jeudi 18 avril 2024

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Rapaces – Tome II

Titre : Rapaces – Tome II
Auteurs : Dufaux & Marini
Editeur : Dargaud
Date : 1998
Nombre de pages : 56

Dans une ville sinistre et laide, grise et morne, au ciel
morbide et mourant, une série de meurtres mystérieux reste inexplicable. Plus
les morts s’additionnent et plus l’inquiétude monte. L’agent Lénor, flic rousse
au tempérament de feu, enquête et se trouve vite dépassée par des découvertes
qui la mettent en danger. Dans ce tome 2, alors que la jeune Lieutenant fuit
ses inquisiteurs barbares, le danger n’est encore rien et le plus horrifiant, c’est
sans doute l’irrationnel de ses découvertes qui l’empêchent de savoir comment
réagir. Alors que les êtres qu’elles côtoient deviennent de plus en plus
violents et brutes, elle devra garder tout son sang-froid pour se prémunir de
retrouver son propre corps dans froid-mort.

Le sang, c’est dès les premières vignettes qu’il nous saute
aux yeux. Brut, violent, mais suffisamment dosé pour gagner en réalisme et donc
en horreur. Il y a dans les procédés mortuaires des criminels quelque chose
qui, tout à la fois fascine la curiosité malsaine et horrifie délicieusement par
ces us primitifs. Il y a dans la sauvagerie des hommes dépeints quelque chose
qui dépasse l’animal : ils sont des barbares cruels dont la perversion a
sur nous des vertus quasi spasmodiques. Il faut avouer que les gros plans sur
les blessures, les cadrages choisis à dessein, n’y sont pas étrangers. Quant au
génie de la couleur, méthode traditionnelle formidablement maîtrisée, il offre des
nuances qui minorent l’étouffement. On passe de la BD cliché dont les tripes
débordent des pages même quand l’ouvrage est fermé, à une bande dessinée sanguinolente
mais dont on apprécie la qualité, d’autant plus que Rapaces se distingue par la
place qu’il laisse à son héroïne, brillante et courageuse et surtout, loin des
clichés de la « flic bien roulée » à laquelle on est souvent
habitués. Quant au scénario, il a cela de brillant qu’il est de sang même
lorsqu’il ne le montre pas. Saignées physiques, saignées mémorielles, saignées
morales, rien n’est oublié et l’histoire saurait même raviver quelques-unes de
nos plaies. Une bande dessinée brillante, frissonnante, à lire à la lueur d’une
lampe de chevet, surtout si vous êtes amateur d’hémoglobine poétisée. 

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