
le prétexte du suivi d’une mission scientifique (cartographie 3D,
recensement des espèces d’oiseaux etc…) dans les Tuamotu,
et avec pour but de réussir à « reconcevoir » les belles et fameuses pirogues Va’a Motu , Benjamin Flao et Jean-Marc Troubet (alias Troubs) se rendent dans cet
archipel paradisiaque. Leur mission n’aboutit pas, mais les deux copains se laissent vivre…
Ce livre raconte leur séjour : pêche, baignade, farniente, tentative de fabrication de pirogue…
Mon avis :
Voilà
2 compères qui ont tout compris à la vie !! Profiter au maximum lorsque
l’occasion se présente ! Et elle s’est présentée sous forme de mission
scientifique… ainsi ces 2 dessinateurs hors pairs nous offrent un carnet
de voyage comme tout un chacun en rêverait… La chaleur, la mer, la vie
cool, etc…
Ils
nous décrivent leur vie et ressenti au cours de la saison qu’ils ont
passé dans ces « îles au large », et ainsi nous témoigner de quelques us
et
coutumes locaux, de l’ambiance environnante et du fabuleux patrimoine
(faune, flore, culture etc…) environnant. Et ce n’est pas pour rien que
l’Unesco a reconnu cette partie du monde comme « réserve de biosphère ».
Les
dessins de ces 2 auteurs sont véritablement bien différents. Entre la
finesse du trait et les tableaux plus qu’enjoliveurs en aquarelle de
Benjamin
Flao et le trait plus confus, simple, brut et libre de Troubs, chacun
retrouvera donc un style qui lui conviendra.
couleurs claires sont véritablement chaleureuses et apaisantes et
mettent bien en évidence le climat tropical et la nonchalance
environnante. On
est dans un autre monde, en dehors du temps… Une vie rêvée
différente ! Dépaysement garanti !
mises en scène des cases sont tantôt simples en ciblant l’essentiel, et
par moments fouillis et chargées, à la manière de carnets de voyage,
mais
magistralement orchestrées et bourrées d’informations.
BD est une BD reportage (ou documentaire), un récit d’un savoir vivre à
la cool, à la roots, et de se satisfaire de ce que la nature nous
propose.
Une ode à la liberté, aux valeurs humaines, un retour aux sources dans
un environnement accueillant, chaud et humide.
est construit comme un beau gros carnet de voyage, alternant pleines
pages de paysage et croquis explicatifs, le tout agrémenté de quelques
pages dites BD et surtout avec beaucoup de texte manuscrit narratifs et
informatifs.
et le flegme transparait jusque dans le format des vignettes dont les
bordures sont tracées à main levé, voire pas du tout tracées… (Ceci
dit nos deux protagonistes ont quand même particulièrement soigné leurs
dessins, à notre grand bonheur heureusement !)
découpage est à la fois indolent et son contraire, dynamique. On est
attiré par cette lecture paraissant lancinante et dès qu’on y plonge
dedans,
on ne la lâche plus !
serait-ce que par la difficulté à reconstruire un Va’a Motu qui prouve
une perte évidente de savoir-faire au profit de la modernité, ou bien la
désertification des îlots pour concentrer les populations autours des
grandes villes pour « l’argent facile » du tourisme, et/ou auparavant
l’industrie nucléaire, au détriment des coutumes et cultures
ancestrales, etc…
pages où les touristes occidentaux débarquent sont, selon moi, très
révélatrices et pertinentes sur l’état de notre société de
surconsommation
vis-à-vis de la pauvreté locale… Mais au final, qui est le plus heureux,
le pauvre local ou bien le touriste qui a trimé toute l’année pour se
payer des vacances dont il ne profite guère ?
finir, ce livre fait du bien quelle que soit la saison de sa lecture,
il apaise, apporte un peu de soleil et beaucoup de chaleur, et de
rafraichissement
en regard du bleu dominant de la mer. J’ai donc pris beaucoup de plaisir
à relire cet ouvrage, celui-ci m’ayant apporté du rêve et un peu de
moiteur tropical tant recherché en cette période de sec caniculaire!