dimanche 8 décembre 2024

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Big Man Plans – chronique d’une BD sang pour cent pur mort !

 
Couverture de "Big Man Plans" de Wiesch et Powell chez Delcourt
Titre: Big Man Plans
Auteurs : Eric Powell (scénario et dessin) Tim Wiesch (scénario)
Editeur : Delcourt
collection : Comics
Année : 2016
Pages: 112
 
Résumé :
Brooklyn 1979. Dans un bar, deux clients se moquent d’un homme de petite taille. Celui-ci reste stoïque, règle son verre et sort dans la rue. Mais un gamin vient l’embêter. Et là, tout pète !
 
Ce nain, légèrement violent, se rappelle sa vie et partage la course à la vengeance dans laquelle il s’est engagé. Mais de quoi veut-il se venger ? Et surtout, qui veut-il venger ? 
 
Mon avis : 
Tim Wiesch et Eric Powell ont pondu une histoire bien vitaminée où un nain, héros légèrement barré dans une  application extrême de la loi du talion, va mener ses plans à terme, et ce quel qu’en soit le prix.
 
La couverture est à l’image de ce qui vous attend à l’intérieur de cette BD. Du sang, de la violence, de la vengeance et pas de discours philosophiques ni de morale bien-pensante. Le nain, dont nous ignorons le nom, va devenir le bras armé d’une vengeance qui finit peut-être même par le dépasser, et surtout qui nous dépasse nous. En effet, en tant que lecteur, le mystère sera conservé jusqu’au bout, même si quelques pistes révélées au hasard de l’histoire nous éclairent de temps en temps.
 
Et  la conclusion de l’histoire, à mon avis, serait : « Ne vous mettez pas à dos un nain psychopathe », même si on la  pressent, génère quand même une certaine tristesse pour cet homme qui sera passé à côté de sa vie.

L’action est très brute, l’enjeu clairement défini, les objectifs assez faibles devant la volonté et la force haineuse de ce héros qui, suite aux retours de bâtons de sa vengeance, va évoluer au fur et à mesure de l’histoire. Pas intellectuellement, mais physiquement. Dans son look, et aussi dans son corps, car mine de rien, il va aussi déguster, le pauvre.

En fait, l’absence de vrai challenge à mener cette vengeance nous rappelle que le monde est peut-être rempli d’ordures mais que les fous furieux super costauds, on n’en trouve pas partout. En fait, le pire ennemi du héros est sans doute lui-même. Et on peut se demander s’il parviendra à vaincre cette colère déchaînée qui le hante. Rien n’est moins sûr.
 
Malgré sa folie destructrice, on s’attache à ce personnage anonyme, dont on découvrira peu à peu le passé et les choix de vie qui l’ont entraîné sur cette pente plus que savonneuse. Une histoire en quatre chapitres dont la noirceur et la dureté augmentent page après page. En clair, si vous êtes une âme sensible, oubliez même d’aller feuilleter cette BD. Défonçages de tronches, meurtres et tortures sont au programme de « Big Man Plans » et c’est presque l’unique programme, d’ailleurs !
 
Page extraite de "Big Man Plans" de Wiesch et Powell chez Delcourt
C’est après que ça tourne mal…
 
 Eric Powell prend aussi les crayons pour donner vie à ce nain pas forcément toujours sympathique. Personnages réalistes, dynamiques et expressifs (surtout dans l’horreur). Les décors sont presque expressionnistes, étirés, marqués, sombres. Parfois c’est une partie du décor qui ressort au détriment de toutes les autres. L’action se resserre sur les personnages et on ne voit plus ce qui les entoure. Cet effet de contraste violent augmente la dureté du récit. Les couleurs y contribuent fortement. Le rouge est présent mais le jaune, le gris se taillent aussi une belle part dans la palette utilisée. Les ambiances sont ainsi renforcées et la violence d’autant plus dur à voir, ou plutôt à lire.
 
La  composition semble totalement éclater par moment. Il n’y a pas vraiment de composition régulière. Les cases s’étirent, s’entrechoquent, explosent, se mélangent. Tout sert à faire montrer la tension de cette haine en marche.
 
Le cadrage sert la vision expressionniste de ce projet, plongée, contre-plongée, plan dynamique du nain en pleine action, balançant ses mandales, genou broyé en gros plan, visages mutilés en très gros plan. Enfin, préparez-vous à du pur et dur. Surtout du dur d’ailleurs !
 
« Big Man Plans » est donc une BD à ne pas mettre entre toutes les mains, mais si vous aimez les histoires de vengeance basculant dans une violence folle et déjantée renvoyant Tarantino à du gentil sous-produit Disney, si vous ne cherchez pas les belles histoires de repentir et de rédemption, cette BD est pour vous !
 
Zéda conseille le nain de Eric Powell et Tim Wiesch !
 
 
 
"VENT ENDETTA" Strip Zéda pour chronique 7BD sur "Big Man Plans" de Wiesch et Powell chez Delcourt
 
 
 
 
David

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David
Davidhttp://www.davidneau.fr
Scénariste pour le jeu vidéo, le podcast et le cinéma, auteur-réalisateur de court-métrages animés, auteur dessinateur la BD numérique "Zéda, l'Odyssée du quotidien", enseignant à l'ICAN en BD numérique, et chroniqueur BD bien spûr. Sans oublier passionné de musique et de... BD ! Tout est dit.

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