: Les Chroniques de Groom Lake
Chris Ryall (scénario), Ben Templesmith (dessins),
Delcourt
: Comics
2018
: 128
une route du New Hampshire, aux États-Unis, il y a deux ans. Un
homme roule de nuit en compagnie de son chien Carpette quand il voit
les lumières d’un petit avion descendre rapidement, peut-être un
peu trop rapidement dans la forêt. Il s’arrête pour aller donner un
coup de main et tombe sur quatre hommes, enfin, plutôt quatre aliens
qui lui expliquent qu’il ne lui sera fait aucun mal, et qui le lui
répète trop pour que ce soit honnête, et l’entraînent avec eux.
Du coup, l’homme et son chien les suivent sans savoir ce qui les
attend. Et s’ils avaient su…
avis :
classique pour une histoire d’enlèvement alien. Mais c’est compter
sans l’humour noir de Chris Ryall qui détourne vite le schéma
classique des aliens de Roswell et du complot gouvernemental à la
X-Files en une courte série trash et débordante d’humour, de satire
qui fait osciller cette série entre justement X-Files et Men in
Black, en plus saignant.
délirante, parfois un peu prévisible part à point nommé dans un
délire total. Et pour ne pas faire comme tout le monde, les auteurs
évitent le sad end où la terre explose et aussi le happy end où
tout rentre dans l’ordre pour le héros de cette mini-série
regroupée en un tome.
Si
le petit gris à la double cigarette n’a rien à envier au déluré
Paul de Pegg et Frost, il garde, entre deux pointes d’humour, ce
petit quelque chose d’angoissant du gars qui pourrait décider entre
deux bouffées de vous passer sur la table d’opération, ou de
charcutage, comme vous préférez.
graphisme de Ben Templesmith apporte à cette histoire la noirceur
nécessaire et aussi une petite bouffée d’horreur lovecraftienne au
détour d’une case. Quand vous découvrirez les résultats des
expériences alien, vous comprendrez le message.
trait non pas réaliste mais sérieux, son traitement sobre des
couleurs, ses décors anxiogènes, même dans le vaste désert,
servent au mieux ce récit décalé.
composition laisse de la place pour des gaufriers classiques trois
cases par trois mais également pour des pages toutes en bandes,
permettant de créer la notion d’espace et de rompre avec la
monotonie de lecture. Enfin, pour cela, il faudrait qu’il y ait
monotonie, mais le rythme est suffisamment rapide et les événements
s’enchaînent sans trop traîner, évitant à la base toute lenteur.
fait de condenser cette série en quatre chapitres, reprenant les
quatre volumes est une bonne idée, et on se dit que plus, cela
aurait été trop. Même si la porte reste ouverte pour une suite,
j’ai apprécié le fait que cette histoire ramassée tienne en cent
vingt-huit pages et je ne sais pas si j’aurais autant de plaisir à
lire une éventuelle suite.
chroniques de Groom Lake, un petit ovni mêlant SF et fantastique
jouant avec les codes du genre pour redonner de nouvelles lettres de
noblesse à la comédie trash décalée. Pour le coup, l’affaire
n’est pas à suivre, puisque conclue en un tome, mais les auteurs,
eux, le sont, à suivre !
rencontre Archibald, le petit gris en costume noir !