Martin Milan T6: Il s’appelait Jérôme
: Lombard
: Christian Godard
: 1982
:
Milan est pilote d’avion taxi, transporteur de matériel et personnes
en tous genres. Cet homme placide en apparence, sensible en réalité,
vit ainsi de curieuses aventures.
est le meilleur ami de Martin. Depuis l’enfance, ils font tout
ensemble, mais Jérôme a la poisse, comme on dit…
raconte aussi sa rencontre avec un chien fidèle, avec une femme
étrange sur une île déserte, avec un visiteur hostile et invisible
et avec Miss Radada, la terreur du tarmac !
s’appelait Jérôme » est un recueil de cinq courtes aventures
de Martin Milan. J’ai été beaucoup marqué par la première, qui
donne son nom au volume. Cette drôle d’amitié sans concession entre
Martin et Jérôme. Cette amitié qui se heurte au mur de la
malchance.
tendresse que met Godard, à travers la bouche de Martin, à raconter
ce qu’on ne peut raconter est touchante et vraie. Détails, petites
actions, décisions rapides, dessinent le caractère des deux personnages. Une
histoire dont la fin a marqué ma mémoire pendant des années, au
point qu’aujourd’hui, pour parler d’une BD inoubliable, je ressors ce
Tome 6 des aventures de Martin Milan, en souvenir de Jérôme.
quatre autres histoires sont aussi étranges, mais de factures
classiques pour celui qui est déjà amateur de nouvelles fantastiques. En effet, avec
ce tome, on touche au domaine du surnaturel faisant soudain
irruption dans le normal. Godard passe le cap et nous emmène dans un
monde où il n’y a pas de réponse. Ou plutôt, dans un monde où
chacun a sa réponse. Le dernier message de Jérôme, le regard du
chien, la mallette de l’inconnue, le visiteur invisible. Autant de
thèmes déjà exploités dans la littérature fantastique que
l’auteur reprend à sa sauce. Autant d’histoires intrigantes qui
laissent parfois sans voix à la lecture de la chute.
d’en dire plus pour ne pas rompre la trame légère du mystère qui
flotte donc sur ses cinq BD.
Miss Radada se sépare des autres, car ce récit reste ancré dans un
réel humoristique. Il clôt l’album, comme si cette incartade dans
le fantastique devait se conclure sur un retour au réel. Du coup, si Miss Radada est impayable, elle n’en reste pas moins en deçà des précédentes nouvelles.
cinq histoires datent de périodes différentes, et on peut y voir l’évolution du style de Godard, autant dans la narration que
dans le dessin. Si Jérôme, Miss Radada et le chien semble plus
anciens, lLe visiteur et la femme contrastent par leur trait plus
mur, plus réaliste, plus précis.
contrastent aussi par le cadrage éclaté, complètement différent
dans les deux histoires, mais toujours au service de la narration.
trois autres nouvelles sont plus classiques dans leur style et dans
leur cadrage.
beaucoup les dessins de Godard, et j’apprécie énormément cette
évolution graphique.
quelque soit sa manière de dessiner, je me replonge toujours avec
plaisir dans l’univers de Martin Milan, les premiers comme les
plus récents.
inébranlable et fidèle, avec ses défauts et ses qualités. Jérôme
qui n’a jamais quitté ma mémoire depuis des années et à qui j’ai
l’occasion de rendre hommage aujourd’hui.
certains d’entre vous se diront, en refermant cette BD, « Moi aussi, j’ai
un Jérôme dans mon entourage ». Ou peut-être pas. Je ne sais
ce qui est préférable, mais si un Jérôme est présent dans votre
vie, alors ne faites pas la même erreur que Martin…