Tome : 2 – La calanque
Dessins : Jordi Lafebre
Scénario : Zidrou
Editions : Dargaud
Année : 2016
Nombre de pages : 54
Résumé :
Revoilà la famille Faldérault, 4 ans avant le premier tome…
Pierre « Papa » Faldérault, comme à son habitude n’a toujours pas fini ces planches de sa nouvelle BD style western qu’il devait remettre avant le début des vacances…
Conséquence : le départ pour le Sud de la petite famille est retardé de 3 jours, ce qui vaut la surprise de Pépé Buelo, le papy en charge de relevé le courrier et arroser les plantes en l’absence de la famille, lorsqu’il vient faire sa BA.
Enfin le travail du Papa terminé, tout le monde embarque dans la voiture familiale, la belle 4L rouge, et la mission la plus importante du voyage revient au dernier des enfants, le petit Louis, à qui l’on confie « Perd-le-nord » la boussole pour les diriger vers le sud.
Alors commence une aventure familiale pleine d’insouciance, alternée de pause pipi, camping sauvage, rencontres, pique-niques, auto-stoppeurs etc… jusqu’à arriver à la calanque !
Une fois arrivé à destination, un seul but : prendre son temps et profiter de la vie avec baignades, parties de pêches, veillées etc…
Mon avis :
Voilà une suite « préquelle » au sublime tome 1 des beaux étés « Cap au sud » !
Ce duo d’auteur nous livre systématiquement de beaux ouvrages, après le dramatique mais splendide « Lydie », ou le thriller historique « la mondaine », les voilà de retour pour un récit léger ayant comme thème « banal » les vacances en famille… mais ils nous livrent encore une pépite.
Cette histoire, située 4 ans avant le premier tome, semble être une réplique du précédent récit à son introduction, mais le reste n’en demeurera que plus volatile, marrant, et plein de joie.
Page 30 |
Le dessin, le style, les effets, les couleurs :
Jordi Lafebre a vraiment un style particulier, vivant, beau.
Son trait vif et énergique accompagne parfaitement la joie et la bonne humeur communiquée dans ce récit.
L’ambiance Seventies est aussi bien prononcée avec ce dessin, ses détails et ses couleurs comme les grosses lunettes carrées, les cheveux longs, les pattes d’éléphant, les t-shirt hippies multicolores, les motifs psychédéliques, la salopette de Louis, etc…
Les couleurs pastel choisies ravivent avec brio cet esprit féérique de la famille entourée de nombreux enfants insouciants, faisant multitudes de petits bonheurs et bêtises, à l’image d’une belle poésie contemporaine.
Elles sont aussi lumineuses, rappelant évidemment le sud, la mer, le sable, les poissons…
Il y a aussi et surtout cette calanque avec des couleurs somptueuses, ce trait vertigineux, cette paillotte typique etc… un vrai régal pour les yeux et un vrai gout de vacances idéales !
Tout est décontractant, apaisant, entre le petit Louis désespérant à vouloir attraper un poisson avec son épuisette, le « taxi » nautique organisé par Marius, la paillote riquiqui, les baignades des filles avec masques sans tuba etc…
Cette famille est seule au monde dans cette anse de rêve. Vision donc légèrement utopique de nos jours…
Bref le bleu, le soleil, le calme, la sieste à l’ombre des pins, la région avec son « assent » chantant etc… De véritables vacances occultantes d’un quotidien presque morose !
Un havre de paix y compris pour le lecteur…
Extrait de la page 37 |
Le scénario, le découpage :
Le découpage rectiligne avec ses grandes cases rectangulaires de tailles différentes est formidablement adapté à cet opus. Il donne une belle impression de liberté.
Le scénario est simple et illustre les vacances d’une famille un peu fofolle dans le sud. Une ligne de base, on ne peut plus classique, mais il fallait compter sur le talent de Zidrou pour rendre ce récit commun totalement original et hors norme.
La multitude de petites aventures, anecdotes, doublée d’un jeu sur la naïveté des enfants rendent donc cette histoire commune absolument divine.
A chaque page le lecteur trouvera le sourire pour un jeu de mot, une situation cocasse, une illustration merveilleuse etc… Jusqu’à se sentir détendu comme si nous étions allongés à la plage, doigt de pieds en éventail !
Le cadre estival, la région choisie, les rencontres fortuites et les expressions utilisées rappellent forcément, à qui connait le sud, des souvenirs d’antan et/ou donne des envies de vacances en méditerranée.
La période choisie « 69 » début des hippies ouvre la porte à une myriade de gags, de références etc… Ainsi on se délectera du « remake » du premier pas sur la lune, ou bien d’une version très adaptée de Obladi oblada des Beatles !
Bref ce scénario brille par ces idées simples mais efficaces. Attention au coup de soleil tout de même !
La vague est prise dès les premières pages, il ne reste aux lecteurs qu’à surfer sur la trame en admirant le paysage varié proposé. Zidrou nous immerge donc de sa poésie.
J’ai beaucoup apprécié aussi la prise de position sur l’abandon des animaux.
Extrait de la page 40 |
Celle-ci me donne toujours cette furieuse envie de prendre ma voiture et partir en bord de mer !
C’est aussi la lecture printanière ou estivale adéquate pour s’évader !
Ciao
Yann