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Eco l’Intégrale, la BD d’un voyage au bout de la vie
Titre : Eco l’intégrale (La malédiction des Schlakebott, la Bête sans visage et La Princesse des Nuages)
Auteur : Guillaume Bianco (scnéario), Jérémie Almanza (dessins)
Éditeur : Soleil
Collection : Métamorphose
Année : 2021
Page : 232
Résumé de l’histoire d’une petite fille perdue:
Eco Schlakebott est la fille de riches couturiers. Elle vit dans l’opulence, mais elle manque cruellement de la présence de ses parents. Quand ceux-ci lui confient une mission capitale, livrer trois poupées au prince. Mais sur le chemin, Eco croise une vieille dame abandonnée et sans le sou qui erre avec son fils et demande la charité. Eco va écouter son cœur. Sa générosité va bouleverser sa vie.
Scénario d’un conte à plusieurs couches:
Eco va donc voir son existence chamboulée par son choix. Elle va finir par fuir la maison familiale et s’enfoncer dans la nuit, traversant une forêt à la recherche de la seule personne qui pourrait l’aider, la princesse des nuages. L’histoire est un véritable conte, et l’on y retrouve tous les ingrédients du genre : les cadeaux magiques, les alliés étonnants, les adversaires mystérieux, les obstacles insurmontables, les erreurs qui apprennent la vie.
Mais Guillaume Bianco va plus loin puisque son histoire s’enrichit de plusieurs couches de lecture. Tout d’abord des références à d’autres contes, de Andersen aux Frères Grimm. Les chapitres démarrent avec une citation extraite d’une autre histoire, on y retrouve Jack et le haricot géant, le petit chaperon rouge et d’autres encore. Le lecteur pourra s’amuser à chercher le pont entre le contenu du chapitre et le conte évoqué.
Eco nous parle de la vie, et on y retrouve la tristesse et la dureté des contes anciens. Les erreurs ne pardonnent pas, et le récit se révèle comme un immense miroir où nous pouvons tous nous retrouver. Il touche à cet aspect universel. Si l’on pressent certaines parties de l’histoire, on est toujours surpris par la manière dont le monde du conte symbolise les choses. Et les surprises sont nombreuses.
Reste néanmoins cette immense tristesse lorsqu’on arrive au bout de l’aventure, quand tombe le mot fin. Car cette empathie que l’on développe pour Eco augmente aussi du fait que l’on voit nos vies dans son parcours et qu’on ressent d’autant plus l’inéluctabilité de certaines choses.
Le dessin tout en rondeur:
Jérémie Almanza illustre ce livre. Car, en effet, il s’agit plus d’un livre illustré que d’une BD. Son trait joue sur les rondeurs, les chapeaux, les personnages, les plantes. Tout se courbe et d’ailleurs, tout ce monde semble se recourber sur la petite Eco. Les villes qui poussent de terre, comme les châteaux ou les maisons, sont assez surprenantes. Les couleur souvent sombres renforcent l’efficacité du trait. Les personnages se révèlent presque tous attachants, même si l’on se méfie de certains.
Le dessin se répartit harmonieusement, parfois, il occupe toute la page et le texte se parsème au hasard de l’espace laissé. Parfois, le texte remplit la page et un petit dessin s’insère.
Parfois les dessins sont dans des cadres et parfois, dépourvus de contour, il s’étalent partout où ils peuvent. Cette composition est très intéressante car elle apporte une vraie vie à cette histoire. Et Almanza va plus loin. Il se permet de temps en temps de laisser quelques croquis sans couleurs, semblant avoir été oublié là, marquant une pause dans la lecture.
Conclusion d’une BD qui fait réfléchir:
Eco L’intégrale est une jolie découverte, un très beau conte, sombre et cruel, mais tellement touchant où éclate le talent des deux auteurs, Guillaume Bianco et Jérémie Almanza.
Zéda rencontre Eco.
