Le sabre et l’épée T1
Titre:
La yesha
Glénat
David Chauvel, Hervé boivin et Christophe Araldi
2006
Gang est le sabreur du petit village de Xingfu. Il affronte tout
étranger entrant armé dans le hameau jusqu’à la mort ! Aujourd’hui
est un jour spécial car Wu Gang va affronter son vingt-septième
étranger ! Et ceci à la joie de tout le village. Mais on s’en
doute, ce jour va être un peu spécial car rien ne va se passer
comme prévu. Et Wu Gang va tomber de Charybde en Scylla, expression
de fort bon aloi, car il est bien question de monstres, et pas des
moindres car la Yesha, qui donne son titre au premier tome de cette
série médiévale fantastique sauce chinoise moyenâgeuse, va
prendre Wu Gang en haine. Et elle a la rancune tenace…
avis :
une belle surprise pour clore 2014 que cette petite BD. Comme quoi le
Père Noël ne se manifeste pas seulement qu’en décembre, car c’est
un peu plus tôt que Wu Gang a croisé ma route. Bien qu’assez
ancienne, puisque datant de 2006, ce fut un vrai petit plaisir de
plonger au cœur de cet univers.
semble démarrer de manière fort classique et puis, avec cette
histoire de vingt-septième combat, tout bascule. Le jeune héros est
une bonne tête à claques bien orgueilleuse et le personnage qui
semble être amené à devenir son mentor cache quelque chose. De
quoi titiller ma curiosité ! J’ai été emballé par cet univers
nous ramenant dans la Chine antique, terre de légendes. Ah ben ça
tombe bien, Terre de Légendes est le nom de la collection ! Ils font
bien les choses chez Glénat…
revenons à notre héros, dont l’impétuosité le met dans des
situations désavantageuses dans l’immédiat mais qui vont se révéler
dangereuses pour sa vie dans le long terme. Les personnages, qui
semblent archétypaux de premier abord, révèlent quelques mystères
au fur et à mesure du récit. Comme ce vieillard étrange qui a
croisé la route de Wu Gang et dont nous ne savons rien. D’autant que
sa lame brisée recèle une histoire qui ne va pas se dévoiler de
suite mais je ne vous en dis pas plus…
En
parlant de lame, David Chauvel, le scénariste, a eu la bonne idée
de rajouter une couche de mystère avec l’histoire parallèle du
forgeron Gang Jiang.
du coup, bien que l’histoire semble nous présenter une intrigue
unique, elle comporte des nœuds plus complexes qui vont probablement
s’étoffer dans les tomes suivants.
été bien emporté par cette aventure, ou plutôt devrais-je dire ce
début d’aventure qui nous amène au temps des sabreurs légendaires,
ceux qui ont inspiré des films comme Tigre et Dragon ou encore moult
productions de la regrettée société Shaw Brothers.
Boivin nous offre un style avec des personnages plutôt réalistes,
aux visages expressifs. Tout ce petit monde court et saute dans tous
les sens et cela apporte une belle énergie au dessin. Les
personnages croqués dans l’action, et parfois même donnant
l’impression d’être figés dans leur mouvement, sont assez
surprenants. Afin de rajouter de la force à ses déplacements, le
dessinateur n’use pas des lignes de mouvements comme à l’accoutumée
mais il crée des fonds où tout d’un coup, des traits remplacent le
décor, rappelant ainsi beaucoup le style du manga japonais –
comment ça, manga Japonais est un pléonasme ? -. Et il faut
reconnaître que cela fonctionne bien.
décors sont réalistes, mais les couleurs de Christophe Araldi leur
donnent une forme d’irréalité assez difficile à définir. Il faut
dire que la BD se déroule en été et que le soleil implacable se
fait sentir par cette teinte bleu jaune qui hante chaque page, sauf
le soir qui apporte un soulagement bienvenu, mais des mystères
inattendus. J’aurais sans doute préféré des couleurs moins
tranchées, moins nettes, moins typées infographie pour une patte
plus peinture, qui m’aurait mieux renvoyé à l’époque de
l’histoire. Mais il s’agit là de mon goût personnel et qu’importe,
puisque j’ai adoré voyagé en compagnie de Wu Gang dans cet empire
du milieu où les démons n’attendent pas la nuit pour sortir prendre
l’air !
cadrage mélange différents types de cases : grandes, petites,
allongées, verticales renforçant ainsi encore plus le dynamisme des
dessins. De plus, ce cadrage permet de varier aussi les angles de
vues, offrant de belles perspectives, et quelques plongées et
contre-plongées fort bienvenues ! Les scènes d’action savent rester
claires tout en gardant une belle énergie. Et croyez-moi, c’est fort
agréable.
ne boudez pas votre plaisir. Si vous aimez les démons, la Chine
impériale, les combats au sabre, les vils félons et les jeunes
héros un peu concons mais assoiffés de sang, précipitez-vous sur
cette série qui se déroule pour l’instant en quatre tomes. Et si ça
vous a plu, alors pourquoi ne pas la glisser sous le sapin de
quelqu’un ?