famille auto-proclamée « Ogres-dieux », de par leurs tailles et leurs
voracités de chair humaine, règne sur une cour d’humains en imposant la
terreur. Cependant cette famille est en proie à la décadence, suite à de
multiples accouplements consanguins dans le but d’obtenir des rejetons
de plus en plus grands. Seulement voilà, le contraire se produit. Les
ogres s’abrutissent et diminuent en taille de génération en génération.
reine y voit un signe de renouveau pour la famille et sauve celui-ci de
la voracité de ses congénères en le cachant dans sa bouche. Puis elle
le confie à la tante Desdée, la plus sage et l’une des plus grandes et
plus vielles ogresses de la lignée, mais reniée par les siens car elle
protège les humains. Tous les ogres la redoutent, et elle se tient à
l’écart, enfermée dans son antre, pour ne pas avoir affaire à ses
semblables. L’enfant, désormais dénommé « Petit » y sera en sécurité
pour grandir.
couverture tout d’or, de noir et de blanc est agréable au touché, et
annonce un travail de précision et de recherche graphique important.
contrastes des dimensions sont exagérés mais ne le paraissent
étrangement pas, l’alternance de gigantesque et de minuscule permet
d’accentuer les compositions et les émotions des héros.
dessins sont tantôt durs et sombres, et tantôt légers et tendres… On y
retrouve donc tous les ingrédients nécessaires pour un merveilleux conte
graphique digne des grandes histoires illustrées…
nous décrit l’évolution de ce petit Ogre (ou humain ?), de sa naissance
à son indépendance, à laquelle il y mêle habilement une petite histoire
d’amour, d’une manière magistrale et digne d’un classique de notre
enfance.
amène aussi à réfléchir sur la tolérance et l’intelligence en
confrontation de la tyrannie et la loi du plus fort (ce qui est plutôt
d’actualité hélas…).
nous décrit des relations familiales effrayantes, avec un père qui
renie son enfant parce que trop petit, et une mère prête à mourir pour
sa progéniture…
nous agrémente aussi très intelligemment d’intermèdes entre chaque
chapitre, sous forme romancée, nous apportant multitude d’informations
sur la lignée des ogres et les personnages clés de cette lignée.
découpage, quant à lui, rythme très bien la BD, alternant pleine page
et division simple sur 2-3 bandes, et des effets de plongée,
contre-plongée, gros plans, vue globale, etc…, comme au cinéma. Il en
ressort donc un certain dynamisme au point que l’on ne s’ennuie pas à
la lecture.