Après avoir dessiné la bd autobiographique de George Takei, Harmony Becker nous livre ici son premier travail d’auteure complet avec le one-shot Himawari House.
Titre: Himawari House
Scénario: Harmony Becker
Dessin: Harmony Becker
Éditions: Rue de Sèvres
Année: 2023
Nombres de pages: 384
Sommaire de l'article
Résumé d’Himawari House par Harmony Becker aux éditions Rue de Sèvres:
Américaine d’origine japonaise, Nao décide de prendre une année sabbatique et de partir pour Tokyo. Désireuse de renouer avec sa culture d’origine, elle loue une chambre à la maison Himawari. Elle y rencontre 2 jeunes femmes du même âge, Huejung la Coréenne et Tina la Singapourienne. Une complicité extrêmement forte va naître entre elles, partageant le même quotidien et les cours de japonais dans la même école…
Une tranche de vie sur fond de quête d’identité très reussi:
Ce qui marque avant tout, c’est l’utilisation, au travers des bulles de dialogues, des différentes langues superposées afin d’illustrer les quiproquos, la barrière de la langue et le parcours identitaire de Noa par la langue qui est le point central du livre.
Une idée intéressante et qui graphiquement fait son effet. Elle permet aussi d’illustrer le dépaysement que tout à chacun a déjà vécu pour peu d’avoir voyagé sans maitriser la langue locale.
On note aussi la belle maîtrise des dialogues et la caractérisation de nos 3 héroïnes. La complicité naissante comme une famille de substitution marche parfaitement et on a rapidement l’impression de partager la collocation avec elles.
Un réalisme touchant et tendre se dégage de leurs réactions et de leurs émotions, mais toujours avec un regard pudique et touchant.
La simplicité et le réalisme des situations tout comme les disparités quand il s’agit de communiquer et que les cultures divergent marche particulièrement bien sans compter les caractères à fleur de peau quand on est dans cette période du passage à l’âge adulte.
L’auteure maitrise parfaitement son sujet et sa narration en découpant l’album en petits chapitres, laissant la possibilité aux lecteurs de picorer ou bien de dévorer l’album d’une traite.
Enfin, les thèmes évoqués dans le récit comme le passage à l’âge adulte, la quête d’identité, l’émancipation ou encore les premiers émois amoureux, sont tous traités avec finesse, justesse et tendresse.
Un style épuré et proche du manga:
Le dessin est épuré et très expressif, laissant apparaitre l’influence japonaise de l’auteure qu’elle semble avoir particulièrement bien digéré et maîtriser.
le trait épuré comme le fait d’être en noir et blanc ou bien encore utilisation de trames (numérique) rappel beaucoup les codes du manga.
On retrouve cette influence dans le découpage également comme dans la stylisation parfois des personnages ou leurs expressions rigolotes et très expressives, typique des codes graphiques de la comédie dans les mangas.
Enfin, la tendresse du récit se retrouve dans la rondeur et la douceur des personnages et de leurs expressions.
Mon avis sur Himawari House par :
Au final, au travers les parcours et motivations divers de nos jeunes amies, l’auteure aborde des thèmes matures telle la quête d’identité, le passage à l’âge adulte, l’amour, l’émancipation avec finesse et tendresse.
Souvent drôle, parfois triste, le récit avant tout tendre et sensible. Ses héroïnes sont très attachantes, au point où on est presque triste de les laisser une fois l’album terminé, comme de bons amis qu’on a hate de revoir…
Le livre se laisse dévorer d’une traite facilement, malgré sa copieuse pagination (384 pages) et propose un chapitrage idéal pour ceux qui voudraient picorer.
L’édition Rue de Sèvres est très agréable à prendre en main malgré les 384 pages. Les choix du format (entre le comics et le manga) comme celui de la couverture souple ont été judicieux et intelligents.
Bref, c’est une belle réussite !
A très vite