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Titre : Torpédo – Tome 13 : Cuba
Auteurs : Bernet (Dessins) – Abuli (scénario)
Éditeur : Glénat
Date : 1997
Soleil cuisant, hommes de sang chaud, femmes aux lèvres brûlantes, armes qui crachent le feu et l’intense violence qui précipite la faussement flegmatique vie cubaine. C’est dans ce décor, qui se vante de ses stéréotypes, qui ne se cache pas de ses caricatures qu’a lieu la 13e aventure de l’antihéros Torpédo. Missionné d’assassiner un dandy fragile et protégé par une garde rapprochée très « Daltons », Torpédo s’en va donc bourriner du côté de Cuba. Les femmes maudiront sa goujaterie (et ce n’est qu’euphémisme), les autres maudiront ses poings (un peu trop durs).
Il ne faut pas espérer de la subtilité quand on lit un Torpédo. Il ne faut pas non plus s’attendre à de longues élucubrations. Chaque Volume de Torpédo est à l’image de son héros : brute et – posons que Torpédo pense – aux pensée impénétrables. Ce n’est pas non plus un ensemble vide, Abuli a cela de remarquable qu’il ponctue cette tranche de vie de vices de quelques piques savoureuses. Tandis qu’on lira au détour d’une case qu’ « Il y a deux catégories d’hommes : les américains et les homo-ricains. », on se prendra au jeu en admettant qu’il existe deux types de Torpédo, celui qu’on admire et qu’on se hait d’aduler et celui qu’on déteste et qu’on s’aime d’haïr. Celui-ci est du second. Car, prenant Torpédo tel quel, c’est un purgatoire en bonnes et dues formes, lisant entre ses traits, c’est une provocation de nos sens et de notre morale. Et puisqu’ « Il y a trois sortes d’hommes : ceux de la mafia, ceux de la flicaille et ceux de la racaille.» On pourrait dire qu’il y a deux sortes de criminels dans Torpédo, ceux qui s’interrogent sur leurs actes et ceux qui les savourent, et nous, c’est la confrontation des deux qui nous régale. Enfin, il est à ne pas négliger le trait, vif et toutefois éteint de Bernet, qui n’encombre pas le scénario déjà brûlant, mais qui ne fait que l’accompagner ; qui n’exacerbe pas la violence, mais qui ne l’atténue pas. Les expressions, minimales mais suffisantes qu’il brosse ; la gestuelle, jamais emprunte de la prétention de la prouesse graphique qu’il trace ; et la couleur, jamais parasite, qu’il fournit, permettent par leur savant dosage, de porter l’histoire, sans la rendre ingérable. « Il y a deux sortes d’hommes : ceux qui ont du poil, et ceux qu’on ne prend pas à rebrousse-poil. Celui-là, c’était les deux. » Là toute la force de Torpédo : s’accorder toutes les violences et savoir en conserver la maîtrise dans la réalisation d’une bande dessinée qui respectent toutes les traditions peut même se vanter d’y avoir apporté quelque chose.
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