vendredi 19 avril 2024

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Trese T1, la chronique intermonde

Trese T1, une BD puisant dans le folklore philippin

couverture de "TRESE T1" de Budjette Tan et Kajo Baldisimo chez Delcourt

Série : Trese
Titre : T1
Auteur : Budjette Tan (scénario), Kajo Baldisimo (dessins)
Editeur : Delcourt
Collection : Comics
Année : 2022
Page : 272

Résumé d’un récit glaçant:

Manille, rue Balete. Accident de voiture et cadavre. Le capitaine Guerrero aimerait l’avis d’une personne spéciale, car le cadavre tué ce soir est celui d’une femme morte il y a plusieurs années. Quand Alexandra Trese arrive sur les lieux, elle repère tout de suite la présence d’un sel étrange, piste qu’elle va remonter pour rencontre les gens de l’autre monde. Car Manille est dans une situation particulière. Les créatures légendaires, surnaturelles, maléfiques ou non, vivent en ville. Les morts naviguent parmi les vivants dans une trêve fragile. Ce qui aboutit parfois à des règlements de comptes ou des « accidents » particuliers. Pour ces cas-là, seul Alexandra Trese sait comment traiter avec ces êtres surnaturels pour trouver les coupables en usant de violence, de diplomatie ou de magie !

Scénario d’histoires ténébreuses :

L’accident de la dame blanche est le premier épisode d’une longue série formant ce tome un. Alexandra Trese, qui donne son nom à cette BD, enquête, accompagnée de ses deux acolytes, en fait des Kambals. Ils seront bien utiles pour se défendre contre les Aswang. Kambal, Aswang, ces noms vous sont inconnus ? Pour moi aussi, ils l’étaient. Rassurez-vous, chaque tome se conclut sur des extraits du journal d’Anton, qui explique ce que sont les différentes créatures surnaturelles croisées dans l’épisode. Ce qui clarifie beaucoup les choses.
Avec Trese, vous serez entraîné en plein folklore Philippin. C’est un plaisir de voir comment Budjette Tan a revisité ses légendes pour assembler le monde surnaturel et notre monde, pour les faire se côtoyer, glisser l’un dans l’autre.


Chaque enquête constitue un épisode et se révèle comme une nouvelle dans une ambiance film noir teintée de fantastique. on s’étire entre le polar où il faut trouver le coupable et le gothique, où s’étirent des créatures de la nuit dans des ambiances sombres.
Car Alexandra Trese n’opère que la nuit, c’est là que rôdent les horreurs qu’elle combat ou qu’elle questionne, afin de préserver l’équilibre.
Ce premier tome regroupe huit épisodes et y ajoute une préface, une postface et une interface – entre les épisodes quatre et cinq – qui nous présentent la création de Trese, la situation de la BD philippine, et des notes des auteurs.
Cette BD a été adaptée en série animée sur Netflix, ce qui lui a donné une visibilité explosive dans le monde entier.

page de "TRESE T1" de Budjette Tan et Kajo Baldisimo chez Delcourt
Mais c’est quoi cette coiffure Alexandra ?

Le dessin aux hachures redoutables:

Kajo Baldisimo réalise un travail graphique fort intéressant. Il utilise le noir et blanc, enfin avec également quelques nuances de gris, pour adopter un dessin réaliste. Et surtout, il parsème ses cases de hachures, de traits, pour créer des volumes, des textures, qui apportent une densité graphique très appréciable.
Je me suis tellement attaché à ce style chargé des premiers épisodes qu’il vient presque à me manquer quand il s’allège au fur et à mesure de la lecture. En effet, le dessin de Baldisimo évolue avec la série et à un moment, les hachures se raréfient pour laisser place à des aplats de gris, de blanc et de noir, créant des atmosphères particulières. Mais heureusement, ces hachures reviennent de temps en temps quand l’ambiance sombre atteint son paroxysme.
Les décors traités également de manière réaliste disparaissent parfois complètement pour laisser place à des zones de gris, permettant de se recentrer sur l’action. J’ai repéré aussi un travail de mise en scène intéressant, qui étonne et réjouit au détour d’une case, comme cette manière unique de monter champ et contrechamp comme les reflets d’un miroir placé entre deux cases.
il y a d’autres compositions intéressantes qui valent le coup de s’attarder sur Trese.

Conclusion d’une BD plus noire que noire:

Cette série est prometteuse. Cette ambiance noire marque beaucoup et l’a découverte – pour moi – du folklore philippin est un réel plaisir. Par contre, attention, nous sommes effectivement dans des récits fantastiques, tirant parfois sur l’horreur, et les happy ends ne sont pas de mise dans Trese ou alors pas comme on l’entend d’habitude.

Allez, on n’allez pas vous laisser sans la bande-annonce de la série animée de Netflix, en Anglais :

Zéda croise Alexandra Trese.

"TRESE OCCUPEE" strip de Zéda pour illustrer chronique 7BD sur "TRESE T1" de Budjette Tan et Kajo Baldisimo chez Delcourt

David

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David
Davidhttp://www.davidneau.fr
Scénariste pour le jeu vidéo, le podcast et le cinéma, auteur-réalisateur de court-métrages animés, auteur dessinateur la BD numérique "Zéda, l'Odyssée du quotidien", enseignant à l'ICAN en BD numérique, et chroniqueur BD bien spûr. Sans oublier passionné de musique et de... BD ! Tout est dit.

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