avoir fort à faire pour résoudre ce drôle de meurtre. Le couteau enfoncé dans la poitrine de la victime laisse peu de place au doute sur le fait qu’il ne s’agisse pas d’une mort naturelle, quoique… Les deux policiers, toujours sérieux, vont croiser tout un tas de personnages, du frère de la victime à l’agent du FBI chargé de les aider. Mais cette enquête va partir dans tous les sens, non pas à cause du nombre incalculable de pistes, mais à cause de l’absurde qui se répand dans le quotidien de ces deux hommes. Le plus drôle est sans doute le fait que chacun ne réagit pas à l’incroyable, ni à l’improbable. C’est normal et fait partie de leur vie. Mais comme ça n’appartient pas du tout à la nôtre, on en rit avec plaisir.
L’enquête se décompose en petits événements, rapprochant cette BD d’une salve de gags d’une page qui, heureusement, forment un tout et amènent au coupable. Vous ne resterez donc pas sur votre faim en refermant ce livre.
Certains gags fonctionnent à merveille, si on ajoute le côté récurrent de plusieurs situations, on finit par entrer dans le monde et lire avec beaucoup d’amusement, en se demandant à quelle sauce nous allons être mangés.
Le dessin entre gris clair et gris foncé :
Yann Rambaud dessine cette BD en noir et blanc, jouant avec les niveaux de gris pour apporter contraste et profondeur. Les personnages peuvent être figés dans leur positions sur plusieurs cases, renforçant le gag qui arrive grâce au contraste avec l’inertie graphique.
Les décors sont présents sur certaines cases et disparaissent pour laisser la part belle aux personnages et aux dialogues. La composition joue sur le gaufrier de trois fois deux cases mais s’autorisent quelques variations comme des dessins pleine page, ou des cases panoramiques, mais ces choix sont toujours au service de l’humour absurde qui règne en maître. Le style semi-réaliste des lieux et des personnages renforce également le contraste avec l’absurde. En bref, tout concourt au rire et ça tombe bien, puisqu’on rit beaucoup.
Conclusion d’une BD polar mature :
Une enquête qui s’avère effectivement énorme, tellement énorme qu’on n’en revient pas. Et c’est tant mieux. Alors si vous aimez l’absurde et le polar, ne vous privez pas de cette enquête sans concession.
Zéda rencontre Inspecteur !