Si tu aimes les drames et les histoires psychologiques où les héros sont torturés, tu vas être servi.e avec la série du jour. Découvre ici Boy’s Abyss des éditions Kana. Pour cet article, je chronique les trois premiers tomes que j’ai eu l’occasion de lire.
Titre: Boy’s Abyss Tomes 1 à 3
Autrice: Ryo Minenami
Éditeur: Kana
Année: 2022 – 2023
Nombre de pages: 212
Sommaire de l'article
Boy’s Abyss : l’abîme des amants, l’abus d’un adolescent
Reiji est un adolescent de 17 ans, dans une petite ville où rien ne se passe. Même s’il pourrait intégrer une université, il va devoir arrêter ses études pour pouvoir aider sa mère.
Il n’a pas vraiment de perspective d’avenir et tout le contraint à rester dans cette ville où il est né. Même Tchako, son amie d’enfance, doit partir étudier à Tokyo.
Mais sa rencontre avec une jeune fille va tout faire basculer. Elle est jeune, elle est belle. Il la reconnaît: c’est Nagi Aoe, une idole.
La jeune fille, a la vingtaine et lui propose une nuit de bonheur. Puis, lors d’une balade sur un pont, elle lui demande s’il veut se suicider avec elle à la rivière connue sous le nom de “L’abîme des amoureux”.
Finalement, Reiji, se rend compte qu’il laisse sa vie se dérouler, sans vraiment la contrôler, qu’il est seul et que sa famille comme son entourage ne fait que profiter et abuser de lui.
D’un coup, la réalité de sa vie lui éclate à la figure.
Il se rend compte qu’il est vide.
A quoi bon continuer à vivre dans ces conditions ?!
Acceptera-t-il la proposition de Nagi ?
De la lumière à l’obscurité il n’y a qu’un pas
Une édition douce amer pour ce drama
Boy’s Abyss est un manga Seinen des éditions Kana qui bénéficie d’une belle édition. Les tomes sont dans un grand format en 148x210cm.
Chaque couverture est un très joli portrait de personnage sur lequel on aperçoit un poisson, à l’image des poissons combattants qui sont des poissons solitaires.
Le tome 1 représente la belle Nagi Aoe, celle grâce à qui (ou à cause de qui) l’histoire va basculer.
Le tome 2 représente Reiji, le personnage principal.
Et sur le tome 3 nous découvrons le portrait de Tchako, l’amie d’enfance qui tiendra une place importante dans ce troisième volet.
De ces visages se dégage une certaine douceur. Mais si on regarde de plus près, les regards semblent tristes et mélancoliques. Boy’s Abyss, n’est pas un manga joyeux.
Une vie sans goût
Le héros de ce manga est un ado de 17 ans nommé Reiji.
Au début du manga sa meilleure amie se plaint de la ville où ils habitent. Lui ne voit pas trop d’inconvénient. Il suit sa vie, sans trop se poser de questions.
Mais sa rencontre avec Nagi Aoe va tout changer.
A partir de là, Reiji remet sa vie en perspective et a une révélation: sa vie est vide, elle n’a pas de goût.
C’est à partir de cette grosse remise en question que la vie de Reiji et sa façon de penser vont complètement changer.
Une vie sans saveur vaut-elle la peine d’être vécue?
L’abysse à chaque rencontre
Les trois premiers tomes de Boy’s Abyss sont faits de rencontres cruciales dans la vie des personnages.
Il y a tout d’abord la relation amicale entre Reiji et Tchako. Ce n’est pas à proprement parler une rencontre, puisqu’il la connaît depuis tout petit. Mais son amie d’enfance permet au héros d’avoir un équilibre et une personne avec qui échanger. D’ailleurs, elle semble être sa seule vraie amie.
Puis bien sûr il y a la rencontre avec l’idole Nagi Aoe, celle qui va chambouler le monde de Reiji. Celle qui va tout lui faire remettre en cause, jusqu’au sens de sa vie et lui faire remettre en question l’envie d’exister. Dans ce premier tome, Reiji rencontre aussi l’auteur du livre du roman “L’abîme des amoureux”. Cet homme jouera un rôle important dans le tome 3 lorsqu’il rencontrera Tchako, une de ses plus grandes fans.
Et puis dans le tome 2, Reiji noue des liens avec une de ses enseignantes, qui dit vouloir le sauver et lui redonner goût à la vie. Mais est-ce bien le cas ou elle aussi se sert-elle de l’adolescent?
Ainsi, à chaque rencontre on voit qu’un fossé se creuse entraînant le héros vers les abysses.
Boy’s Abyss : un récit psychologique.
