vendredi 19 avril 2024

Offrez-nous un café

La petite Mort(e) T1 – la petite chronique

Couverture de La Petite Mort(e) de Davy Mourier chez Delcourt
Série
: La Petite Mort

Titre:
La Petite Mort(e)

Auteurs :
Davy Mourier (scénario et dessin)

Editeur :
Delcourt

collection
: Humour de rire

Année :
2016

Pages
: 96





Résumé :

La
Mort fauche les âmes des agonisants qu’elle expédie vers les
épreuves du Grand Tout. Mais la Mort a un caractère de cochon,
enfin, plutôt de macho. Alors quand la naissance de son fils arrive,
il est fou de joie… avant de découvrir qu’il s’agit d’une fille. Y
aurait-il une erreur de livraison ? Ou serait-ce une nouvelle épreuve
pour Papa Mort ? Qu’importe, la petite Morte est là et elle ne
s’attendait pas à de telles conflits dans sa non-vie !



Mon
avis :

Davy
Mourier continue d’explorer l’univers de La Petite Mort. En effet,
précédant ce tome, il y a une trilogie – sobrement intitulée La
Petite Mort – où nous découvrons le monde où évolue la
faucheuse et sa famille. Là, je vous vois pâlir et balbutier
« Mince, va falloir acheter une autre trilogie pour comprendre
ce nouveau tome alors ? » Rassurez-vous les amis, ce n’est pas
nécessaire.

Cette
histoire indépendante vous permet, grâce à ces trois premières
pages, de comprendre comment ça se passe pour les âmes et la Mort,
appartenant au mystérieux Grand Tout. Ainsi, personne n’est perdu, à
part les allergiques aux dessins récapitulatifs. Le Grand Tout est
un petit détail qui a son importance car si la BD suit la Petite
Morte et ses parents, elle propose aussi des digressions dans le
monde des âmes. Comprenez l’endroit où les âmes passent des
épreuves pour savoir si elles seront réincarnées ou absorbées par
le Grand Tout. Et ce n’est pas pour rien car Davy Mourier mène sa
barque tambour battant – comment fait-il avec deux bras seulement ?
– et le scénario ne vous propose pas ses petits détours pour rien.

De
la même manière, vous plongez dans des univers différents au fur
et à mesure de l’histoire, fausses publicités, émissions télé
détournées, en fait, ce sont les pubs et les shows audiovisuels du
monde de la Petite Morte. Pause dans un récit discontinu à
découvrir avec plaisir.


A
mes yeux, si l’humour est toujours de mise, l’émotion est ici très
forte. Des drames se nouent et se dénouent et si on rit, se pointe
assez rapidement une larme à l’œil. Tant et si bien qu’à la fin de
l’album, on est stupéfait, sous le coup (de poing à l’estomac).
« Comment ça, c’est un one-shot ? Non, y a forcément une
suite. Ça pourrait s’arrêter là mais… Ça peut pas. Davy peut
pas me laisser comme ça ! »

Malheureusement,
je ne peux dire si cette BD aura une suite ou pas, mais sachez que je
le souhaite très fort. Ce que je peux vous annoncer (ou vous répéter
si vous l’avez d’ores et déjà lu ailleurs), c’est que la Petite
Morte sera l’objet d’une série animée pour France 4. Je m’en frotte
déjà les mains.



Moi,
je vous recommande fortement (avant ou après, comme vous l’entendez)
d’aller lire également les trois tomes de la Petite Mort. Tout
d’abord car ce sont des BD que j’ai adorées, où l’humour se mélange
au drame, et où le style opérant par digression (mais non décousues
comme le montre le fil de l’histoire) de Davy Mourier s’épanouit
pleinement.

Ensuite,
car même si ce n’est pas nécessaire, elles éclaireront
probablement votre lecture de la Petite Morte sous un nouveau jour.
Et finalement, car la Petite Mort et la Petite Morte sont des
personnages trop mimis qu’on ne se lasse pas de regarder au fur et à
mesure des pages tournées !



Page extraite de La Petite Mort(e) de Davy Mourier chez Delcourt
Ce mélange couleurs vives et ambiance noire, moi, perso, j’adore !


Oui,
car le style que Davy Mourier a choisi pour ces BD marche vraiment
bien – en tout cas, avec moi -. Des personnages simples, stylisés,
dans des teintes alternant un noir et blanc un peu grisé et des
couleurs explosives. Le violet des cheveux de la petite morte et le
rouge de Nicolas, le nouveau poissophone et fidèle ami de la petite
nouvelle de la famille, font ressortir d’autant plus ces deux
personnages, qui ne semblent pas coller d’eux-même dans l’ambiance
familiale.

Les
décors sont légèrement travaillés pour être perceptibles
immédiatement sans prendre trop de place. Ce qui laisse beaucoup
d’espace pour les personnages, car c’est dans cette relation tendue
père-fille que tout va se jouer !

Le
cadrage part du gaufrier classique trois fois trois cases sur une
page mais Davy n’installe pas ce fonctionnement tout de suite,
prenant à rebours les habitués de ces strips. Il commence par des
planches découpées en quatre longues cases horizontales. Et
soudain, retour au gaufrier, et là encore, à peine installé dans
ce fonctionnement, il le démonte discrètement en fusionnant
certaines cases, en optant pour des dessins pleine page, sur décors
ou sur grand fond noir et ainsi, il ne laisse jamais le lecteur
s’habituer à une certaine routine de composition.

Le
cadrage nous garde à distance des personnages, jusqu’à ce que tout
explose dans l’apogée de l’histoire…



J’ai
vraiment apprécié cette BD car mine de rien, Davy y aborde aussi
quelques thèmes de société fort importants, les maris violents par
exemple et aussi l’intégration sociale. Ou si vous préférez,
comment construire sa vie si le rôle social qui vous est dévolu ne
vous convient pas. On se rappellera (ou pas) de la Petite Mort, –
encore la trilogie précédente – qui voulait devenir fleuriste et
non faucheuse !



Enfin,
pour conclure, mon dernier conseil sera de vous recommander d’aller
le lire, vite, et de vous préparer à vous ronger les doigts en
attendant la prochaine plongée dans cet univers. Et si vous tenez à
vos ongles, allez donc relire ou, si ce n’est déjà fait,
lire les
trois tomes de La Petite Mort.





Zéda
croise la Petite Morte !



"L'ECOLO RIT", strip de Zéda pour illustrer chronique 7BD sur La Petite Mort(e) de Davy Mourier chez Delcourt




David
Inscrivez vous à notre newsletter :


Fais découvrir cet article à tes amis
David
Davidhttp://www.davidneau.fr
Scénariste pour le jeu vidéo, le podcast et le cinéma, auteur-réalisateur de court-métrages animés, auteur dessinateur la BD numérique "Zéda, l'Odyssée du quotidien", enseignant à l'ICAN en BD numérique, et chroniqueur BD bien spûr. Sans oublier passionné de musique et de... BD ! Tout est dit.

Laisser un commentaire

Article précédent
Article suivant

Ces articles pourraient vous plaire

Restons connectés 😉

3,487FansLike
413FollowersSuivre
146FollowersSuivre

Derniers Articles