jeudi 28 mars 2024

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Viva l’anarchie ! La rencontre de Makhno et Durruti, la chronique anarchique

Viva l’anarchie ! La rencontre de Makhno et Durruti, une BD revenant sur des faits historiques peu connus

couverture "Viva l'anarchie T1" de Bruno Loth et Corentin Loth chez la Boîte à bulles

Série : Viva l’anarchie !
Titre : La rencontre de Makhno et Durruti T1
Auteur :  Bruno Loth (scénario et dessin), Corentin Loth (couleur)
Editeur : La Boîte à Bulles
Collection : Hors-champ
Année : 2020
Page : 80

Résumé d’un récit sur l’anarchie:

14 juillet 1927, fête nationale à Paris. P’tit Louis, lui, s’en moque, contrairement aux autres parisiens. Il se dirige vers un endroit discret, Le Libertaire, une librairie anarchiste où sont réunis tous ceux veulent accueillir Buenaventura Durruti, Francisco Ascaso et Gregorio Jover, les trois Espagnols tout juste libérés de prison après une peine pour port d’armes prohibés. Les trois anarchistes sont prêt à reprendre le combat. Mais avant, ils vont rencontrer Makhno, un autre libertaire. Et ils vont se raconter leur histoire, une partie de l’histoire de l’anarchie…

Scénario d’une repas Historique:

Cette BD met en scène deux des grands noms du mouvement de l’anarchie des années folles : Durruti et Makhno. Chacun, à leur manière, ont réussi à mettre en place concrètement une société anarchiste sur un territoire. Les personnages sont intrigants, l’histoire attachante, j’ai découvert tout un pan de l’Anarchie que je ne connaissais pas au travers de ces deux héros libertaires. Pacifistes convaincus, mais convaincus aussi qu’à un moment, il faut prendre les armes, même si c’est un aveu d’échec. L’un Ukrainien et l’autre Espagnol, pourtant, ils partagent de nombreuses idées communes. Le récit de leur vie est passionnant, même si parfois, j’ai trouvé le principe de la narration – les personnages se retrouvent autour d’une table et racontent leur passé en flash-back, avec quelques aller-retours au présent – un peu statique. Mais la leçon d’histoire l’emporte haut la main, car arrivé à la fin, j’étais vraiment frustré de découvrir qu’il allait falloir attendre un second tome pour connaître la conclusion de ces deux vies.
Se replonger dans cette époque et découvrir ce qu’ont traversé ces deux hommes, se révèle assez surprenant. Les prisons Russes pour Makhno, la clandestinité en France pour Durruti, entre autres. Autant de périples et de difficultés vécues pour avoir défendu d’une idée, l’anarchie, la lutte contre l’exploitation des pauvres par les plus riches.
Deux personnalités qui se retrouvent, mais deux opposés, Makhno malade, qui sent que l’action n’est plus pour lui et l’athlétique Durruti qui ne demande qu’à retourner sur le terrain.
Les autres personnages secondaires, réels ou fictifs, me posent souci. Ils apportent une certaine joie de vivre et leurs convictions également, mais j’ai parfois l’impression, à part la femme de Makhno, qu’ils ne sont là que pour servir de public à la narration des deux vaillants anarchistes. Si cette rencontre a eu lieu de cette manière, je comprends la fidélité à l’histoire mais du coup, cela fait de nombreux personnages qui ne sont là que pour servir une réplique de temps en temps et relancer le flash-back des deux narrateurs.
Mais je n’ai pas boudé mon plaisir. Le sujet m’intéresse, et trouver une histoire vivante sur ces deux anarchistes qui ont tenté de mettre en place de manière pratique et réelle un système anarchique, cela m’a fait extrêmement plaisir.

page "Viva l'anarchie T1" de Bruno Loth et Corentin Loth chez la Boîte à bulles

Le dessin mélange de techniques:

Bruno Loth, au scénario, prend aussi la plume pour dessiner cette histoire. Corentin Loth en réalise les couleurs. Et le dessin est totalement réussi. J’ai beaucoup aimé ce mélange de technique. Le crayon qui vient texturer les décors ou certains vêtements, et les aplats de couleur qui font ressortir les personnages ou certains éléments de décors. Tout cela se marie très bien et donne une vitalité à l’image. Le trait stylisé du dessinateur rejoint un certain type de ligne claire, mais là, nous avons les ombres portées et marquées sur les vêtements, en fonction des lumières de la scène – enfin, de la case -. Les flashbacks sont marqués dans des tons proche du sépia, sauf quand le sang coule.
Ce voyage graphique étonnant m’a beaucoup plu et au détour de l’histoire, j’ai pris le temps de m’arrêter sur certaines cases pour profiter du graphisme.
Les couleurs du présent sont très douces, permettant de faire ressortir également le trait.
La composition des planches permet de laisser, sur ces trois bandes de une à trois cases, de l’espace pour que les dessins puissent s’exprimer avec ampleur.

Conclusion d’une rencontre au sommet:  

Et voici une belle réussite, un récit énergique,qui nous dévoile un pan méconnu de notre histoire, car même s’il s’agit d’événements ayant eu lieu en Espagne ou en Russie, l’anarchie fait fi des frontières et cette histoire, c’est aussi notre histoire.

Zéda rencontre les Anarchistes Makhno et Durutti.

"L'ANE ARCHIVE" strip de Zéda pour illustrer chronique 7BD sur "Viva l'anarchie T1" de Bruno Loth et Corentin Loth chez la Boîte à bulles



David

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David
Davidhttp://www.davidneau.fr
Scénariste pour le jeu vidéo, le podcast et le cinéma, auteur-réalisateur de court-métrages animés, auteur dessinateur la BD numérique "Zéda, l'Odyssée du quotidien", enseignant à l'ICAN en BD numérique, et chroniqueur BD bien spûr. Sans oublier passionné de musique et de... BD ! Tout est dit.

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