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Davy Mourier Bad News l’histoire du porn, une BD sur la pornographie vu avec un regard sensible
Série : Davy Mourier VS
Titre : Davy Mourier Bad News l’histoire du porn
Auteur : Davy Mourier (scénario et dessin)
Éditeur : Delcourt
Collection : Shampooing
Année : 2021
Page : 192
Résumé d’une histoire de vie :
Davy Mourier anime son émission hebdomadaire Bad News en se penchant sur le « dick pic ». De là, il se rappelle une rencontre Tinder et s’interroge sur l’histoire du porno, il mène l’enquête, remontant de la préhistoire jusqu’à nos jours, mêlant sa vie à ses recherches, ou l’inverse.
Scénario d’un voyage dans le porn, sans carré blanc, ou presque:
Davy Mourier se penche sans tabou sur les différents développements du porno, dans l’histoire et dans notre société d’aujourd’hui. On y apprend beaucoup – enfin, moi, en tout cas, j’ai beaucoup appris -, et on rit également beaucoup. En même temps, certains moments vous laissent la gorge nouée. Comme à son habitude, Davy parvient à jongler entre le rire et la tristesse. Pour raconter deux mille (et plus) ans d’histoire du porno, Davy se documente beaucoup, et a rencontré quelques intervenants du milieu, avec qui il a pu librement échanger.
Comme à son habitude, Davy ne se contente pas de nous tracer les grandes lignes du développement des vidéos pour adultes, mais il mélange cela avec sa propre vie, avec son ressenti. Car c’est effectivement bien à partir de rencontres que certains éléments se sont déclenchés dans ce récit. Mixant sa vie, ses performances artistiques – le récit vous en dira plus -, et son enquête, Davy nous offre une BD réussie, touchante, drôle et en même temps pleine d’infos.
On navigue donc dans une histoire qui semble partir dans plusieurs directions, et dont on se rend compte qu’en fait, elle suit son chemin. De là découle un plaisir de lecture qui fait que malgré ses quasi deux cent pages, on n’a pas envie de poser ce petit recueil pour faire une pause. En fait, si, la seule raison pour laquelle j’ai eu envie de m’arrêter, c’est pour aller voir les sources des différentes infos données tout au long du récit.
Un autre point important: avec ce nouveau tome, vous aurez entre les mains une BD augmentée. En effet, certaines pages comportent des petits pictogrammes en forme de pénis savamment dessinés en blanc sur fond noir, que vous pourrez scanner avec votre smartphone afin d’accéder à d’autres éléments.
Normal d’être à la pointe de la modernité sur un tel sujet, car après tout, n’est-ce pas le porno qui a fait exploser les avancées technologiques en vidéo ces dernières années ? (affirmation dénuée de toute source sérieuse, et même de toute source tout court).
Le dessin « chouilla moyen » selon l’auteur :
Davy Mourier garde son style pour cette BD. Je pourrais m’arrêter là, mais vu le travail et l’investissement mental et physique de Davy dans cette BD, ce serait un peu injustifié. Cette BD en noir et blanc met en scène les personnages stylisé simplement, rond, le nez noir comme une patate ou un triangle au milieu de la figure (souvent, la patate pur les hommes et le triangle pour les femmes, et je parle toujours du nez).
Le noir et blanc se mêle de jeu de gris, et le dessin devient parfois fouillé et précis, comme le décor qui entoure Davy, avec cette immense bibliothèque chargée de livres, de bibelots et figurines divers et variés. A cela se mêlent parfois des photos – floutées en ce qui concerne les parties en-dessous de la ceinture (ne serait-ce pas là un pléonasme ?) -. Comme à son habitude, Davy mélange les effets visuels, les styles, tout en gardant son unité graphique.
Les dessins au trait épais prennent leur place, la BD étant au format manga. Deux à quatre dessins remplissent l’espace dela planche. Davy s’affranchit des cases et dessinent ses personnages librement, avec ou sans décor, voire avec un fond uni, une portion de décor, tout est possible. Et toujours sans nuire à la fluidité de lecture.
Conclusion d’une BD sur un sujet complexe :
Nouveau tome et nouveau coup au but, plutôt nouvelle réussite, pour Davy Mourier. Une plongée dans l’histoire du porn, mais menée par un être humain, avec ses forces et ses faiblesses, ses fantasmes et ses doutes. C’est cette rencontre qui fait le style particulier de Davy, entre rire et larme, humour et tendresse avec des infos claires et sourcées.
Zéda sur la route de Davy Mourier.