Boy’s Abyss est clairement un manga pour public averti.
Il aborde des sujets qui sont durs.
Dans le premier tome, le manga nous livre une réflexion sur le sens du sacrifice. Le héros doit-il sacrifier son avenir et sa propre vie pour sa famille ? Jusqu’où sa vie lui appartient-elle?
Boy’s Abyss aborde aussi le sujet du harcèlement, avec ce “copain”, pourtant un ami d’enfance, qui oblige Reiji à faire des choses pour lui.
Bien sûr, le thème principal qui saute aux yeux est le thème du suicide. En cela, le lecteur ne devra pas être trop fragile lui-même car le manga peut pousser à une réflexion qui pourrait faire songer à cet acte irréversible.
Sur les tomes 2 et 3, c’est aussi le sujet de la pédophilie qui est mis en scène et abordé.
A travers les pages du manga, nous suivons ainsi les tourments du héros qui traverse un moment très difficile de sa vie. A chaque instant on sent qu’il peut basculer du mauvais côté et commettre l’irréparable.
L’atmosphère de Boy’s Abyss est tendue la plupart du temps.
Un dessin maîtrisé.
Le dessin du manga Boy’s Abyss est fin. Le trait est maîtrisé et les émotions sont très bien perceptibles. Les personnages sont expressifs et parfois, un simple détail sur un regard ou une moue permet de faire comprendre ce que traverse le héros.
Même si c’est surtout le scénario qui fait la force de Boy’s Abyss, le dessin parvient à sublimer le manga. On pourrait presque dire que le dessin est aussi beau que le manga est dur.
Les deux premiers tomes proposent aussi quelques scènes dénudées, ce qui confirme encore plus le public averti visé ici. Même si le héros est un ado de 17 ans, il s’agit bien d’histoires d’adultes.
La bande annonce vidéo du seinen Boy’s Abyss.
Mon avis sur les trois premiers tomes du manga Boy’s Abyss
Pourquoi j’ai lu le manga Boy’s Abyss?
Au départ le titre du manga m’a intrigué. Mais surtout j’ai été attiré par la couverture du premier tome que j’ai trouvé vraiment belle.
Pour tout dire, au départ, je pensais que j’allais lire un shojo. Puis, en voyant défiler quelques posts sur instagram, j’ai vu qu’il n’en était rien. Et les résumé que je voyais me donnaient envie de découvrir cette série.
Qu’ai-je pensé des 3 premiers tomes?
Lorsque j’ai terminé la lecture du premier tome, j’étais un peu chamboulé.
La lecture de ce tome 1 de Boy’s Abyss était dure, lourde et pesante. Mais vu la fin, je me suis dit que ça irait mieux ensuite.
Mais pas du tout ! J’ai trouvé certains passages du tome 2 plutôt malaisants. Et cette atmosphère générale toujours sombre.
Depuis le début, on souffre avec le héros. Même s’il connaît quelques moments de bonheurs fugaces et de relations charnelles. On sent que ce plaisir est vite effacé par les pensées qui le tourmentent.
J’ai ressenti une certaine pression ou oppression en lisant ces mangas.
La lecture du tome 3, même si elle apporte son lot de situations compliquées, est tout de même plus facile.
Faut-il lire Boy’s Abyss ?
Aujourd’hui la série compte déjà 12 tomes au Japon. Le pauvre Reiji va-t-il continuer à souffrir tout ce temps?!
Si la série dure, c’est probablement que l’auteur se renouvelle par la suite. Je suis curieux de le savoir.
Lire boy’s Abyss est donc, je trouve, une sorte de plaisir malsain. L’histoire est pesante et aborde des sujets très durs. C’est un seinen psychologique pour lecteur averti, que je ne conseillerais pas avant 16 ans.
Je pense que Boy’s Abyss ne plaira pas à tout le monde, mais une chose est sûre, ce manga ne pourra pas laisser ses lecteurs indifférents.
Alors si vous aimez ce genre d’histoire qui sonde la psychologie humaine et plonge dans le désespoir de ses personnages, vous allez adorer Boy’s Abyss
En tout cas, je vous invite à me dire en commentaire si vous avez lu et aimé ce manga. Quel est votre avis et votre ressenti ?
BOY’S ABYSS © 2020 by Ryo Minenami/SHUEISHA Inc.
Cette présentation est très intéressante. Cela donnerait envie de le découvrir, mais j’avoue que 12 tomes sur ce sujet…cela me semble trop long.
J’avoue que les 3 premiers tomes sont vraiment sympas pour qui aime le genre. Mais une 12aine de tomes (et ça continue encore), ça me fait un peu peur.