Auteurs: Ben Hatke
Éditeur: Editions Frimousse (Collection BD Mousse)
Année:
2017
Nombre de pages: 140
Résumé :
Un carton tombe d’un camion dans une rivière…
Une petite fille plutôt débrouillarde est livrée à elle-même chaque jour scolaire car elle ne va pas à l’école. Celle-ci est plutôt bricoleuse, et cherche continuellement quelque chose à manipuler.
Cette fois-ci elle découvre le carton échoué.
Un petit robot y est caché. Elle va donc l’accompagner dans ses premiers pas et surtout pour sa découverte du monde.
Entre temps, les propriétaires du robot s’aperçoivent de son absence, et envoient un gros robot menaçant le chercher.
La petite fille aidera le petit robot à se cacher…
Quel bonheur ! Et quelle fraicheur cette petite BD !
Voilà un petit sujet de science-fiction bien traité !
Ça fait du bien de lire des œuvres jeunesses aussi bien travaillées !
En plus ce livre porte de superbes valeurs auxquelles nos petites têtes blondes sont confrontées presque quotidiennement.
Ben Hatke est particulièrement connu pour ces deux séries jeunesses « Jack le téméraire » et « Zita la fille de l’espace ». C’est donc un habitué du genre.
Extrait de la BD |
Le dessin:
Le dessin est simple. Le trait est à la fois épais mais avec des détails parfois assez fin. Il est particulièrement arrondi et limpide.
L’auteur aime à user de techniques de hachures mais de manière remarquablement discrète.
Les couleurs sont claires et chatoyantes, mais ni vives ni flashies, virant plutôt sur des tons pastels.
Ce livre parait donc lumineux, suggérant ainsi une belle impression de liberté, d’innocence, de joie.
Les effets sont peu nombreux mais bien réalisés (quelques effets de vitesse ou de chutes…). La plupart du temps ça se résume à des interjections telles « Sploosh », « Wak! Wak! Wak! » ou « Zzzzt »
Les mises en scène sont fluides, l’enchainement dynamique, alternant habilement plans d’ensembles et gros plan.
Les personnages sont adorables avec chacun leur caractères déterminé visible au dessin.
On se prend facilement d’affection certainement plus pour le petit robot que la petite fille car on a envie d’y croire. On vit avec lui.
Le méchant est quant à lui aussi bien menaçant mais tout en gardant de la sympathie pour lui.
Bref, cette imagination de monde est très poétique. Nous sommes ainsi véhiculé dans un beau songe pouvant paraître accessible mais restant tout de même encore illusoire (coté fiction)
Extrait de la BD |
Le scénario:
Cette histoire est formidablement bien construite et le travail de narration graphique et de suggestion est juste extraordinaire !
Cette bd est presque muette, quelques mots sont prononcés par la petite fille et les onomatopées sont par contre assez nombreuses.
Ce livre est donc accessible pour les jeunes bambins du CP qui commencent à apprendre à lire.
D’autre part, pour les plus grands et les adultes, il est très « moralisateur ».
Cette petite fille qui ne va pas à l’école se fait un copain d’origine totalement opposée à la sienne !
Ben Hatke aborde donc le sujet de la différence et le mélange « racial » (je n’aime pas ce mot) mais aussi les questions de confiance à autrui.
Cette approche, pour moi, s’adresse donc aux plus grands, car, rappelez-vous vos années de primaire, dans les cours de récréation, vous jouiez avec tous les enfants qu’ils aient été de culture ou de religion différentes n’est-ce pas ?
Les enfants pleins d’innocence sont donc truffés de bons sentiments et sont indifférents aux modes de vies. Ils vivent ainsi de véritables amitiés !
Il est regrettable que cela change pour certains en grandissant…
Mais revenons-en au livre.
Le découpage est remarquablement bien construit avec tout au plus six larges cases par pages, agrémenté de ci de là de superbes pleines pages ou doubles pages.
L’histoire est construite en sept petits chapitres tous plus agréable à lire les uns des autres.
Enfin, l’aspect fictionnel (carrément science-fiction classique avec le thème du robot) donne une petite touche de fantaisie technologique fort plaisante, et qui de surcroit ouvre le récit à tous nos pitchoun(e)s (autant fille que garçon).
Il peut générer aussi éventuellement des vocations pour le bricolage, l’ingénierie, la technique etc…, et il stimule le rêve, l’imagination afin de rendre « vivant » un robot.
Extrait de la BD |
Ce récit est touchant et la fiction du robot, presque vieille comme le monde, est revisitée de manière bien tendre et affectueuse. On en craquerait pour eux.
Ce livre est vraiment à mettre dans les mains de nos angelots. Une belle lecture vivement recommandée.
Ciao
Yann