Lupin III (The third) Anthology du gentleman cambrioleur japonais

Vous connaissez probablement Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur. Mais connaissez-vous sa version japonaise: Lupin III (the third)? 

Titre: Lupin III (The third) Anthology

Auteur: Monkey Punch

Éditeur: Kana

Année: 2021

Nombre de pages: 288

Lupin est un cambrioleur. Roi de l’infiltration et du déguisement, il parvient toujours à ses fins. Attiré par le challenge, il aime envoyer un message à ses futures victimes pour les prévenir qu’il passera les cambrioler. C’est aussi une façon de narguer l’inspecteur  Zenigata, à qui il file toujours entre les doigts.

Mais le voleur le plus recherché du Japon ne peut pas toujours agir seul. Pour ses meilleurs coups, il s’est entouré d’une équipe hors norme: Daisuke Jigen, un tireur d’élite et ami de longue date, Goemon Ishikawa, un samouraï et fine lame et la belle Fujiko, une voleuse et parfois concurrente.

Les aventures de Lupins ont été crées par Monkey Punch (Kazuhiko Katô de son vrai nom) dans les années 60.

Pour être plus précis, il existe deux séries: Lupin III en 14 tomes parus entre 1967 et 1968 (14 tomes en deux ans !!!) et Shin Lupin III en 21 tomes parus entre 1977 et 1981.

En France nous avons connu Lupin grâce à la série d’animation intitulée “Edgar de la Cambriole”. Pourquoi ce nom? Tout simplement à cause de droits d’auteurs, car Monkey Punch n’a jamais demandé le droit d’utiliser le nom du célèbre voleur Arsène Lupin né sous la plume de Maurice Leblanc au début du 20ème siècle.

En tout il faut compter qu’il existe 7 séries d’animation, soit plus de 300 épisodes. A cela s’ajoutent 28 téléfilms, 11 films et 4 OAV.

Et c’est seulement en 2021 que nous l’avons découvert en manga en France.

Les éditions Kana nous ont proposé un premier recueil fin 2021. Il s’agit d’une sélection par l’éditeur Ryuichi Endo d’une douzaine d’histoires éditées au Japon en hommage à l’auteur, suite à sa disparition en avril 2019.

Le manga est un ouvrage de 288 pages et propose 7 chapitres tirés de Lupin III et 5 autres de Shin Lupin.

L’ensemble n’est pas présenté dans l’ordre de parution des chapitres originaux mais dans un souci de cohérence pour présenter les personnages et les aventures du cambrioleur. Le but est de faire découvrir Lupin III.

Le meilleur exemple de cette réorganisation est le premier chapitre qui est tiré de la seconde série (Shin Lupin III). On y découvre tous les acolytes de Lupin ainsi que son éternel poursuivant, l’inspecteur Zenigata, dans une histoire rocambolesque.

Lupin est un cambrioleur et ses camarades ne sont pas très fréquentables. Dans cette œuvre, le mangaka fait tourner le policier en bourrique et le prend pour le dindon de la farce, alors que les héros sont des hors la loi.

Monkey Punch aime prendre le lecteur au dépourvu avec des retournements de situation ou des chutes inattendues.

On retrouve le style graphique des années 60-70, un peu daté aujourd’hui, mais qui fonctionne tout de même.

Les personnages sont longilignes et sont souvent dessinés dans des postures improbables faisant penser aux personnages de Tex Avery.

Cela donne un côté loufoque et déjanté au manga. Chaque aventure est avant tout un gag qui montre qu’il ne faut pas prendre cela au sérieux.

Le manga est parfois aussi violent et n’est pas tendre avec les jeunes femmes. Certaines scènes ne passeraient d’ailleurs peut-être pas aujourd’hui.

A noter que certains chapitres sont d’une qualité d’impression plutôt médiocre. Mais l’éditeur nous prévient au début du manga. Certaines planches datent et ont dû être en partie restaurées pour nous proposer cette anthologie. Nous passerons donc ce léger désagrément pour nous concentrer sur l’aventure et la comédie.

J’ai lu le manga à l’automne dernier : j’aurai mis le temps à écrire cette chronique.

Je connaissais Lupin surtout de nom, via la série animée dont j’avais un vague souvenir car elle était diffusée lorsque j’étais gamin. L’an dernier j’avais aussi entendu parler de la sortie d’un film Lupin (que je n’ai pas vu), qui a servi à remettre en visibilité ce héros.

Et je suis mitigé sur cette lecture.

J’ai eu du mal à accrocher à certaines histoires et ce qui m’a le plus dérangé c’est la façon de traiter les femmes dans le manga. Disons les choses: on aperçoit quelques scènes de viol tout de même. Certes, le manga se veut un brin polisson, mais tout de même, ça va un peu plus loin que la grivoiserie là.

Si on passe cela (c’était une autre époque), j’ai bien aimé le personnage de Lupin, qui n’est pas vraiment un héros. Il est égoïste, plutôt imbu de lui-même et arrogant, mais il gagne à tous les coups, alors il peut se la péter.

Les autres personnages sont aussi plutôt charismatiques et très marqués.

J’ai adoré le côté loufoque du manga. Parfois Lupin me fait penser au loup de Tex Avery avec ses postures et grimaces improbables qui défient les lois de l’anatomie.

J’aime aussi de temps en temps, dans les mangas, trouver le style graphique marqué de ces années qui ont marqué l’évolution du manga et les générations de mangakas qui ont suivi.

Et dernier point, comme en ce moment, vie de famille oblige, j’ai assez peu de temps pour lire, la composition du manga en chapitres indépendants est idéale pour lire une histoire de temps en temps, un peu chaque jour.