Éditeur : Éditions Philippe Picquier
Année : 2014
Pages: 184
Résumé :
Ville de Shioguni au Japon. Un jeune cuisinier se fait agressé par trois yakuzas, un chauffeur de taxi conduit une jeune fille en fuite, une bagarre éclate entre un livreur et un marchand de tabac, un accident de la circulation met en cause une voiture de police, … les procès verbaux de la nuit du 26 octobre montrent à quel point les événements se sont enchaînés de manière étrange avant et après l’agression subie par Kenji dans son restaurant. Comment et dans quel ordre ces événements se sont-ils déroulés ? Sont-ils liés ? Les choses ne sont jamais aussi simples qu’elles en ont l’air !
Mon avis :
Petites coupures à Shioguni raconte plusieurs faits divers qui se déroulent une même nuit. Les histoires se croisent et s’entremêlent à la manière d’un dossier d’enquête où chaque protagoniste raconte sa version.
Comme dans une enquête de police, la vérité de l’un n’est pas celle d’un autre. L’histoire ne suit pas un ordre chronologique et, selon les intervenants du récit, le spectateur bascule d’un moment à l’autre de la nuit. En résulte une histoire éclatée à la Pulp fiction, et l’on se retrouve projeté dans la peau de
l’enquêteur à devoir soi-même démêler le puzzle des différents interrogatoires. C’est donc une BD qui demande de réfléchir, et d’observer, c’est inhabituel mais hyper plaisant !
Au-delà de l’histoire très bien construite, l’autre gros point fort est la mise en page de la BD. Le livre alterne cartes de quartier, coupures de presses, notes de dossier, rapports de police, illustrations et bande dessinée. Le découpage change selon les séquences, le cadrage des dessins est digne des meilleurs films, et le dessin est juste magnifique avec plusieurs techniques rassemblées (feutre, crayon et aquarelles).
Les dessins sont fouillés et précis, et comme dans une enquête, chaque détail compte ! Ce qui m’a permis de passer de longues minutes à vérifier qu’aucun indice ne m’avait échappé.
Le mot de la fin :