mercredi 24 avril 2024

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Higanjima, l’île des vampires, tome 33, la chronique édentée

Higanjima, l’île des vampires, tome 33, un dernier tome pour une série au long-court et quelques histoires courtes

couverture de Higanjima T33 l'île des vampires par Koji Matsumoto chez Soleil manga

Série : Higanjima, l’île des vampires,
Titre : tome 33, et Du côté du grand Frère
Auteur : Koji Matsumoto (scénario et dessin)
Editeur : Soleil Manga
Collection : Seinen
Année : 2016
Page : 388

Résumé d’une lutte incessante:

Akira fait face au cadavre de Miyabi le vampire. Le vampire est mort, tué par le vaccin 501 qu’Akira lui a injecté. Mais non, le corps est agité de soubresauts… Le vaccin l’a simplement rendu mortel, mais le vampire est toujours vivant. Akira, blessé, épuisé, à bout de forces, va devoir trouver un moyen de tuer le vampire avant que le vaccin ne cesse de faire effet et que le monstre retrouve ses pouvoirs d’immortels. Le temps presse et bien des obstacles attendent Akira dans cette dernière ligne droite.

Scénario d’une drôle de conclusion :

On attend avec hâte la conclusion de ce tome. Ceux qui espéraient une vraie belle fin seront vite déçus, car, désolé de spoiler, la série nous offre une conclusion ouverte où tout se relance pour un nouveau cycle. Du coup, c’est un peu rageant et je n’aurais pas été très heureux de lire ça et de refermer le tome. Heureusement, Matsumoto nous offre quatre histoires courtes bouclées.
Les trois premières se passent sur l’île des vampires mais à des époques antérieures à l’action de la série principale. L’occasion de retrouver les personnages de la série dans leur jeunesse ou à d’autes moments. Des histoires qui fonctionnent bien, même si, comme moi, vous ne connaissez pas vraiment la série. On y trouve des personnages attachants, et comme les personnages peuvent vite mourir, on reste asez tendu sur les courtes intrigues qui nous sont offertes.
La quatrième histoire s’appelle « Elle sourit ». Il s’agit de la première dessinée par Matsumoto. Je l’ai su car chaque récit court est introduit par une petite préface de Matsumoto qui le resitue dans son travail.
Et cette histoire finale, qui est en fait la première, n’a rien à voir avec l’univers de Higanjima, mais par contre, c’est un choc visuel. Des lycéens sont enlevés et enfermés dans une cellule. Ils sont laissés à eux-mêmes, sans l’intervention de leurs géôliers, la situation devient de plus en plus vénéneuse et confuse. Pensez, cinq garçons et une fille, des caractères différents. Tout part en vrille lentement, insidieusement.
Cette histoire met mal à l’aise, bien plus que les petites chasses aux vampires qu’on a lues précédemment.
Et ce retour aux sources pour Matsumoto, un boulot qui lui a pris deux ans, car il l’a écrit et dessiné à côté de son travail d’assistant mangaka, est une belle claque. On comprend pourquoi elle a été récompensée par un prix.  
Finalement, la lecture de ce volume devient de plus en plus immersive au fur et à mesure que l’on avance. Une fin que j’ai trouvée décevante pour une série, puis des spin-off sympathiques, touchants et enfin une histoire complète ahurissante, sordide.

page de Higanjima T33 l'île des vampires par Koji Matsumoto chez Soleil manga
Le vampire se débat contre la mort, Akira n’est pas au bout de ses peines. Nous non plus d’ailleurs…

Le dessin d’un monde apocalyptique:

Le style reste dans le cahier des charges Manga. Dessin noir et blanc, grande utilisation des trames et surtout des traits de vitesse, personnages typés Manga, décors réalistes. Notons quand même que Matsumoto utilise avec force les traits de vitesse, mais aussi les hachures. Le mélange de ces deux techniques rend son dessin dynamique, on en aperçoit même plus les trames. Notons aussi que la composition éclatée des Manga n’est pas de mise ici. Les pages de Matsumoto sont découpées à l’occidentale, quasiment. Par contre, la mise en scène apporte une énergie qui renforce le trait.
Les visages de certains personnages sont un peu étranges. Par exemple, je ne trouve aucun charisme à Miyabi, le méchant, pas plus que j’en trouve à Akira d’ailleurs. Les traits taillés à la serpe des faces contribuent à m’en éloigner.
Bon, la fin totalement ouverte aussi je l’avoue m’a rejeté d’un coup de ce récit. L’évolution du dessin de Matsumoto se perçoit car la dernière histoire du recueil « Elle sourit » porte moins cette trace sur les visages, et sa composition est plus classique dans l’éclatement des pages.
En fait, ce dernier récit, comparé avec le premier de ce recueil, nous permet de voir l’évolution du style de Matsumoto.  

Conclusion d’un recueil mitigé: 

Je pense qu’il y a des chances que vous soyez déçus par la fin, à moins que cela ne vous réjouisse de vous dire « ah ben, on va peut-être repartir pour trente tomes, c’est cool, c’était une fausse fin en fait ». Mais les one-shot et l’histoire de conclusion sont vraiment des beaux cadeaux aux fans de la série et à ceux de Matsumoto. Et même si vous ne connaissez pas cette série, il serait dommage de passer à côté de « Elle sourit », l’histoire qui conclut ce livre.

Zéda croise Akira sur l’île des vampires.

"L'ILE DES VENTS PIRES" strip de Zéda pour illustrer chronique 7BD sur Higanjima T33 l'île des vampires par Koji Matsumoto chez Soleil manga

David

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David
Davidhttp://www.davidneau.fr
Scénariste pour le jeu vidéo, le podcast et le cinéma, auteur-réalisateur de court-métrages animés, auteur dessinateur la BD numérique "Zéda, l'Odyssée du quotidien", enseignant à l'ICAN en BD numérique, et chroniqueur BD bien spûr. Sans oublier passionné de musique et de... BD ! Tout est dit.

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