dimanche 9 février 2025

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Le nom d’Amalek, dix ans d’une guerre secrète au cœur de Paris, la chronique décennale

Le nom d’Amalek, dix ans d’une guerre secrète au cœur de Paris, la BD souterraine

couverture de "LE NOM D'AMALEK DIX ANS D'UNE GUERRE SECRETE AU COEUR DE PARIS" de Corbeyran, Rybojad et Begue chez Delcourt

Série : –
Titre : Le nom d’Amalek, dix ans d’une guerre secrète au cœur de Paris
Auteurs : David Rybojad, Corbeyran, (scénario), Nicolas Bègue (dessins)
Éditeur : Delcourt
Collection : Mirage
Année : 2024
Pages : 200

Résumé d’une vie consacrée à la lutte:

A l’époque où les juifs ont pu fuir l’Égypte, un homme, Amalek, a lancé sa tribu à leur poursuite pour les massacrer. Il fit le serment de détruire tous les juifs. En 1979, au bois de Boulogne, des amis vont voir une prostituée, un groupe d’extrême droite leur tombe dessus et, pour la simple raison qu’ils sont juifs, leur cassent la figure. Amalek est toujours présent. Mais l’un de ces jeunes va rejoindre une organisation qui défend les juifs de France, quitte à en venir aux mains pour rendre coup pour coup…

Le scénario s’étalant sur deux décennies:

On suit vingt années de la vie de Franck Kravitz, personnage fictif, depuis cette nuit de 1979 jusqu’au début des années quatre-vingt-dix. Cette période est racontée en voix off par son petit frère, Rapha.
Franck, par son engagement à lutter contre l’extrême-droite antisémite et raciste, va nous montrer une lutte souterraine qui a opposé les fachos violents à l’ODJ, l’Organisation de Défense des Juifs. L’extrême-droite ne faisait pas dans la dentelle. Elle s’en prenait aux juifs, mais aussi aux arabes et aux noirs, à tous ceux qui leur déplaisait, qui n’étaient pas des vrais français à leurs yeux. Et l’ODJ a répondu par la violence à la violence.

Cette lutte souterraine dans les rues de Paris et de ses banlieues a amené à des combats de rue entre les deux factions, conséquence des attentats de l’extrême-droite pro-nazi.
La police et les services de renseignements faisaient de leur mieux pour calmer le jeu. Ils se rendaient compte qu’on ne pouvait tolérer le développement de groupements fasciste en France d’autant plus qu’elle a commencé à entraîner dans son sillage d’autres policiers. Ce conflit prenait une ampleur nationale. C’est tout cela que nous racontent David Rybojad et Eric Corbeyran, à travers les yeux du jeune Rapha, qui suit les engagements de son frère Franck. Cette BD nous fait découvrir les coulisses d’une guerre armée, à une époque où les armes à feu n’étaient pas fréquemment utilisées.
Une BD qu’on lit de bout en bout sans s’arrêter car à côté de Franck, il y a sa famille, Rapha et aussi son autre frère, ses parents, dont le père a résisté au nazis, et leur grand-mère, qui voit les fantômes du passé, ceux de sa famille déportée et morte dans les camps de concentration. Mais particularité familiale, tous voient ces fantômes, enfin, jusqu’à ce que l’âge adulte arrive et que le contact se perde.
Cette BD nous dévoile la lutte des anti fascistes contre l’extrême-droite, mais aussi les raisons de cette lutte.
Elle nous rappelle tout le potentiel de haine et de destruction que porte l’extrême-droite en elle. Un potentiel dont on aurait bien tort de croire qu’aujourd’hui, il a disparu.

page de "LE NOM D'AMALEK DIX ANS D'UNE GUERRE SECRETE AU COEUR DE PARIS" de Corbeyran, Rybojad et Begue chez Delcourt
L’histoire de Franck Kravitz raconté par Rapha, son petit frère, en parlant de leur père.

Le dessin bien contrasté :

Nicolas Bègue opte pour un noir et blanc contrasté, utilisant des niveaux de gris pour apporter du poids à l’image. Les couches de noir permettent de créer des contrastes forts, tandis que le gris donne de la matière aux visages, aux décors. Le noir n’est pas posé en aplat mais plus peint, tracé nerveusement pour dessiner le volume. Mais aussi comme pour garder la trace des coups de pinceau, donner une texture à de la matière noire.
Les personnages dans un style semi-réaliste nous plongent dans leur dilemme et leurs angoisses. Franck est entouré de nombreuses personnes, sa famille, ses amis, les membres de l’ODJ, les politiciens, ses ennemis… Et le dessinateur parvient à nous faire vivre ces années intenses, ces risques encourus ou ce refus de prendre conscience des vrais risques. Nicolas Bègue fait vivre toute cette foule d’individus. Leurs émotions éclatent sur leur visage, de l’étonnement à la colère, du désir à la tristesse.

Conclusion d’une BD marquante:

La mythologie d’Amalek prend tout son sens avec cette narration rapide, ce dessin nerveux au service d’une histoire basée sur des faits réels qui font froid dans le dos.

Zéda rencontre Franck.

"DURA LEX SED LEXTREME DROITE" strip de Zéda pour illustrer chronique 7BD sur "LE NOM D'AMALEK DIX ANS D'UNE GUERRE SECRETE AU COEUR DE PARIS" de Corbeyran, Rybojad et Begue chez Delcourt

David

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David
Davidhttp://www.davidneau.fr
Scénariste pour le jeu vidéo, le podcast et le cinéma, auteur-réalisateur de court-métrages animés, auteur dessinateur la BD numérique "Zéda, l'Odyssée du quotidien", enseignant à l'ICAN en BD numérique, et chroniqueur BD bien spûr. Sans oublier passionné de musique et de... BD ! Tout est dit.

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