Titre: Le gourmet solitaire
Auteurs: Masayuki Kusumi (scénario) et Jirô Taniguchi (dessin)
Éditeur: Casterman
Année: 2005
Nombre de pages: 200
Notre homme travaille dans le commerce. Nous ne connaissons même pas son nom. Par contre nous le suivons dans sa vie quotidienne. Alors que certains rendez-vous durent la journée ou que d’autres sont plus longs que prévu, notre gourmet solitaire a souvent l’estomac dans les talons.
Vient alors pour lui le moment de trouver un restaurant dans les rues du Japon qu’il arpente.
Une chaîne internationale ou un grand fast-food? Très peu pour lui. Il préfère largement le boui-boui du coin où il pourra déguster un repas fait maison.
Ainsi il redécouvre des goûts et des odeurs, il se remémore certains moments de sa vie auxquels un plat lui fait penser et il savoure tout simplement l’instant présent.
Le manga dans un format un peu plus grand qu’à l’habitude possède une couverture carton souple recouverte d’une jaquette plastifiée. Sur celle-ci nous pouvons découvrir le personnage principal de l’histoire, le Gourmet Solitaire.
Le manga est ensuite découpé en 18 chapitres d’environ huit à dix pages.
A la fin nous trouvons une postface d’une douzaine de pages signée par Masayuki Kusumi. Et le manga se termine par une page de biographie de Jirô Taniguchi.
Pour revenir sur le scénario, nous sommes dans le type d’histoire de prédilection de Taniguchi. Chaque chapitre est une petite tranche de vie. Le personnage a faim, il cherche un restaurant et découvre ou redécouvre un nouveau plat ou un nouveau lieu à chaque fois.
L’ensemble est très contemplatif. D’ailleurs un calme et une certaine sérénité émanent du dessin. Lorsque le personnage marche dans la rue, on ne le sent pas pressé, au contraire.
Quand son plat arrive, Taniguchi nous propose en général une sorte de photo du plat, vu de dessus, avec pour chaque élément, chaque ingrédient, chaque petite assiette, un commentaire du gourmet solitaire.
Dans le chara-design on reconnait un personnage de Taniguchi à mille lieues. Mais l’ensemble est bien maîtrisé, avec un découpage très carré « à l’européenne ». Et toujours des décors de ville et d’intérieurs très réussis et détaillés.
Ne vous attendez pas à de l’action, comme souvent avec Taniguchi toute l’histoire reste dans le descriptif et l’ensemble est plutôt passif. D’ailleurs par rapport à cela, le fait d’avoir plusieurs chapitres courts est bien trouvé, sinon je pense que cela aurait pu devenir ennuyeux.
Mais là, cela permet de découper la lecture en plusieurs fois, de lire un ou deux chapitres par jours et de les apprécier.
D’après le titre, Le gourmet solitaire, je m’attendais à ce que le personnage soit quelqu’un de calé en gastronomie et en cuisine. Mais finalement on s’aperçoit très vite que c’est juste quelqu’un de normal, qui aime bien manger et qui préfère quand sa nourriture est bonne. Il apparaît même parfois plus goinfre et gourmand que gourmet.
Pour les amateurs de ce genre de lecture de tranches de vie et pour les amoureux de Taniguchi il s’agit d’une bonne lecture, instructive qui mettra parfois l’eau à la bouche.
Je conseillerai toutefois de prendre le temps de le lire, d’avaler les chapitres petit à petit, plutôt que de faire un gros cul-sec de ce manga, pour en apprécier les différentes saveurs et en dégager toute la dimension.
Juju Gribouille.
PS: Et pour aller plus loin, retrouvez la suite des aventures du gourmet dans Les Rêveries d’un Gourmet solitaire.
