Après le passage du Label 619 chez Rue de Sèvres, Run et son équipe reviennent avec le premier tome de Lowreader, le digne successeur de DoggyBags !!!
Titre: Lowreader
Scénario: RUN, MUD, Maudoux
Dessin: Maudoux, Singelin, Ghisalberti
Editions: Rue de Sèvres, LABEL 619
Année: 2022
Nombre de pages: 118
4ème de couverture de l’album |
Sommaire de l'article
Résumé de Lowreader tome 1 par le Label 619:
Comme son ancêtre Doggy Bags, 3 histoires très Pulp (rappelant beaucoup la série « les contes de la crypte ») sont au programme:
– Devil’s Key: Un groupe d’Heavy Metal confronter aux enfers et aux démons du rock venus les tuer et les recruter…
– Mr Sato: Un salary man japonais harcelé et racketté décide de se venger…
– She-Wolf and Cub: est un clin d’œil au premier DoggyBags car on y retrouve une Masiko, personnage issu de l’univers de Freaks’ Squeele, aux prises avec un gang de bikers loups-garous, des personnages présents au début de l’aventure DoggyBags.
Devil’s Key de Mud et Ghisalberti:
Cette histoire met en scène la chute d’un groupe de Heavy Metal ayant « trahi la cause » en jouant dans un pub pour des burgers d’un restaurant du coin. Les enfers viennent les chercher afin de les intégrer aux groupes de rock déjà aux enfers.
Le dessin Ghisalberti est fun et dynamique apportant beaucoup de personnalité à ce récit. Les planches colorées apportent son lot d’hémoglobine et de démons, avec un ton assez déjanté fidèle à l’esprit du Label 619.
Cette histoire d’un groupe ayant vendu son âme au diable, très « contes de la crypte » dans l’esprit, n’est pas la plus passionnante des trois, mais fonctionne malgré tout notamment grâce à une partie graphique très réussie.
planche tirée de l’album |
Mr Sato de Run et Guillaume Singelin:
Run et Singelin ont choisi de nous parler de harcèlement et du statut des armes à feu au Japon (avec une des lois les plus strictes au monde).
C’est dans ce contexte que l’on va suivre un « salary man », aux prises avec des voyous (yakusas?) le rackettant et l’humiliant quasiment quotidiennement. Le désir de vengeance et la lente déchéance psychique de cet homme confronté à la violence et à l’individualisme de nos société vont crescendo jusqu’au drame lors de son final.
La narration des deux compères est brillante et le dessin de Singelin est comme toujours un régal pour les yeux. L’ambiance lourde et pesante de cette histoire, couplée aux couleurs sur des tons bleus, comme le choix de la représentation du visage du protagoniste principal sont autant d’éléments graphiques renforçant le propos du récit. Une histoire efficace et magnifique.
planche tirée de l’album |
She-Wolf and Cub de Florant Maudoux:
Florant Maudoux, revient avec un personnage iconique de son univers Freaks’ Squeele, à savoir Masiko déjà présente dans le premier tome de DoggyBags. Intitulé She-Wolf & Cub, l’auteur fait une dédicace drôle au classique du manga Lone wolf & Cub narrant la vie de l’exécuteur du Shogun parcourant le Japon accompagné d’un bébé.
Une fois de plus, il utilise ce personnage badass avec sa fille fermement fixée à son buste, dans des aventures pleines d’action, de violence et de magie.
Masiko va devoir faire face à un gang de bikers, les Lupus, uniquement composé de loups-garous. Faisant régner la terreur dans les environs, un membre du gang a contaminé sa fille, obligeant Masiko à tuer le chef du gang si elle ne souhaite pas voir sa fille se transformer en loup-garous.
Gros clin d’œil de la part de Maudoux avec cette histoire, ou il reprend son personnage et ceux de Singelin, des personnages présents dans le premier volume de DoggyBags de l’époque.
Pour en revenir à Masiko, elle est incroyable de charisme, et Maudoux maitrise à la perfection son écriture ainsi que la mise en scène de ses aventures.
Jubilatoire est le premier mot qui nous vient à l’esprit, une fois cette histoire terminée.
Bien sûr c’est superbe, Maudoux étant un dessinateur incroyable, avec ce style à la croisée des chemins entre manga, animation et comics. Un style un peu plus accessible que ceux de Singelin et Ghisalberti, certes mais diablement efficace et accrocheur.
Fun et décomplexé, mon récit préféré de l’album.
planche tirée de l’album |
Mon avis sur Lowreader tome 1 du Lable 619 aux Editions Rue de Sèvres:
Accompagné d’un corbeau, qui a chaque entracte entre deux histoires, vient nous apporter des éléments supplémentaires de compréhension afin de développer le contexte qui a amené à la naissance de ces histoires. Ces « Lowreaders files », souvent passionnantes et instructives sont un vrai plus. D’ailleurs le corbeau vient ponctuer chaque histoire, par le biais d’une page, d’une sorte de conclusion ou morale.
Les trois récits formant ce premier tome, sont à la fois très différents, mais représentent exactement ce que le Label 619 apporte comme un vent de fraîcheur depuis des années à la bande dessinée produite en France.
Un excellent premier tome qui, on l’espère, en appellera beaucoup d’autres.
A très vite